UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]

CHAPITRE 64 - SKYLAR

POUR NE PAS MANQUER LES PROCHAINES HISTOIRES

VERIFIEZ QUE VOUS ETES BIEN ABONNES 👹

***

En entrant dans la chambre de Delko, je retire la serviette que j'ai sur la tête pour frictionner mes cheveux et les sécher partiellement. Je prends le temps d'étudier la déco, cette fois ; assez masculine, il a gardé sa chambre d'adolescent.

Je ne remarque que maintenant les quelques photos qui tapissent les murs de sa chambre, au-dessus de son lit. Mes yeux tombent sur un Polaroïd où je reconnais Delko, des années en moins, dans un équipement de foot américain. Sans cicatrice, ni tatouages. Sans sa tristesse habituelle dans le regard... Il est heureux.

Ma gorge se serre.

Il est aux côtés d'un garçon tout aussi grand que lui. Il est noir, les cheveux coupés courts, vraiment pas mal. Je lis les mots au marqueur noir sur la petite bande blanche du dessous :

« Nouvel an, 2013 ; Del & Carter »

Tout l'air quitte mes poumons et j'expire, stupéfaite.

Alors, c'est lui. Carter.

Ils ne devaient pas avoir plus de dix-huit ans, sur cette photo.

Je pince les lèvres et passe à la suivante. On y voit une jeune fille en robe de soirée, tenir deux ballons gonflés à l'hélium pour former le numéro seize. Un énorme « Joyeux Anniversaire » est étendu derrière elle. Elle ressemble énormément à Delko... Et je n'ai pas besoin de lire les mots sur la bande blanche pour comprendre qui elle est...

« Ellie, 16 ans »

Mes yeux s'imbibent de larmes et je pose une main sur mes lèvres pour rester silencieuse.

Je ne connais pas ces personnes. Et ce n'est pas mon histoire. Mais ils font partie de Delko... D'une certaine manière, ça me brise de l'intérieur.

Je me détourne du mur en séchant rapidement mes larmes et lorsque j'ouvre les yeux, mon regard tombe sur un dossier en papier kraft, abandonné sur son bureau.

« U.S ARMY » est inscrit en en-tête de page, avec un tampon rouge « CONFIDENTIEL ».

Je me mords la lèvre, les yeux complètement secs.

Intéressant...

A cet instant, me dire que je pourrais en apprendre plus sur sa vie à l'armée m'excite plus que de raison. Il a quitté l'armée, il ne devrait pas m'en vouloir, si j'y jette un coup d'œil.

Si ?

Je laisse ma raison de côté et caresse la surface en papier kraft, un peu incertaine et pleine d'appréhension. Lorsque j'ouvre la première page, c'est d'abord l'incompréhension qui me saisit, et je fronce des sourcils en reconnaissant mon père sur la photo d'identité du dossier ; son regard me percute. Son nom complet me fait tressaillir : Alec Hermano Garcia.

Mais c'est le contenu de ce dossier qui m'achève.

Tout y est.

Son groupe sanguin.

Son adresse à Chicago – que j'en ne reconnais pas, d'abord – avant de lire la seconde inscrite au feutre noir dans une écriture manuscrite.

Pour avoir l'habitude de la lire, je reconnais l'écriture de Delko, et mon cœur s'emballe.

Je manque de tressaillir quand je lis le nom de ma mère, mon adresse en France...

Mon sang ne fait qu'un tour et ma respiration se fait plus hachée.