L'Étrange Histoire De Kamala Crow (terminé)

Chapitre 5

Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas posée cette simple question beaucoup plus tôt, mais maintenant, elle m'obsède. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je sais que ce n'est plus le moment pour se le demander, que j'ai largement eu le temps avant, mais elle ne m'avait pas encore effleuré l'esprit, je me pensais tout au plus totalement folle. Mais maintenant, il faut que je comprenne. Je n'ai plus le choix. Il me faut des explications. Je ne sais juste pas où les trouver... L'explication la plus probable serait que je suis folle à lier. Cette option, j'y ai déjà pensé, mais je refuse d'y croire. La seconde, auquel j'ai pensé que récemment, je suis morte et j'erre en tant que fantôme sur terre. Il reste le problème de circonstance du décès. Et par bien des côtés, je ne veux pas que ce soit vrai, même si ça expliquerait bien des choses... La dernière, la plus invraisemblable, je fais partie, je ne sais trop comment, de quelque chose de bien plus grand, de bien plus important, quelque chose qui me dépasse... quelque chose de surnaturel...

Je me suis toujours intéressée au surnaturel, mais je n'ai jamais cru que j'allais en faire partie un jour. Pourtant, les deux seules options qui ne m'enverraient pas directement à la case asile psychiatrisent, c'est bien le paranormal. Ce qui ne me rendant pas beaucoup plus saine d'esprit, je dois bien le reconnaître. Pourtant, soit je suis un fantôme, soit je suis un être surnaturel. Les deux sont possibles puisque je voyage dans l'espace et surtout que je suis totalement invisible, inaudible et immatériel. Reste à savoir quel être surnaturel je suis. Je pourrait également être un fantôme, mais je chasse cette option, tant que je n'entends pas ma famille dire que je suis morte. Du moment que mon corps ne soit pas retrouvé, je ne suis pas morte et je suis bien en vie. Après tout, ça aurait du sens, je respire, je dors, je mange, je bois, je sens les éléments sur ma peau, je peux déplacer des objets, j'ai de vraies sensations. Ce ne sont pas les caractéristiques d'un mort, mais bien de quelqu'un de vivant. Je ne peux pas me les inventer. Sinon on retombe sur le sujet de la folie. Sujet que je refuse toujours.

J'aimerais tellement avoir quelqu'un pour m'aider.

Mais cette perspective semble à la fois impossible, irréaliste et inenvisageable. Comme si qui que ce soit pouvait comprendre et m'expliquer ma situation alors que je n'existe pas. Alors que je n'existe plus ? Je suis seule, totalement, incontestablement, inconditionnellement seule. J'en viens même à être résignée par ma situation, je suis bloquée dans cette spirale infernale à jamais et je ne sais même pas comment faire pour en sortir. Je ne suis plus rien. J'ai envie de laisser tomber, de baisser les bras, d'abandonner. Ça semble être l'unique issu qui s'offre à moi. Mais je ne sais même pas comment faire pour abandonner. Et surtout qu'est-ce que j'abandonne ? La vie ? L'espoir ? Moi ? Tout ? Même pour ça je n'ai pas de réponse, je n'ai plus de réponses à rien. J'ai l'impression que ma tête va finir par exploser entre mes réflexions et ces foutus visions. Je veux juste une échappatoire.

Arrêtant de nouveau d'y penser et surtout de me torturer, je me concentre un peu plus sur la réalité, peut-être qu'ainsi, je vais pouvoir obtenir au moins quelques indications sur ma condition. Après tout, ma famille est peut-être plus au courant que moi de ce qu'il m'est arrivé. D'ailleurs, depuis tout à l'heure, je dis que personne ne peut me voir, mais peut-être pas ! Ce matin, j'ai envoyé des messages à mes parents et mes amis ! Peut-être que j'aurai au moins une réponse ! Accrocher à mon espoir, je me précipite dans ma chambre, là où j'avais laissé mon téléphone.

Mais je me fais distraire pas mon chat avant d'atteindre mon but. Mon chat, mon Pan-pan, me voit et se frotte contre ma jambe ! Je ne sais absolument pas ce que ça signifie qu'un animal me voit et que les humaines non, mais au moins, je suis vue et pour moi actuellement, c'est juste monumental !

— Oh mon chat... sangloté-je en le prenant dans mes bras, le sourire aux lèvres. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir... Oh mon chat...