HOLIBAY

CHAPITRE 1

IZIA

Alors que je peine à ouvrir les yeux, je crois entendre mon père m'appeler, sûrement une hallucination auditive. Mais je suis forcée de me réveiller quand sa voix se fait de plus en plus claire dans ma tête. Je vais certainement encore me prendre un savon mais cette fois je ne connais pas la raison.

Peut-être pour la cuite d'hier.

Impossible, je n'ai pas bu, je me suis juste défoncée.

D'ailleurs, ma tête me fait un mal de chien. Quand j'ouvre les yeux, je constate qu'il fait encore nuit. En regardant l'heure sur mon téléphone, je comprends que je n'ai dormi que trois heures. Clairement pas assez pour redescendre.

Un tête à tête avec mon père en étant défoncée, génial.

Je me lève tant bien que mal de mon lit et je descends les escaliers pour arriver dans la cuisine, où mon géniteur et sa femme sont assis autour de l'ilot central.

Cette situation devient vraiment bizarre.

On se fixe tous dans le blanc des yeux pendant une trentaine de secondes, jusqu'à ce que mon père ne daigne prendre la parole.

- T'as fumé ?

- Oui.

Je le vois souffler du nez et secouer la tête, comme si ma santé l'intéressait.

- Bon, écoute, on a quelque chose à te dire avec ton père. Me dit Tiffany, et je comprends directement au ton qu'elle a prit pour prononcer sa phrase que la nouvelle ne va pas me plaire.

- Mamie est morte ?

Mon père fronce les sourcils.

- Quoi ? Non Izia, mamie n'est pas morte. Dit-il en levant les yeux au ciel.

- Bah dites moi alors, vous commencez à me souler là.

Tout ça commence à sérieusement me tendre, et mon mal de crâne n'arrange rien du tout.

Tiffany prend une grande inspiration et jette un petit coup d'œil à mon père.

- Tu pars vivre chez ta tante, en Australie. M'annonce ma belle-mère sans sourciller.

Un blanc s'installe dans la pièce et d'un coup, je me remercie d'avoir prit de la weed.

- Quand ?

- Ton avion part dans deux heures.

Je reste immobile pendant un court instant, avant d'emprunter le chemin vers ma chambre.

- Je vais faire mes valises.

***

Voilà quinze minutes que je suis dans la voiture avec Tiffany, mes valises dans le coffre, pour aller vivre en Australie, chez quelqu'un que je n'ai jamais vu, à part en photos.

Sympa.

Mais une question me torture l'esprit depuis une heure.

- Je pars combien de temps ?

- Ton père a prévu minimum six mois.

- Pourquoi pas juste les vacances scolaires ?

Je la vois ricaner.

- On change pas une personne en deux mois chérie.

Même si de toute manière je n'avais aucune attache à Los Angeles, son petit air insolent commençait vraiment à me faire chier, finalement c'est pas si mal que je me barre.