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Suite des chapitres : 215 ; 217 ; 219

Tu te réveilles avec un mal de tête carabiné et incapable de bouger. Au bord de la panique, tu baisses les yeux et remarques que tes mains et tes pieds sont fermement attachés à une chaise en bois avec du ruban adhésif épais. Tu te forces à te calmer et observes les alentours.

La pièce dans laquelle tu te trouves est sombre, éclairée faiblement par une ampoule vacillante au plafond. Elle est dépourvue de meuble et de décorations et, partout où se posent tes yeux, tu ne vois que de la pierre nue. Partout sauf dans un coin obscure où se trouve une chaudière qui vrombit doucement. C'est le seul son que tu peux entendre en-dehors des battements frénétiques de ton cœur.

— Au secours ! À l'aide ! On me retient prisonnier !

Tu hurles et te débats pendant une éternité, mais personne ne vole à ton secours et tes liens te maintiennent solidement en place. Rien dans la pièce ne te permet de mesurer le temps qui passe, mais lorsque le bruit d'une porte qui s'ouvre se fait entendre, tu n'as presque plus de voix et tu es épuisé.

— Au secours, parviens-tu à articuler faiblement.

— Oh, le pauvre petit chaton a perdu sa voix à force de hurler ? Ne te fatigue pas, personne ne peut nous entendre ici.

La voix t'est familière, mais tu n'arrives pas à la reconnaître tant tu es confus. Tu entends des bruits de pas tandis que ton ravisseur descends des marches et apparaît à travers une ouverture discrète dans le mur que tu n'avais pas remarqué en raison de l'obscurité. Tu l'observes, incapable d'en croire tes yeux.

— Julie, mais que... ?

— La ferme !

Trop abasourdi pour discuter, tu obéis tandis qu'elle se plante en face de toi. La colère tort ses traits tandis qu'elle t'observe de la tête aux pieds.

— J'ai pas le choix, il va falloir que je trouve un moyen de me débarrasser de toi. Discrètement.

— Mais, qu'est-ce que je t'ai fait ?

— Et tu as le culot de me le demander en plus ! À ton avis ?!

Tu réfléchis, votre relation a toujours été un peu tendue et il aurait fallu un miracle pour que vous deveniez amis, mais pour autant que tu le saches, tu ne lui as jamais rien fait.

— Tu as invité Virginie au bal ! hurle-t-elle. Et elle a dit oui !

— Oh...

— Elle est à moi, et à moi seule ! Tu m'entends ?!

Julie sort un long couteau de son sac et tu te mets à opiner de la tête avec vigueur pour lui faire comprendre que tu l'as bel et bien entendue.

— Tout allait si bien entre nous avant que tu ne viennes tout gâcher. Tu n'es pas le premier à avoir essayé de me l'enlever, ça fait deux ans que j'éloigne tous les vautours qui lui tournent autour, mais c'est la première fois qu'une charogne arrive à attirer son intérêt. Elle m'aime, je le sais. Il lui faut juste encore un peu de temps pour s'en rendre compte. Mais ça n'arrivera jamais si tu continus à lui faire tourner la tête comme ça !

— Euh... Je suis désolé de te dire ça. Mais si ça fait deux ans que tu l'aimes en silence, tu es si profondément coincée dans la friendzone qu'il te faudrait un miracle pour en sortir.

Tu regrettes aussitôt tes paroles tandis que la jeune femme colle la lame tranchante contre ta gorge. Mais quel idiot tu fais. On ne met pas son ravisseur en colère, c'est la base du guide de survie du kidnappé.

— Oh, mais tu m'as ouvert les yeux. Je ne peux plus attendre qu'elle comprenne d'elle-même qu'elle est amoureuse de moi. Il y a trop de chacals qui rôdent autour d'elle pour qu'elle puisse se concentrer suffisamment longtemps sur moi.

Elle retire son couteau et tu déglutis, soulagé de ne plus sentir l'acier froid contre ta peau. Elle range son arme dans un sac qu'elle dépose près des escaliers.

— Quand tu vas disparaître, ça va lui briser le cœur, explique Julie. Mais je serais là pour la soutenir dans ce moment terrible et j'en profiterai pour lui déclarer ma flamme et elle comprendra enfin à quel point elle m'aime.

Elle pose son pied sur la première marche avant de se tourner dans ta direction.

— Ne t'inquiètes pas, je reviens vite. Il faut juste que je fasse quelques recherches sur le meilleur moyen de se débarrasser d'un corps. Sois sage en attendant mon retour.

Tu l'entends grimper en vitesse les escaliers puis refermer la porte derrière elle. Tu as envie de hurler et de te débattre, mais tu ne peux pas succomber à nouveau à la panique. Pas si tu veux sortir d'ici vivant.

Tu prends une grande inspiration pour te calmer, puis tu réfléchis posément. Lorsque Julie a refermé la porte, tu n'as pas entendu le bruit d'un verrou ou d'une clé qui tourne dans son cylindre. Cela veut dire qu'il te suffit de te débarrasser de tes liens pour réussir à t'enfuir.

Trois options s'offrent à toi. Julie a laissé son couteau près de l'entrée qui se situe à trois ou quatre mètres de ta chaise. Tu pourrais faire glisser celle-ci jusqu'au sac et en sortir l'arme pour couper tes liens.

Ou alors, tu pourrais tenter de briser la chaise pour te libérer. Le bois dans lequel elle a été fabriquée semble épais et solide, mais ça reste du bois et ça ne doit donc pas être si difficile à casser. Du moins tu l'espères.

Ta dernière option est la chaudière. Julie a choisi du ruban adhésif pour t'attacher, cela veut dire que tes liens céderont sous la chaleur. Le seul problème, c'est la distance qui te sépare de la chaudière. Tu es épuisé à force de te débattre inutilement en hurlant et réussir à l'atteindre te demanderas énormément d'énergie.

Tu ignores combien de temps tu as avant que Julie ne revienne, mais tu ne peux pas t'accorder le luxe d'hésiter. Il faut que tu prennes une décision. Maintenant.

Utiliser le couteau de Julie => Chapitre 247

Briser la chaise => Chapitre 249

Utiliser la chaudière => Chapitre 251

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 2 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant