GARENCE HILL - LA TEMPÊTE - TOME 2

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Le lendemain matin, alors que Betty se préparait pour l'université, David savourait ce moment suspendu. Il était aux anges. Il était fou de Betty. Il la regardait rassembler ses affaires. Il la trouvait si jolie. Elle se rendit compte que David la regardait et se mit à rougir. Elle s'approcha, lui fit un baiser sur le front et s'excusa de devoir partir. Elle prit son sac et sortit du chalet à contre cœur. Elle aurait aimé prolonger ce moment toute la vie, mais la dure réalité la rattrapait. Il fallait qu'elle se dépêche pour ne pas rater le début du cours. Elle arriva tout pile pour son début, et elle eût mal au cœur lorsqu'elle vit le sourire radieux que Nathanael lui adressait. Elle se sentait coupable d'en aimer un autre, mais elle n'y pouvait rien. Elle aimait David, désormais, elle en était sûre, et c'était son destin...

Pendant que Betty pensait à son destin, David, lui préparait ses arguments en vue de sa rencontre avec Victoria Broge. Une chose était sûre, il fallait qu'il essaye de lui faire retirer sa plainte ; Il avait du mal à rassembler ses idées, encore troublé de sa nuit avec Betty. Pour autant, il se sentait confiant et avait foi en la justice. Elle ne pouvait pas le condamner sur son simple nom sans l'écouter. Il choisit avec soin ses habits et se prépara à partir.

A l'accueil de la mairie, Rosy Sparkson était sur son trente et un ; Elle avait déployé ses atouts dans un joli tailleur bleu marine, à tel point que Jeannette, lui avait demandé, avant de partir, si elle avait un amant caché dans le tiroir de son bureau. Ce à quoi, Rosy avait répondu en riant : « Pas encore Jeannette ! » Tous les collègues de la mairie avaient remarqué que Rosy avait travaillé son look, et c'est avec de multiples compliments que Rosy s'installa à son poste d'accueil.

Victoria Broge, dès son arrivée, remarqua le changement chez son hôtesse d'accueil. Elle s'avança vers elle pour mieux l'observer.

- Vous ferez monter mon Rendez-vous de 10h00 directement à mon bureau.

- Bien madame.

- Vous êtes très élégante, Mademoiselle Sparkson...

- Merci madame...

Victoria Broge monta l'escalier qui l'emmenait à son bureau. Elle était bien trop polie pour être honnête celle-ci, pensa-t-elle. J'espère qu'elle ne nous cache pas quelque chose...

Et après cette hasardeuse réflexion, elle entra dans la pièce et s'assit à son bureau. Elle saisit le dossier rose posé au-dessus de la pile de documents. Sur la pochette, il était noté au marqueur noir « FISHER ».

*****

Sandra Clarks abandonna quelques instants son magasin de vêtements pour se faire un thé dans son salon installé à l'arrière-boutique. Elle fût surprise d'y trouver Jeannette, encore en pyjama, le regard dans le vague de ses pensées.

- Tu n'es pas à la bibliothèque ce matin ?

Jeannette baissa les yeux et ne répondit pas. Sandra connaissait bien cet air chez sa fille. Elle insista.

- Jeannette, je t'ai posé une question...

Sandra Clarks était inquiète. Jeannette était recroquevillée sur elle-même dans le canapé, les yeux hagards. La part d'ombre de Jeannette lui faisait peur. Avec le procès, elle avait découvert que sa fille pouvait agir de façon complètement imprévisible et qu'une personnalité, qu'elle ne connaissait pas, cohabitait en elle.

- Voyons Jeannette, parle-moi. Dis-moi pourquoi tu n'es pas allée à la bibliothèque ce matin. Tu sais bien que tu es obligée d'y aller...

- Je n'avais pas envie, voilà tout ! répondit Jeannette en maugréant.