Il — tyran cruel sur son trône avachi — avait ordonné l'assujettissement de tout l'univers. Hérauts de la militance de tous bords, braillards boursouflés d'importance, hypocrites donneurs de leçons, oppresseurs de toutes espèces, faces pleines d'affectation, maudits arracheurs de dents, belles-mères acariâtres, influenceurs surexcités, Pères Noël imposteurs... Tous y étaient passés. Il les avait faits brûler, ébouillanter, empaler, décapiter, pendre, crucifier, éborgner, défigurer, mutiler, étriper, écrabouiller, défenestrer, couper en deux... Et maintenant, seul dans son château, il errait.
Ses murs lui tenaient compagnie. Et il y avait son chat, qu'il aimait plus que tout au monde, le seul être qui lui portait encore de l'estime. Tous les autres l'avaient lâchement abandonné, tirant un trait sur les moments passés ensemble, oubliant jusqu'à son nom. Pauvre de lui ! Pourtant, il en était certain, un jour, ils reviendront réclamer son pardon. Alors il attendait leur retour.
