Chapitre 1.1

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   Je savais que je n'aurai jamais dû accepter. Ma fâcheuse tendance à laisser mes lèvres prononcer le mot « oui », avant même de laisser à mon cerveau le temps de réfléchir à la demande, avait repris le dessus. Et c'est d'ailleurs à cause d'elle que je me retrouve, un peu trop souvent, dans ce genre de position.
   Je lance un regard vers ma montre pour la cinquième fois en deux minutes. Si mes yeux ne se trompent pas malgré la faible luminosité, je devrais être libre dans moins de dix minutes. Et après une heure passée, recroquevillée dans le coffre d'une Fiat 500, je jure que ce ne serait pas du luxe. Je me demande encore comment j'ai pu en arriver là. Je sais bien que toute cette histoire débute avec la fâcheuse habitude de ma cousine à enchaîner les dates. Des dates provenant, la plus part du temps, d'applications de rencontre, malgré son amour pour les vidéos d'horreurs tirées d'histoires vraies. Hier soir alors que j'étais bien décidée à passer la meilleure nuit de ma vie, dernière grasse-matinée avant la reprise des cours, elle a débarqué dans ma chambre comme une furie. « Lana ! J'ai besoin de toi. ». Et voilà comment je me suis retrouvée à accepter ce qu'elle allait me demander. Avant même de savoir qu'il s'agissait en réalité de me cacher lors de son rendez-vous, j'étais une sorte de protection. « Pas pendant tout le rencard » m'avait-elle dit « seulement jusqu'à ce qu'on soit sûres qu'il ne s'agit pas d'un tueur en série ». Me voilà donc, le dos en miette, à attendre qu'elle daigne enfin venir me libérer.
  Cinq bonnes minutes que la voiture est à l'arrêt et je ne l'entends toujours pas s'approcher du coffre. Je décide de lui envoyer un message afin de m'assurer que tout va bien. Après tout, cette idée n'était peut-être pas si mauvaise.
Allana : OK ?
   Après dix minutes sans aucune réponse de sa part, je commencerai presque à m'inquiéter. En plus de l'anxiété accumulée dans cet espace clôt, mon cerveau est en train de me jouer toutes les scènes d'horreurs possibles et imaginables. Je me prépare mentalement à envoyer des coups dans le coffre, lorsque celui-ci s'ouvre brusquement. Le visage souriant de ma cousine apparaît. Elle semble partagée entre regret et fou rire.
- Oh... Lana je suis tellement désolée ! À vrai dire, je passais un si bon moment que je t'ai complètement oublié. Dit-elle confuse.
   Je fronce les sourcils hébétée.
- Tu plaisantes Nel ?
   Elle ne se retient même plus, et, explose de rire.
- Je t'assure que ce n'est pas de ma faute ! Quand j'ai vu la devanture du restaurant qu'il m'avait indiqué, je crois que j'en ai carrément perdue ma capacité de parole.
- Et ta capacité de réflexion apparemment.
   Son regard noir pourrait presque me faire peur, mais je suis tellement certaine d'avoir raison tout au long de cette discussion que je préfère l'ignorer. Elle m'a tout de même laisser poireauter dans un coffre après m'avoir « oublié ».
- Nelya, je me moque totalement que ton rencard soit assez riche pour t'emmener dans un restaurant possédant une étoile Michelin. Tu as vraiment faillit me laisser mourir dans le coffre de ta vieille voiture ?
- Hé ! Ne parles pas comme ça d'Amandine, tu sais qu'elle a été acheté neuve en plus. Elle fait une petite moue boudeuse et croise les bras sur sa poitrine, avant de lever les yeux au ciel. De toute façon du dramatise, comme toujours, je ne t'aurai jamais laissé mourir comme ça.
   C'est ce genre de choses qui me fait parfois oublier que ma cousine va fêter ses vingt-sept ans et non ses dix-sept ans.
- Aller, arrête de m'en vouloir... Si tu veux je te rapporterai un dessert !
- Je rêve ! Tu crois que tu peux m'acheter avec un peu de sucre ?
- Ils ont des fondants au chocolat.
   J'esquisse un sourire. Comment résister à une si belle proposition ?
- D'accord. Mais tu as intérêt à rentrer tellement vite que le gâteau sera encore tiède quand je le mettrait dans ma bouche.
   Elle laisse échapper un petit rire cristallin et me serre dans sa brase. Je la repousse gentiment. J'aime énormément Nelya, mais elle sait bien que mes preuves d'amour ne passe pas par le touché. Les seules caresses que j'accepte sont celles de mes coups d'un soir. Je m'apprête à la laisser profiter de la suite lorsqu'une question me vient en tête.
- Au fait, que lui as tu dit pour sortir du restaurant.
- La vérité, quoi d'autre ?
   Je hausses les sourcils, abasourdie.
- La quoi ?
- La vérité. C'était une anecdote qui méritait d'être entendue. Ça l'a fait beaucoup rire d'ailleurs, mais il s'est surtout demandé qui était assez gentil pour accepter ce genre de choses.
- J'espère que je n'aurai jamais à le rencontrer. Je sais très bien qu'il se souviendra de ça à chaque fois qu'il croisera mon regard.
- On s'en fou, tu ne le croiseras jamais, tu sais bien que les relations -dit-elle avec un ton plein de dégoût- ce n'est vraiment pas mon truc.
   Je lui fait un clin d'œil avant de lui taper dans la main.
- Je sais, c'est encore un de nos nombreux points communs. Je vais d'ailleurs te quitter, pour partir à la recherche de mon rencard de la soirée. Je pense que je mérite bien une petite récompense.
   Je lui tourne le dos et elle me met une petite tape sur les fesses.
- Amuses toi bien Donia Juana.
- Toi aussi Casanovette. Je me retourne et lui jette un regard sévère. Et n'oublies pas mon gâteau.
   Elle ouvre la bouche pour me répondre, mais je ne lui en laisse pas le temps.
- Parce que moi je m'en souviendrai.
   Sur ces bonnes paroles et avec son petit rire en arrière plan, je siffle un taxi avant de grimper dedans. Le chauffeur me regarde dans le rétroviseur, me lance un « bonsoir » chaleureux avant de me demander à quelle adresse il doit me déposer. Je lui lance un sourire taquin, et lui répond. 
- Je cherche un bar sympa, surprenez moi !
- Très bien Mademoiselle. Dit-il souriant.
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Coucou tout le monde !

Voilà pour la première partie, de mon premier chapitre ❤️

Je suis très heureuse de pouvoir partager cette histoire avec vous alors n'hésitez surtout pas à commenter et à aimer mes chapitres s'il vous plaisent !

Vous pouvez également retrouver mon histoire sur Fyctia, pour le même titre. Participant au concours « c'est un 10 mais... » alors allez me soutenir en aimant les chapitres présents là-bas !

Gros bisous et à très vite !

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