Elle a quitté le dernier village il y a deux jours et roule sur la route depuis. Cette fois, elle transporte une esclave, une jeune fille d'au moins dix ans sa cadette. Encore une esclave-tribu. Elle est belle, semblable à un ange, la raison pour laquelle elle avait été choisie. Au début, elle avait essayé par cinq fois de s'enfuir. Cependant, elle avait bien vite renoncé en voyant qu'elle ne faisait que de ce heurter à un mur de pierre. Désormais, elle n'était plus qu'une loque emplie de désespoir.
Elle détestait transporter des tribu, cela faisait fuir les spectateurs lors des représentations. Seulement, elle ne pouvait pas refuser, c'était un ordre et on ne peut protester contre les ordres, surtout ceux venant de lui. Il fallait qu'elle rapporte une tribu. Depuis longtemps, maintenant, elle ne ressentait plus d'horreur, de dégoût ou d'envie de rébellion en voyant ces spectacles. Après tout renoncer, c'était survivre et se lever, c'était trépasser.
Vivre dans l'empire d'Athanatos, c'était se plier aux règles, aux lois, devenir sourd et aveugle sous peine de mort ou d'exil ou ...d'autre chose. L'Empire corrompait tout, ainsi, il devenait le refuge, le meilleur parmi les pires.
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Elle sait qu'on les suits, elle le sait depuis le début mais ne fait rien, pas un geste, pas un mot pour faire fuir l'intrus, elle sait qu'elle n'en a pas besoin. Il s'en ira de lui-même ou mourra, comme tous ceux avant lui. Elle devait livrer un tribu, elle le ferait. De plus, elle attendait un invité très...spécial.
Dans l'Empire, on la surnommait parmi le bas peuple comme la goule, l'enfant des morts alors que dans la noblesse, on la surnommait la chuchoteuse de vent, le chien de l'Empire. En effet, peu était ceux qui parvenait à ramener les tribu en vies.Elle ne vieillissant plus depuis bien longtemps, elle appartenait à une espèce qui ne vieillit plus après avoir atteint sa forme finale, elle est une naïade. Elle est liée à un arbre, son compagnon de vie, et elle le sera par delà leurs morts. Si l'arbre périt, elle meurt, si elle succombe, il meurt. Leurs vies sont liées, les naïades sont nées des arbres tout comme les arbres naissent d'elles. Elles sont une extension de la nature, une présence omniprésente. Elles sont un rappel, un fantôme qui hante les hommes chaque fois qu'ils abattent un arbre qu'il ne fallait pas abattre, qu'ils voient une jeune fille ou un jeune homme se tordre de douleur à chaque coup de haché. Ce que les Hommes supportent le moins, c'est le tendre sourire de pardon qu'ils offrent toujours à leurs bourreaux à leurs morts. Parce qu'ils sont différents, ils comprennent, écoutent, pardonnent et respectent. Ils sont différents des Hommes, ils acceptent leur mort et toutes ses causes au moment où ils voient leur vie filer devant eux, ils acceptent cela comme une finalité, la fatalité. Or, les Hommes ont peur, ne comprennent pas et luttent.
Alors qu'elle installe le camp, elle entend la prisonnière avoir un regard d'espoir en voyant son sauveur, elle entend les pas dans son dos et le ruissellement des larmes de l'esclave. Elle connaît, elle comprend. Son hôte est arrivé. Elle n'a pas le temps de se retourner, déjà, une lame se presse contre sa gorge et une main là maintient dans sa position. Il n'a pas essayé de la tuer, il veut juste la capturer, le plus faible donc.
Elle disparaît avant de réapparaître plus loin, saine et sauve, un couteau sous la gorge de son esclave. Dans le mouvement qu'il lui a fallu pour placer le couteau sous la gorge de l'esclave, l'inconnu, son hôte, c'est retourné.Le temps semble avoir été figé, cependant, elle est heureuse, elle sourit avec une douceur effrayante. L'inconnu était une femme et pas n'importe quelle femme. En effet, devant elle se tient Insania Timere*, l'une des sœurs du chef des rebelles de l'Empire, Dusk Timere**. Elle n'avait accepté sa mission qu'après maintes recherches. Étant l'âme damné du prince héritier, elle possédait certains privilèges.
La famille impériale avait renié trois de ses enfants après un incident gardé secret. Elle était loin lors de l'événement mais était revenu le plus vite possible. On l'y attendrait pour qu'elle remplisse son devoir. Elle ne serait loyale aux Timere Dolorem*** que tant qu'ils sauraient s'assurer sa loyauté et qu'ils lui rapporteraient assez de biens.Elle avait été banni par les autres naïades parce que son amour pour la musique avait mis leurs vies en danger. Elle avait charmé un homme, inspiré un poète mais il était mort quelques temps après leur dernière rencontre. Ce sont les Hommes qui lui ont porté la nouvelle lorsqu'ils sont venus, malgré la peur, les tuer. Cependant, elle les avait repoussé et avait sauvé ses semblables. Pourtant sa faute restait grave, elle avait été bannie. En partant, elle avait taillé son compagnon de vie en plusieurs instruments, ainsi, aucun des deux ne périraient et elle obtiendrai une certaine liberté.
Ce fut Insania Timor qui fit le premier pas, elle se releva, et, lâcha ses armes en mettant ses mains bien en vue. Elle semblait avoir oublié toutes ses observations de ces derniers jours, elle ne voyait plus qu'un enfant.
- Toi, petite enfant, relâche là ! Pourquoi fais-tu cela ? Tu as le choix, pourquoi vis-tu sous le joug de l'Empereur ? Rejoins les rebelles ou, tout du moins relâche là !
- Pourquoi la relacherais-je ? N'est-ce pas mon travail ? Ma façon de survivre dans cet empire empli de ruines. De plus, je ne suis pas une enfant, je ne suis pas petite et surtout, sa voix pris un ton moqueur, je suis queqlu'un que tu crains bien plus que la mort.
- Petite enfant, ne parle pas de la mort comme tu parlerais du temps ! La mort est une chose horrible, tes yeux innocents me montrent que tu ne l'as jamais rencontré alors, ne parles pas de choses dont tu ignores tout !
- Enfant des Hommes, je ne suis pas celle que tu crois, j'ai connu la mort comme jamais tu ne la connaîtra, elle est ma compagne tout comme le temps. Je peux parler de la mort comme du temps, parce que je ne suis concerné par aucun des deux.
Pendant cet échange, l'esclave trouva la force de lever la tête pour regarder Insania Timor, de lâcher ces mots :
- L'enfant des morts, une goule aux yeux d'innocents.
Avant de s'effrondrer, une fois le couteau sous sa gorge écarté, ne pouvant supporter plus encore la fatigue et le désespoir qui l'avait envahi.
Insania Timor sursauta en entendant ces mots et ce rendit compte. Elle avait été charmé, elle s'était adoucie devant le regard innocent que lui envoyait l'enfant devant elle. Maintenant qu'elle voyait et ne regardait plus, elle remarquait sa tenue, sa posture et surtout son corps semblant petit mais étant en vérité presque aussi élancé et svelte que le sien, elle remarqua les formes, la taille, les muscles taillés à la serpe. En recroisant le regard de l'enfant innocent devenu jeune femme, elle se sentit frissonner. Elle venait de comprendre mais ne bougea pas. Elle était figée de peur sur place par ce monstre.
*Insania = Folie Timor = Craindre/Peur
**Dusk = Crépuscule Timor = Craindre/Peur
***Timor = Crainte/Peur Dolorem = DouleurPour les prénoms des personnages, la plupart ne sont pas à assembler si c'est le cas, je pense que je les mettrais. Vous avez compris le concept, les prénoms reflètent la famille, le passé, peut être aussi la personnalité du personnage (et même si vous l'aviez pas compris je vous l'explique !🤗). Si vous avez des remarques à faire hésitez pas ! Merci de lire mon histoire !🤩
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Le Chant du Cygne
ParanormalElle est seule, elle a détruit sa famille, sa maison. Elle ne travaille plus que pour l'Empereur, tant qu'il saura la payer, elle lui obéira. Puis, un jour, une mission, un carrefour, elle fait un virage à 80°. Elle le rencontre, le regarde, il lui...