Destinées liées (Nalu) [Tome 1] - Terminé

Chapitre 2

Un adolescent aux cheveux et aux yeux noirs était assit, un sourire aux lèvres, dans une calèche qui le ramenait chez lui depuis l'Institut de Magie de Meldian. Il habitait dans un petit village de campagne avec ses parents et son frère. Et aussi la petite voisine. Le jeune homme ne les voyait presque jamais - pour ne pas dire jamais - l'un sans l'autre, même quand ils se lavaient, c'était pour dire. Il avait hâte qu'ils grandissent pour qu'il ait des neveux et des nièces, parce qu'ils finiraient ensemble, c'était inévitable, il suffisait simplement de voir les deux enfants agir l'un avec l'autre, ils étaient incapable de se quitter.

Au détour d'un virage, le jeune homme aperçut une colonne de fumée s'élever non loin et fut prit d'un mauvais pressentiment. Dans cette direction, c'était son village, non ? Inquiet, il ordonna au propriétaire de la calèche d'accélérer. Alors qu'il se trouvait encore à quelques mètres de son village, il ne tint plus et sauta directement à bas du véhicule coupant à travers la forêt pour arriver directement au centre du village.

À sa plus grande horreur, il ne pouvait même plus qualifier ce lieu de village, c'était une ruine calcinée, et rien d'autre. On aurait dit qu'un troupeau de dragon était passé par là et avait tout détruit - il ne savait pas à quel point il avait vu juste. Paniqué, il courut jusqu'à sa maison pour y trouver ses parents écrasés par des pierres tombées des murs détruits de sa maison et éventrés. Dévasté, le jeune homme s'effondra à côté d'eux et laissa couler des larmes. Secoué par les sanglots et perdu, il resta un moment sans rien faire avant de s'obliger à revenir à la raison. Il aurait tout le temps de faire son deuil plus tard, pour l'instant, il devait trouver son petit frère et sa future belle-sœur - qu'ils le sachent ou non, les deux gamins étaient faits l'un pour l'autre et finiraient par se marier. Se relevant difficilement, l'adolescent qui venait de perdre ses parents sortit de la maison détruite et se mit à la recherche du petit - futur - couple.

- Natsu ! hurla-t-il. Lucy ! Est-ce que vous m'entendez ! Répondez-moi !

Pendant de longues minutes, ses hurlements restèrent sans réponse, mais le jeune homme ne désespéra pas : il retrouverait son frère et son amie, coûte que coûte. Ils ne pouvaient pas être morts. Ce n'était pas possible. C'était même inconcevable. Ils étaient en vie. Se rendant là où ils jouaient souvent, l'adolescent entendit un gémissement un peu plus loin et se rua dans cette direction, empli d'espoir. Espoir qui disparut, éteint par une douche froide. Si la gamine aux cheveux blonds qui était l'amie de son frère était bel et bien en vie - et encore, elle semblait assez mal en point, si personne ne la réchauffait ou ne s'occupait de sa plaie, elle risquait fortement de mourir et si elle ne l'avait pas encore fait, c'était parce qu'elle avait une constitution hors normes - son frère, lui, était on ne peut plus mort, un grand trou à la place de l'estomac.

Dévasté, le jeune homme vit une nouvelle résolution se forger en lui. Il ramènerait son frère à la vie. Pour arriver à son nouveau but, il ferait tout. Tendant une main au-dessus de l'enfant aux cheveux roses, il effectua un sort qui stoppa son temps, sauvant le cadavre de la décomposition puis l'enroula dans sa cape qu'il cala sous son bras gauche. Une fois ceci fait, il banda la plaie de la petite blonde et l'attira dans le creux de son bras libre avant de se redresser.

Le soir même, le jeune homme était assit près d'un feu, le plus loin possible du village en ruine qu'il lui était possible d'aller à pieds - le conducteur de la calèche avait rebroussé chemin dès qu'il s'était aperçut de l'état du village. Son visage qui contemplait les flammes était vide, il ne ressentait plus rien que le vide qui l'animait. Rien que ce vide immense qui le rongeait où se noyait son amour désespéré envers son frère, son fol espoir de le ramener à la vie et cet élan de protection envers cette fillette qui dormait à côté de lui, seule chose qui lui restait de son village, de sa famille, de sa vie. Fillette qui ouvrit ses yeux et les posa sur lui. La première chose que Lucy fit en se réveillant et en l'apercevant fut de fondre en larmes. La seconde fut de se ruer dans les bras du jeune homme.

- Zelef, pleura-t-elle, désespérée. Il n'est pas mort, pas vrai ? Natsu va se réveiller d'un moment à l'autre. Dit-moi que ce n'est pas vrai, l'implora-t-elle.