Comme c'est dur, pensait Jérémy, j'ai vingt cinq ans et de tous ceux que j'ai pu rencontrer, combien resterons vraiment importants pour moi?
Qui m'est indispensable?
Même pas moi.
Surtout pas.
Pourtant c'est de moi que j'ai le plus besoin pour l'instant: je suis mon révelateur. A moi d'imprimer en positif, ce qui est en négatif déjà en moi. Pour ça la vie est l'émulsion.
Et alors: "deviens ce que tu es" comme le dit une publicité de Lacoste. Je sens la vie qui a coulé jusqu'ici dans mes veines et qui maintenant me demande des comptes:
Que vas-tu faire de ce que tu es déjà devenu?
Tu n'as pas encore pris la décision, alors j'attends. La mort est là elle aussi, attentive, inquiète. Il n'y a pas de mal sans bien et tout la bataclan, mais ca reste vrai.
Profiter de la vie: quelque part oui, quelque part non, j'ai bien fait attention, se dit Jérémy. Ca n'est pas entièrement de ma faute si j'ai vécu ainsi, fous sont ceux qui se croient maître de leur destin.
[Lola macht sich nicht wirklich Sorgen um ihre Zukunft. Sie weiß , daß Sie irgendwann einen Job haben wird, der interessant genug ist; sie weiß,daß sie niemals drogensüchtig oder alkholabhängig sein wird, sie wird kein Aids kriegen.]
Parfaitement l'antithèse d'une génération: donc une héroïne, quelqu'un qui fait rêver, d'autant plus que Franka Potente fait rêver sans que l'on ne lui ai demander quoique ce soit...
Aimer, l'amour, il n'y a que ça qui puisse sauver. Es tu prêt? Pourquoi ne pas simplement y aller?
Oh, tu le sens bien, Jérémy, ne me dis pas le contraire, depuis cinq ans que nous voyageons ensemble, il serait temps que tu te confrontes avec la réalité et que tu cesse la théorie! Tu me fais souvent rire et d'autres fois fermer les yeux sur tes bêtises, alors ne crois tu pas qu'il serait temps que tu t'y mettes? Tu ne change plus, si jamais tu as eu l'impression de changer.
Dépêche toi avant que tu ne meures, que tu ne t'éteignes.
le 6 septembre 1998
