🔦🔦 Chapitre Final (Tome 1)

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La maman de Bouba est aux anges. Elle vient de vivre le plus grand jour de sa vie. Ses deux enfants qui refont surface alors qu'elle avait perdu toute confiance.

Ablaye explique à son petit frère, comment il l'a reconnu.

- Quand je t'ai vu derrière les caisses, j'ai failli crier jusqu'à ce que mes cordes vocales se lâchent. C'était incroyable. J'étais à deux doigts d'enlever la cagoule mais l'autre gars était revenu.

Il se fait tard. Ce soir, Samir dit tout ce qu'il a au travers de sa gorge. Il s'est déconnecté. Son portable ne lui est plus utile. Il le met en charge. Stylo remplaçant le clavier, il est perturbé par sa passion. Une passion qui le perturbe ? Quelle connerie de sa part !

« Le vrai bonheur vient de l’intérieur a-t-on l’habitude d’entendre dans les émissions de motivation. Certains recherchent le bonheur uniquement dans les satisfactions narcissiques. Ils disent qu’ils sont heureux lorsqu’ils peuvent manger un festin, se vêtir à la dernière mode, se procurer du luxe, etc. Mais pourtant avec le temps, ils ressentent peu à peu un inconfort intérieur. Et plus ils s’enfoncent dans un excès de gratification personnelle, plus ce manque intérieur s’accentue. »

« Un proverbe persan dira à cet effet : “ Pour certains, la vie est une ivresse continuelle. Le plaisir passe, mais le mal de tête reste. ” » 

« Le bonheur durable n’a pas de cause matérielle. Avoir uniquement une raison corporelle d’être heureux est un signe que votre bonheur sera de courte durée. Demandez aux gens ce qu’ils entendent par la poursuite du bonheur, vous verrez qu’il s’agit majoritairement d’objectifs matériels ou financiers. Mais une fois qu’ils ont atteint leur but de richesses physiques, ils ne sont pas vraiment heureux. Ils veulent que le bonheur ressemble à cette idée matérielle qu’ils se sont faits de lui. Eh non, cela n’arrivera jamais, car la vraie joie, le vrai bonheur, ne se trouvent pas au niveau matériel, mais plutôt au niveau de l’âme et de l’esprit. »

« Les plaisirs qu’apportent les possessions de l’âme et de l’esprit sont différents. Par exemple, lorsque vous êtes profondément serein et que vous vous promenez simplement à la campagne, vous pouvez vous réjouir de la beauté du soleil, des arbres, des plantes, etc. Vous ne les possédez pas, mais vous avez créé des conditions pour qu’ils vous inspirent. Et d’une certaine manière, c’est cela la seule véritable façon de les posséder. On peut vous prendre toutes vos richesses matérielles. Mais ce qui est en vous, personne ne peut vous l’enlever. »

« Personne ne vous demande de vivre sans plaisirs physiques, il s’agit simplement de ne pas leur donner la priorité. La recherche des plaisirs physiques à tout prix nous affaiblit. Par contre, la recherche des plaisirs de l’âme et de l’esprit nous fait cheminer vers un mieux-être. Si un grand nombre d’entre nous préférait les plaisirs intérieurs aux plaisirs superficiels, le monde serait rempli de paix et de joie. »

Il est arrivé à Samir le désir de dire quelques mots à ceux qui, comme lui, écrivent.

« Et quand mes goujateries d’écrivain me rejoignent, émoussé ou abattu, affaibli ou exténué, je reste le premier supporter de ceux qui savent jurer au travers et à travers leur plume. Je sais m’effacer pour m’écrire.
La sagesse avec laquelle d’autres jeunes fignolent leurs productions écrites me parachute dans des univers fantasmagoriques. Les signalements et les signalisations de ces belles plumes ressemblent à des baratins, et pourtant, ils sont des filigranes de béatitude. Vous ne savez même pas combien votre encre m’entube. »

« Les mots, oui les mots. Je suis de ceux qui lisent pour être lu. Cultivez cette passion. Écrivez. Faites-vous plaisir. Sortez cette passion qui flemmarde en vous. Dansez au rythme des mots. Chantez ce qui se rencogne derrière les belles lignes. Laissez-vous critiquer. Critiquez en admirant. Dépassionnez les débats. Soyez les amoureux de cet art surérogatoire pour certains. Magnifiez-vous. Manifestez-vous. Vous n’êtes comme personne. Personne ne sera comme vous. Votre passage sur terre doit être singulier. Vous êtes les descendants de Lautréamont, Hugo, Senghor. »

« La régénération de votre passion est une condition de vitalité de l’existence. Même ceux qui vous lisent et qui ne disent rien vous amourachent quand peines et joies sont exprimées de la même manière. Vivez. Les prémonitions scripturales ne sont que substances de condescendance pour les spécimens composant cette communauté. La compréhension est un leitmotiv, un truisme, une lapalissade pour faire répercuter les saveurs de l’émotion dans les microphones du lectorat. Ce n’est que tard que l’écrivain saura que sa participation à la modélisation du puzzle de l’être adamique est une de ses missions sacerdotales. »

« La prêtrise, l’imâmat, la papauté, toutes les peintures de religiosité, ainsi que les scientificités qui emperlent le quotidien de l’individu, n'ont pu et ne pourront martyriser les vœux rédactionnels des écrivains. Dieu créa le monde par le verbe. On vit du verbe, on existe par le verbe. L’écrivain est connu pour son verbe. Il est aimé et détesté à cause de son verbe. »

« Ce fut une très longue histoire. J'ai vécu tout ce qui fait une vie d'expérience. J'ose espérer qu'à partir de ce moment, je vivrais mon Amour. »

Huit jours après, Sydia et Macky ont parlé avec Bouba. Ils l'ont pardonné. Bouba qui a beaucoup appris de ses erreurs a décidé de changer. Il leur a aussi dit que Mory était son complice. Ceux-ci deviennent atterrés.

Mory reste introuvable. Depuis qu'il a su que le frère de Bouba n'est pas mort, il a disparu des radars. Ablaye est à ses trousses. Ils ont des choses à se dire. Mory aurait menti sur toute la ligne.

Birahim et Maïram vivent enfin le parfait amour. Après des semaines de souffrances, de larmes, d'échecs, ils ont convenu de vivre dans une parfaite joie. Maïram a présenté Birahim à sa maman. Celle-ci est ravie que sa fille ait fait un si bon choix.

Yasmina a été arrêtée alors qu'elle voulait sortir du pays. Donc c'est elle qui a tué Audrey car elle n'a pas apprécié que celle-ci l'ait contaminée. Jugée et condamnée à quinze ans de prison, elle passe ses premiers jours à la maison d'arrêt et de correction.

Nafi et Fifi se déprécient de jour en jour. Nafi a fouillé sur le portable et Fifi et y a trouvé ses discussions avec Birahim. Elle a compris que Fifi n'était qu'une ennemie encagoulée.

Les cours ont finalement repris. De nouvelles amitiés se créent. L'Université de l'Excellence commence à redorer son blason d'antan. 

Demain, c'est le grand jour. Le plus grand jour de la vie de Vanessa. Après tant de discordances, de déceptions, de larmes... Enfin le bonheur est arrivé. Vanessa va se marier avec l'homme de sa vie. Tout le monde prépare la fête qui courronnera des années d'amour.

Samir est avec ses amis pour l'enterrement de vie de garçon. C'est ainsi que son téléphone sonne. Après des minutes de discussion, il sort. Il fait dix minutes de marche. Le voilà qu'il entre dans une voiture.

- Tu veux quoi encore ? J'ai respecté ma part du contrat. Fais en de même.

- Mon cher Samir ! Tu ne peux pas te marier avec Vanessa.

- Je n'ai pas de temps à perdre. Dis-moi ce que tu veux. Sors de ma vie s'il te plaît.

- Ce qui nous lie dépasse notre existence. Toi et moi sommes condamnés à vivre ensemble. Samir, je suis enceinte de toi.

- Qu'est-ce que tu dis Hadja ?

- J'attends ton enfant. Enfin, tu connaîtras le bonheur.

*(Je sais que vous avez mille et une questions à vous poser. Mais soyez patients, beaucoup de choses seront éclaircies dans le tome 2).*

Merci d'avoir été là.

Fin du tome 1 👨🏾‍🦯👨🏾‍🦯

L'université des délires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant