Avatar ~ Neteyam

[1]

J'entendais le bruit apaisant du va-et-vient des vagues sur la plage et celui des quelques oiseaux volant dans le ciel. Le soleil me réchauffait la peau et je pouvais sentir une présence, un battement de coeur puissant et régulier : Eywa.
J'ouvris doucement les yeux, clignant plusieurs fois des paupières pour m'habituer à la lumière et m'étirai dans mon hamac en baillant. J'appréciais ces moments de calme où je pouvais me retrouver seule avec Eywa.
Je possédais une connexion particulière avec elle. Je ne saurais pas expliquer comment mais je la ressentais dans mon corps et dans mon âme. J'étais comme enveloppée de son amour infini.

Je me trouvais dans un coin isolé du village, loin du bruit et des autres Na'vi. J'avais tissé un hamac que j'avais installé ici pour me reposer de temps en temps. En contrebas se situait le reste du village qui était un ensemble de toile enchevêtrées dans d'énormes racines d'arbres aquatiques.
Je sortis de mon hamac et observai l'horizon. L'eau s'étendait à perte de vue et reflétait le soleil. Le ciel était parsemé de nuages et...
Qu'est-ce que c'est ?
Des tâches sombres qui ressemblaient à des créatures volantes se dirigeaient droit vers notre île.
Je me précipitai entre les habitations pour rejoindre le plus vite possible mon père, le chef du village.
Il me vit arriver en furie et dit :

- Que se passe-t-il Zelyria ?

- Des intrus ! Des intrus arrivent de l'ouest, lui dis-je, essoufflée par ma course en lui désignant le ciel.

Il les aperçut et souffla dans son coquillage pour avertir tout le clan.
Les Na'vi arrivèrent petit à petit, remarquant les uns après les autres les créatures étranges voler droit vers eux.
Quand les créatures se posèrent sur le sable fin, je remarqua que les passagers n'étaient d'autres que des Na'vi... bleu foncé ? Ils étaient six en tout et ressemblaient à une famille. Il y avait deux adultes - sûrement les parents -, deux garçons quasiment du même âge, une fille qui leur ressemblait moins et une autre fille toute petite et mignonne.
Ce que j'en déduis être le père s'avança et déclara :

- Je te vois Tonowari, je te vois Ronal. Je suis venu vous demander asile pour ma famille.

- Nous ne voulons pas de la guerre qui t'accompagne Jake Sully. Mon peuple n'est pas en guerre, lui répondit mon père.

- Non non, nous ne sommes plus en guerre !

Ma mère, Ronal, semblait ne pas du tout apprécier la demande du dénommé Jake. Mon père, lui, semblait plus mitigé.
J'observai les nouveaux arrivants et croisai le regard d'un des deux garçons. Il détourna aussitôt le regard pour le reporter sur le sable. La voix de Jake Sully reprit :

- Nous pourrions aider votre village et s'intégrer à votre peuple.

- Regardez les, cracha ma mère, leurs queues sont fragiles et leurs bras sont faibles ! Que pourraient-ils faire pour nous aider ?

Elle saisit la main de l'autre garçon et l'exhiba aux yeux de tous.

- Ce ne sont même pas de vrais Na'vi ! Du sang de démon coule dans leurs veines !

Le village fut sous le choc : le garçon possédait un doigt en plus. Je remarquai que la plus petite aussi et je me sentie mal pour eux en cet instant.
Ils ne devraient pas être jugés sur leur apparence. Moi aussi je suis différente des autres Metkayina avec mes yeux bleu nuit et mes tâches lumineuse plus nombreuse. Le plus dur ce n'est pas forcément d'être différent, mais qu'on nous critique sur nos différences.

- Mon mari est Toruk Makto, cria la mère, faisant cesser les murmures des villageois, il était Olo'eyktan du clan Omaticaya ! C'est un puissant guerrier !

- Puissant ou pas, nous ne voulons pas de guerre ! dit Ronal.

Les deux mères s'affrontèrent du regard jusqu'à ce que Jake dise :

- Tonowari, Ronal, aidez moi et ma famille, s'il vous plaît.

Mes parents échangèrent quelques mots et parurent se mettre d'accord. Alors mon père annonça :

- Nous offrons l'asile aux Sully, accueillez-les comme il se doit.

- Cependant, pour ne pas être inutiles, vous apprendrez les coutumes du clan Metkayina. Ce sont nos enfants qui apprendront aux vôtres les choses à savoir.
Voici mon fils aîné, Aonung, dit-elle en désignant mon frère, et mes deux filles, Tsireya et Zelyria.

Ma soeur croisa le regard du garçon à cinq doigts et rougit. J'esquissai un sourire et lui donnai un coup de coude.

- Arrête, me chuchota-t-elle.

Jake Sully prit la parole et annonça :

- Voici ma femme, Neytiri et nos enfants, Neteyam, Lo'ak, Kiri et Tuk'.

Je souris à Tuk' et elle me rendit mon sourire. Mais... une personne détenait toute mon attention depuis son arrivée...

Neteyam.