Chapitre 4 - Au bord du lit

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Severus était parti se coucher assez tôt, ce soir-là. Il était encore fatigué de sa dernière réunion de Mangemort et les révélations de la journée l'avaient perturbé. Il avait fait son rapport à Albus Dumbledore concernant les plans de Lord Voldemort avant d'aller se glisser entre ses draps pour se reposer.

Mais le sommeil ne vint pas aussi rapidement qu'il l'aurait souhaité. Son cœur était tiraillé entre la joie et l'excitation de retrouver Sebastian après tant d'années et la rage... non, c'était plus que ça ! C'était de la haine qu'il éprouvait envers Bellatrix et Voldemort. Celui-ci était très certainement le commanditaire de l'assassinat du démon et il aura envoyé sa plus fidèle Mangemort pour faire le sale boulot.

À ce moment, Severus entendit quelqu'un entrer dans sa chambre. Puisqu'il était dos à la porte, il ne vit pas la personne en question. En entrouvrant légèrement les yeux, il vit une douce lumière orangée qui se diffusait sur sa couette.

— Qui c'est ? marmonna le professeur d'une voix pâteuse en se cachant encore un peu plus sous les draps.

— C'est moi, jeune maître, répondit la voix de Sebastian avant qu'il ne referme la porte.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? interrogea le maître des potions en se laissant tomber sur le dos avant dos avant de tourner la tête vers le démon.

L'homme était toujours entièrement habillé, il n'était donc certainement pas entrain de dormir. La paume de sa main droite était orientée vers le plafond et une petite flamme y brûlait, suspendue à quelques centimètres de sa peau. Son visage habituellement pâle était éclairé par une douce lumière rougeâtre et vacillante.

— Je vous ai senti nerveux depuis dehors, répondit son serviteur en s'approchant légèrement. Est-ce que vous allez bien ?

Malgré tous les sentiments qui le tourmentaient fortement, Severus esquissa un sourire. C'était cette attention, cette prévention et cet attachement qui lui avaient manqué durant toutes ces années et qui faisaient qu'il adorait Sebastian.

— Ça va, je ne trouve juste pas le sommeil, mentit-il sans chercher à cacher son sourire.

Le démon le regarda durant de longues secondes d'un air sérieux. Finalement, il ferma les yeux et soupira longuement tout en relâchant ses épaules.

— Très bien, si vous ne voulez pas en parler, c'est votre...

— Ce n'est pas ça, le coupa le potionniste en se redressant, légèrement mal à l'aise de s'être fait découvrir si facilement. J'avais oublié que tu étais aussi doué pour savoir quand je mentais... Ça fait des années que je mens sans que personne ne le soupçonne, je ne m'attendais simplement pas à ce que tu le remarques...

Il s'assit sur son lit et passa une main dans ses cheveux noirs pour éloigner des mèches qui tombaient devant ses yeux. Le démon ne disait toujours rien et n'avait pas bougé d'un pouce, fixant obstinément son maître.

— J'ai simplement la haine envers les deux enfoirés qui t'ont tué, soupira celui-ci en détournant les yeux, de plus en plus gêné. Je pense que je vais avoir du mal à les regarder sans avoir envie de les étrangler.

— Ça arrivera en temps voulu, répondit calmement Sebastian. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ?

Severus réfléchit quelques secondes avant de finalement se rallonger, laissant sa tête se reposer sur l'oreiller.

— Tu veux bien... rester jusqu'à ce que je m'endorme ? demanda l'enseignant sans oser le regarder dans les yeux.

Mentalement, il se mettait d'énormes baffes. Il avait parfaitement conscience d'avoir l'air d'un pauvre gamin fragile qui avait peur de dormir tout seul dans le noir. Mais il avait l'impression que la présence de son serviteur l'apaisait et il se sentait plus en sécurité.

Yes, young masterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant