Monster // Eren x Fem Reader

-28- [ Eyes to Eyes ]

7 Janvier, Utopia, des jours après les évènements de la plage.

Tu ne savais plus vraiment où donner de la tête, entre toutes les créations que tu devais rendre, et Eren qui était devenu froid, disparaissant presque de la circulation. Pour ce qu'il en était de tes créations, c'était habituel que tu fasses tout à la dernière minute, mais pas autant à la fois. Et en ce qui concernait Eren, ce n'était vraiment pas habituel.

Lui qui ne te lâchait pas d'une semaine, et qui était toujours très enjoué avait commencé à agir complètement différemment. Et étrangement, cela ne te plaisait pas, ça te dérangeait même un peu plus qu'attendu.

Peut-être s'était-il lassé de toujours faire le premier pas, ou peut-être que tu ne l'intéressais simplement plus.

Tu ne le voyais plus, et quand il daignait répondre à tes quelques messages, il était aussi froid qu'un glaçon et ses réponses étaient aussi courtes que possible.

Mais peu, importait. C'était lui qui était intéressé par toi avant tout, et puis, s'il voulait te parler, il n'avait qu'à envoyer un message.

Tu ne voulais pas trop l'étouffer et tu supposais que c'était pour lui, mais il avait une façon assez spéciale de le montrer. Après ce qu'il s'était passé après la plage, tu ne savais plus où vous en étiez. Ce baiser échangé avait une réelle signification pour toi, plus que tout autre. Et même si c'était dur à admettre, tu commençais à t'inquiéter.

Et s'il avait réalisé qu'il ne voulait plus de toi ? Et si pour lui ce baiser ne voulait pas dire la même chose que pour toi ? Et s'il voulait juste s'amuser et que maintenant il en avait marre ? Et s'il ne ressentait pas la même chose que toi ?

Toutes ces questions que tu cherchais à chasser tant bien que mal alors que tu apportais les finitions à ta jupe.

Celle-là, il fallait que tu la portes à un événement spécial.

Ton rêve était de plus en plus proche, tu te faisais de plus en plus connaître et tu recevais même des invitations à des défilés. Ton travail était enfin reconnu, c'était tout ce que tu avais toujours voulu, et tu n'étais pas prête d'abandonner.

Pour arrêter de penser à quelque chose, tu te plongeais toujours dans le travail. Croquis, boules de papiers, tissus lambeaux, nouvelles pièces, épingles et aiguilles étaient pour toi un symbole d'évasion, de liberté.

Il avait l'air si heureux sur cette plage, comment deviner ce qui allait suivre ? Toute cette froideur.

Comment deviner ?!

Mais ce n'était rien, encore une fois. S'il avait décidé que c'était la fin entre vous, alors soit. Tu ne courais pas après les gens. Et de ce qu'il avait dit, lui non plus.

Il ne disait pas grand-chose sur lui, mais toi si.

Il écoutait, et toi, tu parlais.

Il soufflait sur la nourriture, et tu mangeais.

Il conduisait, et tu dormais.

Il éternuait, et tu lui tendais les mouchoirs.

Il chantait faux, et tu dansais.

Il ne parlait pas vraiment ce qu'il ressentait, et toi non plus.

Où en étiez-vous ? Qui étiez-vous l'un pour l'autre ?

C'était l'une des rares choses que tu ne savais pas.

Tu ne savais pas si c'était la peur qui t'animait, et qui t'empêchait d'aller le voir, d'aller lui dire ce que tu ressentais, ou si c'était un excès de fierté.