24H à vivre

Chapitre 7 : Mary Smith

Lucas ouvrait la porte de la maison sans effort.

Il faisait noir. Sa tante était donc déjà rentrée.

- Suis moi, chuchota-t'il.

Je le suivais sur la pointe de pied à peine arrivé aux escaliers que la lumière revint. C'était sa tante à l'interupteur. On étais grillé.

- Lucas ? C'est qui cette fille avec toi ? demanda-t'elle d'une voix timide. Lucas avait raison : Tante Mary était petite en vrai. La robe qui s'arrêtait à peine à la moitié de mes cuisses devrait l'arriver sur les mollets. Malgré ses rides et son visage fatigué par le manque de sommeil elle gardait toujours cette beauté frappante qui a du rendre sa jeunesse très vive.

- Bonsoir tante Mary. T'es bien rentrée ? Nous on doit vite monter.

- Où allez vous comme ça ?

- Dans ma chambre.

- Q-Quoi ? Pourquoi ?

- Pour réviser. On a des devoirs à rendre le lendemain.

- Mais qui est donc cette fille bon sang ? Lucas, répond à ma question !

- Je m'appelle Emma Saint-Étienne madame. Je suis une amie à Lucas dis-je d'une voix confiante en reprenant mon visage d'habitude. Il a eu quelques difficultés en Chimie récemment, et moi je m'y connais en Chimie donc j'ai décidé de venir l'aider.

Elle restait là à me fixer le regard perplexe.

- Bon, intervint Lucas. T'as eu ton explication non ? C'est pas tout ça mais on doit vraiment y aller là. Je t'aime.

Enfin dans la chambre, Lucas se précipita sur moi tout en me reniflant.

- Ça va pas ? m'écriais-je.

- Calme toi.

- C'est malpoli de faire ça.

- Tu ne pue pas, au contraire tu sens bon. Comme si...

- Hein ?

- La "personne" qui t'as déposée ici t'as fais prendre une douche juste avant de te déposer dans ma chambre et d'effacer tout élément qui pourrait lui compromettre, tu as exactement le même parfum que tante Mary.

- Woh! T'as deviné ça à la seconde ou...?

Un détail me frappa aussitôt. La petite fille devant le miroir, ça devrait forcément être moi. Cette longue chevelure tressées, c'était les miennes. À l'instant, je touchais mes cheveux. Ils venaient effectivement d'être coiffés.

- Mais..., continua Lucas. Ça n'expliquerai pas pourquoi tu ne te souviens de rien.

- Oh! Incroyable Sherlock! C'est tellement énigmatique ! Non, sérieusement je suis bleuffée.

On poussa tous les deux un soupir. J'étais affalé sur le lit et Lucas n'arrêtait pas de rôder dans la pièce la main sur le menton.

- T'as faim ?

- Non.

- Ça renforce mon hypothèse.

- Pff.

Je n'arrêtais pas de réfléchir moi aussi. Je pensais à plusieurs possibilités et ce qui pourrait arriver désormais. Que-ce que je pourrais bien faire maintenant ?

- Lucas je peux te demander un truc ?

- Ouais vas-y.

Je relevais mon poids.

- Tu pourrais m'héberger chez toi ?