HOPE

Partie 3

Orion saute sur ses deux pieds et se précipite pour consulter le contre-rendu de Nox. Je le rejoins, plus mollement. Il affiche un plan du vaisseau dont toute une partie clignote en rouge.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? je l'interroge.

— Nox a confiné l'aile Est. À cause d'un incendie, je crois...

— Mais, il y a des caissons là-bas. Tu crois qu'ils sont tous...

Je ne parviens pas à finir ma phrase.

— Je ne sais pas, souffle-t-il, soucieux.

Orion parcourt encore un moment les résultats de l'analyse, le front plissé.

— Ohlala ce bazar, grommelle-t-il.

J'anticipe son exposé technique :

— Explique-moi, simplement.

Il se gratte l'arrière du crâne.

— L'attaque a créé des bugs dans le circuit qui empêchent Nox de réparer les anomalies. En gros. Si on redémarre la carte mère, ça devrait résoudre tout ça... Je crois.

Il me lançe un regard en quête d'approbation.

— Me regarde pas comme ça, je l'arrête. C'est toi le navigateur ici.

— Je pense vraiment que ça pourrait marcher.

Je hoche longuement la tête avant de lui lancer :

— Okay. Comment on fait ça ?

— Simplement se rendre au niveau des circuits du vaisseau, la débrancher et la rebrancher.

— Ça m'a l'air d'un jeu d'enfant ! C'est où la salle des circuits ?

— Sous tes pieds.

Orion retourne vers le poste de pilotage et s'accroupit. Je l'observe, étonnée, actionner une manette que je n'ai pas remarquée. Une trappe s'ouvre juste devant lui.

Je me rapproche. Une échelle rudimentaire permet de descendre dans ce sous-sol sombre, habité par le ronflement des processeurs et le frémissement des diodes.

Mon partenaire d'infortune se propose de passer en premier quand il me voit froncer le nez. Les minces barreaux ne m'inspirent pas confiance. Alors, je m'assois simplement au bord de la trappe et me laisse tomber. J'atterris sans heurt à côté d'Orion qui a tendu ses bras vers moi au cas où il aurait eu besoin de me rattraper.

— Rien de cassé ?

Je lui fais signe que tout va bien.

L'endroit est exigu, conquis par les machines et les câbles. Nous nous tenons serrés face à l'ordinateur massif et aux branchements ligneux de cette jungle électronique. Néanmoins, je ne me sens pas oppressée. Là, dans la semi-pénombre, tout contre Orion, je suis sereine. C'est comme si nous avions plongé ensemble dans une autre dimension. Ici, tout semble n'être plus qu'un lointain cauchemar.

Orion allume la lampe torche intégrée à sa combinaison.

— Tu vois le circuit imprimé là ? me demande-t-il.

Il me désigne une plaque sur laquelle se dessine un réseau de circuits complexe.

— C'est la carte mère, je comprends.

D'un hochement de tête, il acquiesce.

— C'est la pièce maîtresse d'un vaisseau. Elle coordonne tout le reste. Elle contient aussi le système de Nox et enregistre toutes les informations à bord. Un peu comme une boîte noire.