Bâtisse Tremblante

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La Lune brillait au dessus d'un homme fixant une pierre, un air triste sur le visage. Il se remémorait en boucle cette nuit-là, où tout avait basculé:

« Entre les rues pauvres et terreuses, peu herbeuses mais beaucoup boueuses, composées de sortes de petites maisons semblant s'empiler les unes sur les autres, une légère brise soufflait.

Tremblantes doucement au rythme de la brise nocturne, ces bâtisses faites avec les moyens du bord donnaient la couleur de la situation. Construites avec des morceaux de métaux, de tuiles, ainsi de toutes sortes de matériaux de récupération, elles semblaient pouvoir s'écrouler à tout moment. Aussi étanches que le carton, elles pouvaient également prendre l'eau n'importe quand.

Au bord de sa fenêtre de plastique, un jeune homme observait la pleine Lune, essayant de faire abstraction des larmes de son frère derrière. Le bébé pleurait faiblement, ça agaçait le père, et ça ne faisait ni chaud ni froid à la mère.

Le vent commençait à se lever, laissant ceux de l'immeuble en bas-âges se faire bercer par un pour l'instant calme balancement.

Le jeune le savait, il en avait souvent rêvé, et un jour, quand les cloches de minuit sonneront, il n'aura pas d'autre choix que de laisser la vie de l'immeuble, bien qu'il n'avait jamais rien maîtrisé, entre les squelettiques mains d'une malheureusement très vielle amie.

Les feuilles jaunies par l'automne déjà bien entamé volaient dans le ciel obscure, tandis que lui était comme sur un bateau, bercé avec une sensation de nausée.

Avec une bonne vue et en regardant vers les palais des plus riches, on arrivait à distinguer une silhouette sombre vêtue de noir.
Il la fixait avec insistance depuis une bonne heure déjà, il ne s'en lassant pas. Elle était attirante, cette ombre. Pour lui, elle ressemblait à la liberté, et non à la fin comme beaucoup pensent.

Le vent commençai à faire trembler les murs, et à affoler la famille. Malgré les cris du petit, ils savaient ce que cela voulait dire. Les yeux paniqués de la mère et ceux humides du père rencontrèrent ceux du fils. Une larme coula sur la joue de chacun, emplies de souffrance et de regrets.

« Je vous aime » Dirent-ils en même temps, dans un dernier souffle.

Le vent se déchaîna, alors que la famille se prit dans les bras, et que la faible bâtisse tomba dans un grand fracas, tandis que La Mort les scrutant sur les toits déjà, s'approcha et les emporta.

Ce fût le dernier jour de leur existence, la dernière fois qu'ils fermaient leurs yeux, leurs derniers silences. »

Une main blanche et froide se posa sur l'épaule translucide du jeune homme, et la petite famille devenue aujourd'hui vielle et oubliée s'enlaça.





J-Lesca
452 mots

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Bâtisse Tremblante | ᵒⁿᵉ ˢʰᵒᵗOù les histoires vivent. Découvrez maintenant