Chapitre 1 - Le cabinet (part I)

24.1K 90 4
                                    


 Il y a un mois, j'étais, comme on dit, au bout de ma vie : la grippe m'avait fauchée tel le blé. Comme toute personne douée de logique, je suis allée au médecin. Je n'avais pas de médecin traitant, alors je découvrais un nouveau praticien lorsqu'il vint me chercher dans la salle d'attente. Il était bel homme, grand et bien bâti, et du moins compétent en tant que médecin car me voici de nouveau dans sa salle d'attente, en pleine forme et prête à le remercier pour son travail, ainsi que d'avoir accepté de devenir mon médecin traitant (il était difficile d'en trouver un ses temps-ci, et encore plus lui, qui n'accepte plus de nouveau patient).

J'ai rendez-vous pour 19h30, sa dernière disponibilité car je viens après le travail. Je suis donc seule dans cette salle d'attente lumineuse bien que petite. J'entends le dernier patient remercier et dire au revoir au docteur, je prends donc mon manteau et mon sac sous le bras, et me prépare à être appelée. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre.

« Mme.Perez, bonjour, vous pouvez venir. »

Je le suis en souriant, puis dans son cabinet je m'installe face à son bureau, et lui derrière.

« Qu'est-ce qui vous amène aujourd'hui Mme.Perez?

-Eh bien, je viens vous remercier pour la dernière fois, tout vous conseils qui m'ont aidée à me remettre de cette grippe, mais également d'avoir accepté de devenir mon médecin traitant. C'est devenu si difficile d'en trouver un, et surtout qualifié.

-Je vous remercie pour ses éloges, mais je me permets de vous demander de me suivre pour vérifier si cette grippe vous a bel et bien quittée. Pouvez vous vous installer ici s'il-vous plait?

-Oui bien sûr. »

Il me répond avec un malin sourire pendant mes compliments. Il me présente la table d'auscultation et je m'installe. Il prend ma température, ma tension et vérifie mes sinus. Il se munie d'un bâtonnet de bois. Tout ses mouvements sont très lents, et bien qu'assise en hauteur, sa carrure me surplombe.

« Ouvrez grand. », dit-il en soutenant intensément mon regard.

Je m'exécute, en tirant la langue afin qu'il puisse mieux observer à l'aide de sa lampe. Il regarde l'intérieur de ma bouche et abaisse ma langue avec son bâtonnet... qu'il fait balader sur ma langue, comme si il la caressait. Son auscultation prend plus de temps que d'habitude, alors je décide de détacher mon regard du plafond, vers celui du docteur qui j'espere ne trouve rien de suspect.

Au contraire, il inspecte mes lèvres et mon regard, ses yeux sont d'un bleu intense, il garde son air sérieux mais je distingue un sourire malicieux dans ses yeux. Il ne regarde plus ma bouche, et il continue pourtant de faire glisser le bâtonnet sur ma langue, le rapprochant chaque fois plus de ma gorge. Je me retiens de tousser et déglutir face à son visage.

Il émet un souffle de rire et conclut :

« Tout me parait parfait et en état de fonctionner parfaitement. Veuillez enlever votre pull s'il-vous plait », continue-t-il en installant son stéthoscope aux oreilles.

Je m'exécute sans broncher et il se met face à moi, une jambe entre les miennes, en posant une main sur mon estomac, et le stéthoscope sur ma poitrine. Habituellement, on me demande d'inspirer et d'expirer fort, mais là j'ai simplement fort chaud d'une telle proximité. Il me scrute sans sembler porter une grande attention mon état de santé, mais plutôt à mon état d'agitation face à un si bel homme qui semble très entreprenant, mais peut-être que je lis mal son langage corporel alors qu'il fait juste son travail. Peut-être qu'il voulait juste être sûr qu'il ne reste aucune rougeur partout dans ma gorge, peut-être qu'il veut juste s'assurer que mon coeur n'a pas fatigué avec la grippe.

Oui, Docteur. //explicit//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant