Et sans contrôler quoi que ce soit, je ne me vois plus dans le lieu, j'y suis.
— Kamala ?! Mais bon sang où es-tu ? m'appelle-t-il, semblant être très loin, comme en écho, comme si nous n'étions plus au même endroit.
— Je suis là ! m'exclamé-je paniquée en arrivant plus à voir la réalité.
Je ne sais même pas si c'est la réalité... Ce que je vois est vraiment définitivement trop bizarre, ce n'est même pas une pièce, c'est vraiment quatre murs, un toit et un sol, tout en béton, avec aucune fenêtre, aucune porte et comme unique lumière une pauvre ampoule pendant au plafond.
Je ne veux pas être là. Je ne peux pas être là. Je suis dans le parc de Kingston. Je délire totalement. Je ne sais définitivement pas ce qu'il m'arrive et ça me panique. Je veux juste sortir. Soudain, je suis de nouveau dans le parc, à la même place que tout à l'heure. Et de nouveau, je me vois. Mais plus loin, sur un banc, au côté de Pâris à rire. Loin de ma panique actuelle, me pensant de plus en plus totalement démente. Je ne peux pas être là et là-bas. Pâris ne peut pas être en double non plus puisque je l'entends et le vois paniqué à ma recherche. Pourtant je suis juste là. Juste là. Sous ses yeux ou presque. Mais son regard passe sur moi sans me voir, tout en continuant de m'appeler.
À nouveau, une autre réalité s'impose à moi, je me vois ligoter à l'arrière d'un camion. J'essaye de m'accrocher à la vision de Pâris et moi, mais je n'y arrive pas. Cette réalité m'échappe et je me retrouve propulsé à l'intérieur du véhicule, face à une paroi blanche, le dos appuyé sur une surface froide, les fesses assises sur du bois et les poings et pieds liés, incapable de bouger.
Je n'ai même pas le temps de me débattre que la scène à de nouveau changer. Cette fois, je suis dans un cadre beaucoup plus lumineux, même si je ne peux pas le qualifier d'accueillant puisque je suis dans un box d'hôpital au côté d'un infirmier. Mais au moment où je sens le moelleux du matelas sous moi, l'infirmier a disparu et je suis totalement seule. Je ne comprends définitivement pas ce qu'il m'arrive. J'ai l'impression d'être bonne à internet. Quoi qu'il en soit, même si je n'ai aucune once d'équilibre mentale, je n'ai pas envie d'être ici, je refuse.
Je ne me suis même pas encore lever, je revois tour à tour la petite pièce sombre et l'arrière du fourgon. Mais par je ne sais trop quel moyen, j'arrive à m'accrocher aux décors dans lequel j'étais, celui de l'hôpital. Je ne sais pas s'il est réel. Pas plus que les deux autres, mais il n'est pas effrayant, ce qui dans mon cas est déjà énorme. Malgré quelques images qui s'impose à moi, j'arrive tout de même à sortir du box dans lequel je suis, prête à fuir par tous les moyens. Je n'en suis pas certaine, mais je pense être dans l'hôpital de Kingston. Si j'ai raison, je connais donc plutôt bien les lieux. Tentant le tout pour le tout, je me dirige vers l'endroit où je soupçonne être la porte de sortie, toujours aussi décider en repoussant furieusement les flashs qui s'imposent à moi.
Et pendant que je marche vers la sortie discrètement, mon téléphone sonne. Par peur d'être entendu, avant même d'essayer de décrocher, je le mets en mode silence, ne voulant surtout pas être repérée. Pourtant personne ne semble être alerté, ce dont je me réjouis plus que je ne m'en inquiète. Mais l'instant d'après, quand je valide l'appel, je me décompose, Pâris tente de m'appeler, mais je n'arrive pas à décrocher, c'est comme si le tactile de mon téléphone ne fonctionnait plus alors que je m'en suis servie juste d'avant. Mon portable sonne de nouveau plusieurs fois pendant que je marche, mais à aucun moment je n'arrive à résoudre le problème, au point que j'abandonne.
Quand j'attends enfin l'accueil, je vois Pâris parler avec l'infirmière, mais il semble très mécontent, angoissé et apeuré
— J'étais avec elle il y a dix minutes, elle s'est blessée et je ne la retrouve plus, explique-t-il à moitié en pleur.
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L'Étrange Histoire De Kamala Crow (terminé)
ParanormalBeaucoup de personnes racontent des légendes en prétendant qu'il faut le voir pour y croire, mais si dans mon cas, il faut y croire pour me voir. Le 12 juin, à Margate, Kamala fête ses dix-huit ans en ville avec son petit copain, Pâris. À 16 heures...