CHAPITRE 58 - DELKO

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Il est déjà dix-neuf heures lorsque nous sortons de la pâtisserie. Mon oncle m'a accompagné pour choisir les desserts de ce soir, et on n'a pas chômé. La boutique est dévalisée, et moi, j'suis fauché.

— Je comprends pas pourquoi t'as insisté pour cette tarte à la framboise. S'exaspère mon oncle. Ça coûte un rein. Et personne n'aime ça, les tartes à la framboise !

C'est vrai. On préfère les gâteaux au chocolat dans ma famille. Mais, Chaton adore les tartes à la framboise, alors y'aura des tartes à la framboise.

On se dirige vers la voiture pour nous dépêcher de rentrer. On ne va pas tarder à se mettre à table, et je me demande si elle est déjà arrivée...

Je souffle pour évacuer le stress que je sens grimper en flèche.

Plus nous approchons de chez mes parents, plus cette boule dans mon estomac grossit et s'alourdit. Il y a toujours cette peur qui persiste. La peur qu'elle me rejette, ne me trouve pas à son goût, ou pas assez bien pour elle. Mais nous serons en famille... Elle n'oserait pas m'humilier devant mes proches.

N'est-ce pas ?

Ce n'est pas son genre.

Elle est trop gentille, trop attentionnée pour blesser qui que ce soit. Et je sais tout ça.

Alors pourquoi je suis si inquiet ?

Finalement, on arrive beaucoup plus vite que je ne l'aurais voulu. Mon oncle s'engage dans l'allée et je reconnais immédiatement sa voiture.

— Ah. On a un nouvel invité. Il jubile.

Je jette un regard noir à mon oncle. Il n'avait pas besoin d'en rajouter.

— Une. Il se corrige l'air taquin.

Putain, je le déteste.

Il me frappe l'épaule en ricanant et m'arrache la boîte des mains avant de sortir. Me laissant seul à ruminer dans sa caisse.

Je finis par sortir et monter les escaliers du porche.

Je ne suis même pas encore entré que je sens déjà son odeur de Monoï.

Elle est là, pas loin.

Je prends une grande inspiration en fermant les yeux. Ma tête tourne tant je suis embrumé par son parfum. Les battements de mon cœur pulsent violemment dans ma poitrine.

Peut-être que quand je l'aurai enfin dans mes bras, quand elle me laissera la toucher, toute inquiétude aura disparu...

Je pousse la porte, hésitant, et je suis percuté par son odeur, plus forte encore. Je ne sens plus qu'elle, entêtante et enivrante, elle est partout autour de moi. Je n'ose pas relever la tête. Ni balayer l'espace du regard au risque de la voir. Mais la petite tête blonde qui court dans ma direction, celle-là je la vois arriver. Elle se jette dans mes bras en hurlant d'une voix aiguë.

— Delko !

Aussi angoissé que je suis, je ne peux m'empêcher de sourire en voyant Lily se jeter dans mes bras. Je la soulève sans effort, aussi légère qu'un moineau, et je lui embrasse le sommet de la tête. Elle ressemble beaucoup à Zach. Mais je jure que je préfère l'embrasser, elle, que ce trou du cul.

Je m'avance dans l'entrée. Je repère mon cousin et son père sur le canapé, en train de jouer avec Tom.

Puis, je la vois.

Dans la cuisine, près de ma mère. Mon regard croise le sien ; ils s'accrochent et ne se détachent plus. Elle me sourit timidement alors que moi, je me fige, ne sachant pas quoi faire. Mon regard se balade sur sa silhouette ; sur sa bouche vermeille, sur sa robe qui moule toutes les courbes de son corps, sur le fente qui laisse plus de place à sa cuisse. Ses seins sont pressés l'un contre l'autre, dans son décolleté, et me somment de venir les goûter.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant