Chapitre 1.2

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Nous roulons une petite vingtaine de minutes avant qu'il ne s'arrête prêt d'une enseigne à néons rouges. Je peux y lire « Moonlight » dans une calligraphie italique très jolie. Je découvre cette endroit pour la première fois, mais les murs extérieurs en pierres me laissent à penser que je vais m'y plaire. Le chauffeur se tourne et me demande gentiment.
- Cela vous convient ?
   Je lui offre mon plus beau sourire avant de lui tendre ma carte bancaire.
- C'est parfait, merci beaucoup.
   Il encaisse ma course et je sors du véhicule. Heureusement que je n'ai pas choisi de faire cette mission « coffre » dans mon pyjama Naruto, sinon il aurait été compliqué pour moi de rentrer dans un club, et d'attirer quelqu'un pour la soirée. Je pousse la lourde porte et me retrouve à plisser les yeux lorsqu'elle se referme.
   Une fois ceux-ci habitués à l'obscurité ambiante, je me rends compte que je suis entrée dans un tunnel creusé à même la roche. Je ressens une fraîcheur humide qui n'était pas présente à l'extérieur, et la faible musique que je perçois semble provenir d'assez loin. J'espère que je ne me suis pas fourrée dans un plan louche; ce qui risque bien de finir par m'arriver si je continue à me rendre dans des endroits, au hasard, proposés par des inconnus. Mais bon au point où j'en suis, il ne me reste plus qu'à avancer.
   Je marche lentement vers l'origine de la musique, jusqu'à ce que celle-ci résonne dans tout mon corps et que je me trouve face à un rideau rouge. Je l'écarte lentement pour le franchir, et ce que je découvre me laisse sans voix. Mes yeux s'écarquillent automatiquement. Le club est plein, sans que ce soit oppressant. Il y règne une ambiance particulière, mélange de sensualité et de liberté. Les lumières tamisées et la musique, association de Jazz et Soul, donne à cet endroit l'allure d'un lieu complètement hors du temps. Les murs sont tous en pierre confirmant mon idée que ce lieu a été construit directement dans les roches; nous semblons coupés de la civilisation. Deux barres de Pol danse en hauteur, abritent des danseuses qui se perdent dans leur art. Les platines du DJ se situent à distance égale de chacune des plateformes. L'étage laisse entrevoir des tables accompagnées de banquettes sombres, et quelques recoins intimes. Tout dans cet endroit transpire le lâché prise; je l'adore déjà.
   Je repère le comptoir et me fraye un chemin entre toutes les personnes que je croise pour pouvoir atteindre le barman ou la barmaid. Je croise quelques regards enflammés ici et là. J'ai toujours plus ou moins attiré l'attention, mais tout à explosé à la fin de ma puberté. Mes cheveux blonds, mes yeux verts ou mon sourire, sont rarement la première chose que l'on remarque chez moi, même s'ils n'ont pourtant rien à envier. En vérité, c'est mon corps qui a eu le plus de chance au niveau de la génétique. Je plais, je le sais, et j'aime en jouer. Je ne suis jamais tombée amoureuse, car je ne me suis jamais laissée l'opportunité de l'être. L'amour ne m'attire pas, j'ai été témoin des dégâts qu'il provoque assez souvent pour ne pas me laisser avoir. Mais pour moi sexe ne rime pas avec amour, alors pourquoi me priver des bonnes choses ?
   Je parviens enfin à accéder aux devants de ce foutu comptoir et à apercevoir le barman. Dès que mes yeux se posent sur lui, je le sais. Il devient mon objectif pour la soirée. Il a tout d'un homme assuré, il sait ce qu'il fait et comment le faire. Il porte un tee-shirt blanc qui met en valeur ses tatouages et sa peau couleur café. Ses cheveux bruns mi-longs bouclent un peu au niveau des pointes et certaines mèches tombent devants ses yeux. Et quels yeux ! Je crois qu'il s'agit du plus beau regard que je n'ai jamais vu. Un regard sombre, noir comme la nuit mais qui reflète la lumière si intensément qu'il nous éblouit. Je crois sincèrement que je pourrais passer une heure sans cligner des yeux si cela me permettait de ne rater aucun de ses mouvements. Il effectue chacune de ses taches avec un sex-appeal tellement impressionnant que je ne sais plus comment respirer. Lorsqu'il se tourne vers moi, c'est officiel, j'ai rendu mon dernier souffle il y a au moins cinq minutes. Il m'envoie un sourire séducteur, certainement celui qu'il prépare pour chacune de ses clientes. Avec une arme pareille il doit avoir chaque soir des pourboires plus important que mon futur salaire.
- Mademoiselle ?
   Je relève les yeux et me rend compte qu'il me lance un regard interrogateur, son sourire, un peu moins éclatant, sur les lèvres.
- Excusez moi, qu'avez vous dit ?
   Il se penche un peu plus vers moi, et répète en criant ce qu'il venait juste de me dire, mettant sûrement mon absence de réaction sur le compte de la musique.
- Je vous demandais ce que vous désiriez commander.
   Un petit rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres.
- Oh ! Oui, effectivement, ça semble logique. Puisque vous travaillez ici. Et, que, je suis une cliente.
   Son visage reflète de plus en plus l'incompréhension. Moi-même je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je suis passé d'une femme sûre d'elle, à la jeune lycéenne de quinze ans qui ne comprenait pas ce qu'elle devait faire avec les garçons. Après une bonne minute de silence je reprends la parole.
-  Vous ne faites pas mon cocktail ?
   Il me regarde l'air de se demander si je suis complètement stupide, et me dit, en articulant exagérément.
- Avant toute chose, il faut me dire ce que vous désirez. Malheureusement, je ne suis pas encore devin.
Son ton condescendant me donne un coup de fouet. Dans d'autres circonstances je me serais certainement agacée, mais j'ai vraiment l'air idiote, donc je me dis que sa réaction est assez logique. Je respire un bon coup, avant de me remettre à sourire et de lui dire :
- Je vais prendre un sex on the beatch, s'il vous plait.
   Il se tourne rapidement et reprend son travail d'orfèvre. Mes yeux se perdent sur son dos musclé avant de descendre sur ses fesses, qui me semblent tout aussi sportives. Lorsqu'il se retourne je semble prise en flagrant délit, mais le trouble qui m'habitait quelques instants plus tôt à disparut. Je laisse ainsi mon côté séductrice reprendre le dessus et frôle ses doigts en prenant mon verre. Alors que je me penche pour sortir de quoi le régler, je l'entend prononcer :
- Laissez, c'est offert.
   Je hausse un sourcil interrogateur et il fait un signe de tête vers un homme blond qui me regarde quelques mètres plus loin. Je suis un peu déçue, j'aurai préférée que cette généreuse offre vienne de lui, mais Nelya m'a appris à ne jamais refuser un verre. Je fait donc un signe de remerciements à mon prétendant, et me tourne de nouveau vers le barman prête à retourner dans la partie, mais il semble être déjà passé à autre chose. Je sens mon visage se faire boudeur, je n'aime pas perdre. Encore moins quand il s'agit d'une personne qui me plait réellement. Homme ou femme, je fini toujours par avoir ce que je veux.
   Et ce que je veux ce soir, c'est lui.

Et oui ! On enchaine directement avec la partie 1.2 et juste après la partie 1.3. Je ne vais pas vous laisser l'eau à la bouche trop longtemps !

N'oubliez pas, vous pouvez retrouver mon histoire en participation au concours « c'est un dix mais... », sur le site Fyctia ! Tous mes chapitres sortiront en même temps sur les deux plateformes ! Alors si vous souhaitez avoir la suite il faudra aller les aimer là bas afin de m'aider à les débloquer.

Gros bisous et à tout de suite 🫶🏼

Let me love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant