Il y avait divers ateliers l'après-midi : Yoga, relaxation, méditation et même poterie. Ce qui me plaisait le plus, c'était le cours de poterie avec la belle Deborah.
Ah ! Le cours de poterie avec Deborah ! Je ne vais pas vous raconter d'histoires, j'avais vraiment flashé sur cette fille. Pendant qu'elle nous montrait comment mouler des vases et d'autres saloperies, je m'imaginais derrière elle, les bras autour de sa taille, en train de lui tripoter les nichons.
Le troisième jour, alors qu'on était seuls dans l'atelier, j'ai glissé une main dans sa tunique. Elle ne portait pas de soutif. Sous mes doigts, c'était ferme, chaud et super doux. Là, malgré les médocs, je peux vous dire que j'avais une érection carabinée.
Elle s'est laissé faire un moment, puis, pas émue pour deux sous, elle m'a dit :
- Tu veux me lâcher le sein maintenant, Patrick ?
J'ai été soufflé ! C'était bien la première nana à réagir aussi peu, en se faisant palper la viande. Et pourtant, je m'étais appliqué à fond, je lui avais servi tout mon art : elle aurait dû grimper au plafond et y rester accrochée par les mamelles... Ben non, elle avait juste refermé sa tunique comme si de rien n'était.
- J'ai pigé, lui ai-je lancé, à la fois remonté et penaud. T'es frigide, c'est ça ?
- Non, avait-elle répondu avec calme. Si tu tiens réellement à me cataloguer, le terme serait plutôt « asexuelle ».
- Et ça se soigne ? me suis-je marré, ne comprenant pas trop la nuance.
- Non plus. À moins de considérer l'orientation sexuelle des gens comme une tare...
Il y avait eu un gros blanc entre nous. Ma première réaction était de la plaindre, cette pauvre fille. Un corps pareil et incapable d'éprouver quoi que ce soit ! Jusqu'à ce que je remarque son sourire paisible, son air satisfait. C'était elle, en fait, qui me prenait en pitié...
À partir de ce jour-là, j'ai opté pour le cours préféré des meufs, le Yoga. Marianne et Anne-Sophie le pratiquaient en survêt' moulant - le seul moment où on les voyait autrement qu'en burka. Rien qu'à les regarder se contorsionner, je fantasmais comme un malade ! (Vous m'auriez dit ça un mois plus tôt, j'aurais été plié de rire)
Bref, l'après-midi se passait cahin-caha. On pouvait lire dans la petite bibliothèque ou bien regarder des DVD. Évidemment, que des trucs sans intérêt... Enfin, à tour de rôle, on avait droit à une consultation avec le psy du centre. La fameuse « prise en charge individualisée », mentionnée en gros et en travers sur la plaquette New Life.
Une sale ordure, ce psy ! Il me rappelait Jean-Bernard la fouine, le thérapeute de ma femme. Et moi qui avais été assez con pour lui parler de ma mère (Mathilde, une divorcée au caractère bien trempé, qui nous avait menés à la baguette, mes frères et moi) ! Depuis cet épisode, cet ahuri ne cessait de me jeter à la figure mon complexe d'Œdipe tardif et ma soi-disant homosexualité refoulée, provoqués selon lui par cette Mater Familias abusive et castratrice. Comme tous les pornophiles, je détesterais les femmes en mon for intérieur (bien sûr !) et verrais dans la pornographie le moyen idéal de les rabaisser au rang d'objets sexuels, statut dégradant tout autant que rassurant... En résumé, un beau monceau de conneries !
Finalement, pour nous remettre de toutes ces émotions, nous avions droit à un repas du soir aussi dégueulasse que celui du midi.
À la décharge de Gandalf, lui et ses assistants partageaient la même pitance infâme. Comme si être privé de sexe ne suffisait pas ! Anne-So - qui s'était vite imposée comme l'intello du groupe - avait sa petite idée là-dessus :
- Une stratégie pour nous distraire de notre manque principal. Pendant qu'on est là à se plaindre de la bouffe, on pense pas à baiser dans tous les sens...
- Pas con, dis donc !
- C'est juste que cette approche est inutilement frustrante et génératrice de tensions. Mais peut-être que c'est ce qu'ils cherchent, avait-elle réfléchi à haute voix. Une manière de casser notre résistance.
- Y'a vraiment que les Amerloques pour imaginer des méthodes pareilles !
Vers 21 h, le grand Maître décrétait le couvre-feu et il nous fallait regagner nos piaules respectives, où nous étions consignés pour la nuit. Nous avions gentiment été informés qu'un système d'alarme défendait l'accès aux chambres des filles. En substance, on nous faisait confiance... mais sans perdre de vue la nature de nos addictions.
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Mon stage chez New Life
Narrativa generalePatrick H. est cadre dans l'informatique. Devenu addict aux rencontres éphémères sur Internet et au sexe en toutes circonstances, il se retrouve au pied du mur... S'il veut garder sa femme, il doit suivre un stage de "désintoxication" au centre NEW...