Ces Liens Oubliés

Chapitre 17

— Qu'est-ce qu'on fait ici ?

Ma voix résonne dans un écho bruyant contre les murs du le hall dans lequel nous venons d'entrer. Je suis impressionnée par ce luxe dont transpirent les lieux. C'est immense et tout est blanc et or. Un réel décor de château. Si je n'étais pas préoccupée par la raison de notre présence ici, j'aurais pris du temps pour admirer les lieux.

Nous avons décidé de prendre un taxi pour éviter de conduire si nous étions amenés à boire au Black & Blue. Mais le taxi ne nous a pas du tout emmené au bon endroit.

Ça sent le piège à plein nez, et mon cœur commence à battre dans mes tempes de façon irrégulière.

— Parles moins fort Scarlett... m'ordonne Nathan, la voix basse.

Je le fusille du regard et il arque un sourcil. Nous nous défions du regard. Je m'approche de lui, les nerfs en feu. Je ne sais plus rester calme en sa présence, et ça me perturbe autant que ça m'énerve.

— Ne me donne pas d'ordre connard, je m'appelle Rose.

Il me fait face et colle son front au mien en signe d'affront. Je suis surprise par la chaleur de celui-ci mais ne démords pas. S'il croit que ses yeux magnifiques vont me faire céder, il se fourre le doigt dans l'œil.

— C'est le moyen le plus efficace pour que tu m'écoutes.

— C'est plutôt le moyen le plus efficace pour se faire tuer surtout ! Tu comptes crier mon adresse aussi ? Rétorqué-je, la colère frémissant dans mes veines.

Hier soir, je discutais avec le barman tandis qu'il me servait un cocktail et il a trouvé utile de venir et de le faire fuir avec son regard d'acier et ses piques bien senties. En deux minutes, la discussion agréable que j'avais avec ce barman s'est transformée en une ambiance tendue entre Nathan et moi, avec le barman en question à trois mètres de nous.

Pire qu'une distance Covid.

Sans grande surprise, cette situation m'est resté en travers de la gorge. Je ne sais pas ce qui lui a pris mais il n'a pas intérêt à recommencer.

— Mais pourquoi tu es encore énervée ? S'agace-t-il après avoir levé les yeux au ciel.

Je me recule de la chaleur de son front, plantant mes poings dans mes hanches en signe de mécontentement.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

— Je veux dire que tu es toujours énervée quand tu es avec moi et que ça commence vraiment à me casser les couilles.

Je ricane sans joie tandis que les échos résonnent dans le hall. On se donne en scène devant l'espace grandiose de l'endroit où nous ne sommes même pas supposés être. Peut-être même que nous sommes espionnés.

On ne devrait pas rester ici, on devrait trouver un moyen de s'en aller avant que les évènement ne prennent une tournure inévitable.

— C'est la meilleure celle-là ! Réponds-je en le fusillant du regard. Pose-toi les bonnes question Levi.

Mon bon sens se fait la malle tandis que je laisse ma colère prendre les commandes de ma langue. J'insiste sur son faux prénom, préférant garder notre couverture dans le cas où nous serions surveillés. Il vient de ruiner la mienne et j'espère que s'il y a des caméras, le micro n'est pas intégré.

— Donne-moi un exemple, je suis curieux Rose.

Je prends une inspiration, essayant vainement de calmer l'intensité de mon énervement.

— Tu nous a forcé à cohabiter ensemble, Tu es un connard capricieux, Tu me reproches de sauver ta couverture de flic et enfin Tu me dragues constamment alors que je suis censée te détester.