Les roses rouges

A propos

A la base, cette histoire était une rédaction de Français. On venait d'étudier les nouvelles réalistes. On a eu une heure pour inventer et écrire la notre. On avait 7 images, il fallait en choisir une et raconter ce dont elle parlait. Voici celle que j'ai prise:

C'est à cause du chronomètre (une heure, si on enlève le temps d'avoir le silence, les consignes, la distribution des sujets, etc, ça passe vite) parce que j'avais 12 ans que l'histoire est aussi courte et simple.

D'ailleurs, la maladie de Clara est toute droit sortie de  la série que je regardais sur le moment, "the Rain".

Bref, ce n'est clairement pas assez travaillé pour une "vraie" histoire, mais je me suis dis que j'allais quand même la partager.

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Les Roses Rouges

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Clara contemplait le gâteau. Elle aurait voulu y mettre 80 bougies, mais à quoi bon? Plus personne ne venait la voir depuis des années. Alors elle restait là, le regard vague devant un gâteau qu'elle avait elle-même préparé (non qu'elle s'en plaigne; sa cuisine était délicieuse). A côté trônait un vase remplit de sept roses rouges, le cadeau qu'elle s'offrait chaque années à la même date. Sept pour la plénitude, rouge pour l'amour (Clara le savait, ce n'était qu'une illusion). Puis les fleurs fanaient et il fallait de nouveaux supporter la morosité de l'appartement parisien. A noël Clara s'offrait une buche. Elle la mettait au réfrigérateur et la savourait une semaine durant.

Une larme roula sur sa joue. Des souvenir douloureux vannaient lui murmurer des paroles cruelles.

-Et alors? Elle sera enrhumée plus souvent?

La scène remontait à soixante-sept ans au paravent. Clara venait alors de fêter ses treize ans.

-Oui aussi, avait répondu le spécialiste, mais dans quelques années son système immunitaire sera bien plus dégradé, même un rhume pourra la tuée.

-Mais pourquoi, pourquoi nous? avaient pleurnichés les parents de Clara

-C'est surtout moi, avait répliqué la principale intéressée

-C'est aussi incurable que dramatique...

Dès lors, Clara ne faisait plus vraiment partie de la famille, ses parents ne voulant pas assumer la charge d'une telle responsabilité. A ses dix-huit ans, on l'avait mise dehors, seule et malade. N'ayant plus de grands parents ni aucuns oncles et tantes Clara ne revis jamais sa famille. Sa manie de rester cloitrée lui avait fait perdre ses rares amis et elle était devenue une ombre.

L'octogénaire se leva et alla laver se assiette. En passant devant la fenêtre, elle contemplât longuement ce qui restait de son arbre favoris. Ce magnifique chêne bicentenaire avait été abattu la veille pour construire un orphelinat. Ce n'était pas la preuve qu'on pensait de plus en plus aux enfants perdus, mais que leurs nombre augmentaient de jour en jours. 

Clara décida soudain d'aller au parc. La peur de la maladie la gardait confinée depuis trop longtemps. Là-bas elle retrouva une âme d'enfant; passant devant un marchand, elle acheta des plants de tomates et pris une gigantesque barbe-à-papa si grande qu'elle rentra dans une jeune-fille, plus exactement sa perche à selfie. Elles allèrent rincer ladite perche en riant et firent plus ample connaissance : la jeune fille se prénommai Lilou-Anne, mais tout le monde l'appelait Lou. Elle avait vingt ans et habitait en banlieue parisienne. Elle payait étude (elle avait l'ambition de devenir vétérinaire) et loyer grâce à YouTube.

En quelques mois Clara pris le dessus sur sa terreur de la maladie, elle et Lou devinrent inséparables; la vidéo de leur rencontre ayant eu un franc succès, elles se filmaient ensemble, partageant nouvelles tendances et vielles astuces, et les gens gens étaient toujours plus nombreux à venir voir les délicieuses recettes de Clara et les conseils de vétérinaire de Lou. Cette dernière, qui empochait l'argent, se sentit obligée de le partager avec sa comparse mais celle-ci refusât . Alors elle eut une idée, se renseigna et se mis à l'économiser. Elle pris cependant l'habitude de faire toutes sortes de cadeaux à Clara, notablement notablement un chiot blanc comme la neige à la dame solitaire qui le prénommât Ying, en référence au Ying-Yang, l'équilibre parfait.

Un jour, Lou annonça :

-Clara, je pars pour Tokyo.

Elle lui tendit une enveloppe. Clara la saisit, rendue fébrile par l'annonce du départ de son ange gardien. Dans l'enveloppe se trouvait un billet d'avion et un ticket d'hôtel.

-Je nous ai réservé une semaine dans un hôtel là-bas, après quoi j'achèterais la maison que je convoite (elle est à deux pas d'un hôpital spécialisé qui soigne les défections du système immunitaire) et on pourra y vivre ensemble ou bien tu auras la possibilité de revenir ici, chez toi.

Trois mois plus tard, sur la chaine YouTube de Lou était publiée une vidéo dans laquelle les deux cohabitantes faisait le tour des propriétaires, présentait Ying et expliquaient comment faire pousser des tomates et surtout une multitude de roses rouges, symboles de la force de leurs amitié.