Chapitre 1 | Lys

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Cela faisait à présent au moins deux heures que j'étais assise sur ce banc, pendant que du Chase Atlantic défilait dans mes oreilles. C'était une belle journée en apparence, mais mon compte bancaire à découvert rendait le temps morne.
Devant moi se trouvait des buissons, j'adorais ce paysage.
Je m'amusais à prendre des photos de la vue qui s'offrait à moi, c'était relaxant.
Pendant que je prenais des photos, j'entendis des hommes glousser derrière moi, je mis alors ma musique sur pause et je tendis l'oreille. Mais à ce moment, plus rien. Je regardais par dessus mon épaule et un hoquet de surprise m'échappait : un homme courait dans tous les sens, en caleçon ! À côté de lui se tenait un homme qui riait aux éclats. Son regard croisa le mien et son rire s'intensifia, j'étais complètement perdue.
La situation était tellement improbable qu'un rire sortit de mes lèvres aussi.
Quelques secondes après ce moment, l'homme en caleçon se rhabilla et se tourna vers moi, étant donné que j'étais la seule personne aux alentours. Je haussai un sourcil et son ami explosa de rire, suivi de lui, puis de moi. Si jamais on m'avait dit que j'assisterai à ça un jour je ne l'aurais jamais cru.
L'homme qui était en caleçon il y'a deux secondes se calma et me dit :
- « Désolée pour ce que tu viens de voir ! C'était un défi.
J'éclatais d'un rire franc avant de répondre :
- Ce n'est pas grave, tu viens de refaire ma journée.
- Eh, on peut venir manger chez toi ? Me demanda l'homme à ses côtés.
- Euh, oui ! Bien sûr, ça me fera de la compagnie. Lui souriait-je.
- Attend t'es sérieuse là ? Lâcha t-Il étonné.
- Mais oui, oui ! Ça ne me dérange absolument pas. J'imagine que c'est un défi aussi ?
- Totalement, répondit l'homme-caleçon.
- Je m'en doutais, mais je vais devoir passer acheter des petits trucs à manger, avant de rentrer. Ça ne devrait pas prendre de temps.
- Ah ouais ? Bah on te paye, dit le plus grand des deux.
- Non, pas la peine. Je vous invite.
- Mais non on va te payer vraiment ! S'exclama l'homme-caleçon
Je savais que riposter n'aurait servi à rien, ils avaient l'air trop têtus, alors j'acquiesça en souriant. Je me tourne alors vers mes affaires et les range en vitesse dans mon sac avant de me lever et de me tourner vers eux.
- Alors, on y va ? Je demande.
Ils se mirent à me suivre sans rien répondre.
- Tu t'appelles comment ? M'interrogea l'homme-caleçon
- Lys. Et vous ?
- Moi Billy et lui Amine. Me renchérit-il immédiatement.
- Mais oh ! Laisse moi me présenter au moins non ? Dit Amine avec un air faussement agacé.
- Ta gueule frère. Ria Billy.
Cet échange m'arracha un sourire.
                                     *

On venait de passer le seuil de chez moi, on est parti au FrancPrix le plus proche de ma maison.
J'étais plutôt fière de mon appartement, la pièce principale n'était pas grande mais je l'adorais. Elle se composait de deux canapés assez grands, et beaucoup de plantes ! J'adore les plantes.
Les rideaux étaient blancs et transparents, j'avais une petite télévision et ma maison sentait naturellement la vanille, je ne sais pas pourquoi.
Ils étaient dans le hall à me regarder avec des yeux de merlans frits.
- Mais rentrez, vous attendez quoi ? Faites comme chez vous mais pas trop non plus par contre.
- D'accord, dit Billy en rigolant.
Je me dirigeai vers la cuisine et je me mis à faire des pâtes bolognaise. Je finis un petit moment après et je leur ramenais des assiettes sur ma table basse.
- Tu manges pas toi ? Me pose Amine.
- Non c'est bon j'ai pas trop faim.
Ils mangèrent en se lançant des piques et en rigolant, je les observais en souriant de temps en temps sinon j'avais les yeux rivés sur mon ordinateur.
- Toi t'as des origines, t'es pas d'ici, me dit Amine.
- Effectivement, c'est ma première année en France !
- T'es Chinoise ? Me demanda Billy.
- T'es raciste ? Répondais-je sur un ton faussement vexé.
- Quoi ! Non non non ! Lâcha t'il presque en criant pendant que son pote riait aux larmes.
- Je ne suis pas Chinoise dans tous les cas, riais-je à mon tour, j'ai les yeux un peu bridés mais c'est normal, je suis à moitié malgache.
- Mais c'est un pays de fou ça, tu y es déjà allé ?
- Oui, je vivais là-bas jusqu'à ma terminale.
- C'est trop bien en vrai je te jalouse, dit Amine à son tour.
- Non faut pas me jalouser, c'est pourri un peu. C'est trop dangereux vraiment je te conseille juste pour les paysages ruraux sinon en ville tu vas te faire marave, il y'a des gangs partout et en plus de ça ils sont racistes, c'est pas une dinguerie ça ?
Amine et Billy se regardèrent avec d'exploser de rire. Je les regardais, perdue.
- Ze3ma t'es là tu sors acheter à graille tu te retrouves dans un cartel ? Articula Amine toujours en rigolant autant.
- Frérot t'as cru on est en Syrie ? Continua Billy, hilare, en s'adressant à moi.
- Mais quoi ! C'est vrai ! Y'a toujours des meurtres et tout c'est trop flippant ! M'offusquais-je.
- Pitié dis moi que tu blagues, dit Amine en s'étouffant presque.
- Mais je blague pas ! Ça va pas chez vous ? Rajoutais-je en me joignant à leur rire.
Après quelques minutes, ils s'étaient calmés et avaient déjà terminé leurs assiettes, alors je me levai pour débarrasser. Je me rendis alors dans la cuisine quand Amine me rejoignis et me demanda si il pouvait avoir un verre d'eau, ce que je lui servis volontiers.
- Tiens, lui dis-je.
- Merci, dit-Il en avalant une gorgée, dis, t'as Instagram ? Tu es trop bon délire, c'est cool de te parler.
- Oh, oui ! Merci c'est très gentil, mon Instagram, euh, mon nom d'utilisateur est un peu compliqué attend.
Je sortis alors mon téléphone de ma poche et me rendis sur mon compte Instagram avant que le lui tendre.
Il regarda ce qui était écrit et le tapa dans ses recherches puis je reçois une notification :
> Aminematue a commencé à vous suivre
Je m'abonna à lui directement et lui dit :
- C'est bon !
- Oui, heu, dit-il en se grattant la nuque, signe qu'il était gêné.
- Tu veux dire quelque chose ?
- Tu veux bien nous accompagner avec Billy, au skatepark ? J'ai vu que t'avais une trottinette électrique, tu veux bien nous la prêter ?
- Oui bien sûr, accorde moi juste le temps de me changer.
Je lui souris et me rendis dans ma chambre, avec pour objectif de changer ce jean pas très confortable.

À l'eau de rose - Aminematue x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant