Cela va faire un an que Maria nous a quitté. Elle était si souriante et si épanouie, c'était la femme de ma vie. Jamais je ne retrouverai une relation aussi fusionnelle avec qui que se soit, c'était mon premier et unique amour.
On s'est connu au lycée, une période qui était très difficile et sombre pour moi. Pourtant elle ma apporté sa lumière et m'a aidé à surmonter le mal être qui me rongeait. Elle n'a cessé de croire en moi, en nous.
Après trois semaines d'amour passionné, je lui ai donné les clés de mon appartement, ce qui représentait pour moi le symbole de mon engagement. Un an plus tard, nous nous sommes mariés. L'année suivante nous avons emménagé ensemble au 12 via Tozzi au centre-ville de Milan. Tout avait été si rapide et si intense entre nous depuis notre rencontre. Lorsqu'elle m'a annoncé sa grossesse et que j'allais devenir le papa d'une petite fille, j'étais l'homme le plus heureux du monde.
J'ai tout arrêté pour elles. J'ai cessé de côtoyer mes amis qui, je le savais très bien, un jour m'attireraient des ennuis. Mais ces personnes restaient tout de même la famille que je m'étais choisi, et je ne pouvais pas complètement les abandonner. Je l'ai pourtant fait ; pour moi, pour Maria mais avant tout pour ce petit être qui allait naître : Luna. Je suis devenu un nouvel homme. J'ai trouvé enfin un boulot stable qui me permettait de subvenir à tous nos besoins et de les combler de cadeaux. Maria n'avait jamais arrêté d'exercer sa passion, la peinture ; elle vendait ses tableaux et avait même fait une exposition dans un musée très réputé. Nous étions si heureux, Maria était la femme la plus généreuse et la plus forte que je connaisse de toute ma vie. Même lorsqu'elle apprit qu'elle avait un cancer, elle garda le sourire, elle continua de nous rassurer Luna et moi. Elle nous disait que cétait juste un petit obstacle sur la route du bonheur. Nous l'avons cru.
Mais fin décembre, le cancer l'a emporté et la maison a été plongée dans une tristesse sans fin. Toutes les couleurs avaient disparu, et nous vivions tels des zombies. Je sais que ce n'est pas ce quelle aurait voulu pour nous, mais je ne voyais pas le bout du tunnel, je n'y arrivais pas sans elle. Pourtant en quelque sorte, c'est elle qui m'a sauvé. Lorsque je regardais le visage de ma fille, je voyais celui de Maria. Au fil du temps, le voile de tristesse qui flottait devant mes yeux s'est enfin envolé et j'ai pu retrouver l'énergie nécessaire pour aider Luna qui, elle aussi, souffrait beaucoup de l'absence de sa maman.
Après cela, nous avons déménagé. Je ne pouvais rester dans cette maison remplie de souvenirs, dans ce quartier qui était le nôtre, c'était au-dessus de mes forces. Luna a tellement grandit en l'espace d'un an, elle est devenue plus mûre, mais bien sûr, elle reste une enfant. Je nai pas pu protéger sa mère mais je compte bien la protéger elle. Il est de mon devoir de père de le faire, mais aussi de garder en vie le souvenir de sa mère.
Aujourd'hui, j'ai changé de travail, je ne pouvais plus continuer de travailler au restaurant, cela m'empêchait bien trop souvent d'être auprès de ma Luna. J'ai suivi une formation et j'ai pu intégrer l'équipe de l'hôpital Bon Souhait en tant que brancardier, ce qui me permettais d'être plus disponible pour ma fille. J'ai réglé toutes mes dettes, enfin presque. Mais la situation financière ne s'est pas beaucoup améliorée, au mieux elle est restée stable. Luna, quant à elle, n'a pas changé d'école, je n'ai pas pu lui infliger cela, après la mort de sa mère. Je me suis dit que perdre ses copains allait bien trop la déstabiliser. Maintenant, elle se sent mieux. Sa maman lui manque, mais elle recommence à reprendre goût à la vie. J'aime me dire que c'est un peu grâce à moi.
Je me promenais dans le parc de notre quartier comme chaque mardi, quand tout à coup mon téléphone sonna.
-Allô, monsieur Palestini ?
-Oui c'est moi, qui est à l'appareil ?
-Je suis monsieur Tamburini, le directeur de l'école de Luna. Je vous appelle car votre fille a fait un malaise et nous avons dû appeler une ambulance.
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Luna
Mystery / ThrillerCela va faire un an que Maria nous a quitté, je ne pensais pas un jour pouvoir me relever mais je l'ai fait, pour moi mais avant tout pour Luna. Pourtant le sort continue de s'acharner sur nous. Ma pauvre petite fille, tu n'as que 8 ans, tu ne méri...