Un village trop tranquille

Chapitre 29: Avis de tempête (Tom et la bande du 36)

Le tonnerre gronde. La météo annonce des orages dans le bassin Parisien ainsi que sur la partie Nord du pays. Le vent souffle avec force. Il faut faire vite. Nicolas ne veut pas louper cet événement, il ne veut pas louper cette occasion d'être utile à la société, de prouver qu'il sert à quelque chose. Il s'arrête un instant et reprend son souffle, la pluie le mouillant fortement. Il est devant chez lui à présent, il s'empresse d'attraper son casque de moto et de monter dessus avant de prendre la route pour avoir davantage de chance d'être à temps.

Au 36, tout le monde se prépare. Chacun sait ce qu'il à faire. Chacun est à son poste, concentré. Tom passe aux vestiaires, il enfile un gilet pare-balles sous sa tenue, de grosses bottes noires et planque son arme de service au niveau de sa ceinture. Il sait ce qu'il doit faire et comment faire. Les risques sont gros, dans ce bar, tout peut arriver et il peut tomber sur n'importe qui surtout. Sur n'importe quel malade. Mais il doit y aller. Pour trouver des réponses. Pour rendre justice à Will Beller et à toutes les victimes de crimes sordides. Bien sûr qu'il a une certaine appréhension mais sa rage gomme sa peur, à cet instant précis, il est capable de tout.

Il met son long manteau noir pour que sa tenue passe inaperçu en dessous. Il doit être quelqu'un de banal, de normal. Il fouille dans sa poche et tombe sur une photo froissée de sa femme. Il prend une grande inspiration et la serre de toutes ses forces au niveau de sa poitrine comme une peluche. Il ferme les yeux ensuite.

« -Jane... si seulement tu étais là, tout serait plus simple, tellement plus simple... »

Ses doigts se serrent sur le cliché. Sa mâchoire se crispe. Oui tout serait plus simple. Il ne serait pas aussi aigri, renfermé, mort de l'intérieur. Il ne prendrait pas autant de risques, il ferait attention, il se ménagerait. Mais à quoi bon faire tout ça vu qu'il n'a même plus sa chère et tendre à ses côtés ? Il n'a plus personne. Puis tout le monde se fout bien de son triste sort.

« -Je suis là Tom. Je suis là. Tu ne me vois juste pas. Mais je te promets que je suis là avec toi. »

Une voix s'élève dans les vestiaires. Pourtant il est seul. Il regarde autour de lui au cas où on lui ferait une mauvaise blague. Il met ses mains sur sa tête. Non, pas encore une crise de folie. Pas encore une. Il n'en peut plus de ces visions horrifiques et fausses qui le font tourner en rond. Il finit par se retourner et tombe face à face avec une brunette aux yeux bleus.

« -Je t'ai dit que j'étais là. Tu ne me vois juste pas. Mais je veille sur toi d'où je suis. Je te le jure.

-Jane ? C'est toi... ?

-Bien sûr que c'est moi... tu ne me reconnais pas ? »

La jeune femme sourit, ses yeux bleus pétillant alors qu'elle regarde l'inspecteur Sarez, complétement perdu par cette voix familière et ce physique qu'il connait par cœur. Il ne la lâche pas de ses yeux noirs, la voix faible et tremblante sous l'émotion.

« ... Oui je te reconnais. Normal, tu es ma femme et tu le sauras pour toujours.

-Et je serais toujours là pour toi, Tom. Je veux juste que tu arrêtes de te pourrir la vie, profites, vis, fais attention à toi, c'est tout ce que je te demande.