Chapitre 1

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« Si longue que soit la nuit, le soleil la suit toujours »




Je balance mon tablier en ravalant mes larmes. Pas maintenant Clara, pas devant eux...

N'oublies pas tes affaires dans ton casier ! S'exclame mon ex responsable, en me lançant un regard méprisant.

— J'ai tout récupéré. Maintenant je crois que nous n'avons plus rien à nous dire.

En effet.

Eh bien je vous souhaite bonne continuation, je crache avant de tourner les talons sans attendre ses salutations pleines d'hypocrisies.

Je prends le temps de bien claquer la porte du bar pour montrer mon mécontentement. Mes yeux me brulent, je veux pleurer mais je tente de me retenir.

Putain... je suis dans la merde...

Me voilà à 18h à traîner dans les rues de Munich sans vraiment savoir où aller... Comment annoncer à mes parents que je me suis faite virer de mon job ? Une bonne a rien, voila ce que je suis.

Je m'arrête à un petit parc désert, tous les enfants sont sûrement déjà rentré chez eux. Je m'installe sur une balançoire et lance une playlist au hasard. Je n'ai même pas la force de me concentrer sur les paroles des musiques je veux juste étouffer la voix dans ma tête qui récite en boucle tous les problèmes que je vais avoir suite à la perte de mon travail. De toute façon j'ai jamais aimé être serveuse. Sourire tout le temps, devoir être poli devant des gens qui te prennent pour une moins que rien, franchement ça ne va pas me manquer.

Le seul problème c'est... l'argent. Je ne sais pas comment, après ça je vais pouvoir payer mon appartement. Je suis vraiment dans la merde.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche arrière.

Alina.

Allô ?

Clara, je m'inquiétais, tu m'as dit que tu finissais à 18h et il est bientôt 19h !

Je ne peux m'empêcher de rigoler face au ton maternel que ma meilleure amie et colocataire a pris.

Ouais, journée de merde.

Elle comprend directement que quelque chose cloche et me demande ce qui ne va pas mais je préfère lui en parler en face.

Tu veux que je vienne te chercher ?

Je pense rester encore un peu...

Ok mais tu fais attention à toi ma belle ! Je te prépare des pâtes jambon pour te remonter le moral.

Merci t'es la meilleure.

Après lui avoir promis de l'appeler si je ne vais pas bien, je raccroche et pousse un long soupir. Je l'aime cette fille, mais rien ne vaut le silence de la solitude lorsque je ne vais pas bien.

Excuse moi ?

Je me tourne vers un jeune homme d'environ mon âge, qui se trouve debout face à moi.

Je peux... m'assoir ?

Je devine au ton de sa voix tremblante que lui non plus ne va pas bien. J'acquiesce et il s'installe sur la balançoire à côté de moi.

Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais je sais que nous sommes resté là a fixé l'horizon face à nous tout en nous balançant doucement. Chacun avec sa douleur, sa peine.

Étrangement c'est moi qui brise le silence

Tu en veux ? Je demande en lui tendant mon paquet de m&ms crispy, qui sont, soit dit en passant, les meilleurs.

Except youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant