Ce soir-là, Elvira n'avait eu qu'une envie : fermer la brasserie et rentrer se coucher. Jusqu'à ce qu'un groupe d'amis se pointe une heure avant la fermeture et s'installe dans un coin de la salle.
Ce soir-là, Pablo n'avait eu qu'une envie : appren...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
"RDV à quatorze heures, musée Picasso"
Relisant inlassablement le message liké que j'avais envoyé à Pablo, je me mordillais la lèvre en levant une nouvelle fois mes prunelles sur l'heure indiquée en haut de mon téléphone. Quatorze heures quinze. Plus j'y pensais, et plus je me disais que mon compagnon de l'après-midi allait sûrement me mettre un plan pour me faire payer l'entraînement loupé de deux jours auparavant.
Je serais tentée de dire que je le méritais sûrement mais en réalité, je ne voulais pas y croire une seule seconde. Pablo avait semblé tellement enthousiaste à ma proposition qu'il ne pouvait pas me faire ça, du moins je le prendrais vraiment très mal.
Du coup, je prenais mon mal en patience et je continuais de regarder les différents touristes et locaux qui affluaient sous mes yeux, allant dans toutes les directions. Ma jupe plutôt longue et droite, volait au gré du vent et j'en venais presque à regretter de m'être si bien habillée, si c'était pour faire la visite seule au final.
Après, je n'aurais qu'à appeler Lana ou Matéo, histoire qu'ils viennent avec moi.
- Ella ?
Alors que j'avais mes yeux sur mon portable, je décalais simplement mes prunelles sur la paire de Nike qui venait de faire irruption dans mon champ de vision, et finissais par remonter le regard pour tomber sur Pablo qui avait l'air de me dévisager. Un peu prise de court, je balayais mes cheveux en arrière puisqu'ils barraient ma route, et me concentrais sur le joueur qui venait d'arriver.
Avec quinze minutes de retard.
- Je suis- Je suis désolé, j'arrivais pas à te trouver et je devais faire gaffe pour ne pas être reconnu. d'où la casquette et les lunettes qu'il portait.
J'avais quand même réussi à savoir que c'était lui.
- Et... Je t'avais pas reconnu, toi.
Mes sourcils se fronçaient instantanément et Pablo devait avoir remarqué mon changement soudain de réaction. En même temps, son commentaire ne me semblait pas très flatteur.
- Enfin je veux dire, t'es belle. cette fois, c'était à mes joues d'intervenir et de devenir aussi rouges que la couleur des coquelicots. Pas que d'habitude tu ne le sois pas hein ! Juste, je t'avais jamais vu maquillé comme ça et, on se croise toujours à la brasserie alors je te vois jamais en civil. T'es jolie avec cette jupe.
Ne m'attendant pas à autant de compliments en l'espace de si peu de secondes, j'avais moi-même du mal à trouver mes mots pour ne pas paraître trop déstabilisée par de simples remarques qui se devaient basiques normalement. Mais sorties de la bouche de Pablo avec son accent qui me plaisait pas mal, elles avaient une toute autre saveur à mes oreilles.
