Chapitre 30: Les feuilles écarlates (Tom et la bande du 36)

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Le fourgon emprunte l'autoroute et roule à vive allure en ligne droite. La pluie est toujours présente, glissant sous les roues. Dans le véhicule, la tension est palpable. Tout le monde fait mine de rien, s'entraide mais au fond, tout le monde a cette même boule au ventre brûlante au fond de l'estomac. Tout le monde, sans exceptions. Ils échangent des regards, rien de plus.


« -... Donc si je comprends bien, Patrick Dubois serait là-haut selon votre déduction ? ose demander Nicolas.


-Exactement. Morgane nous a raconté qu'il traînait souvent là-haut, c'est même lui le gérant donc ça parait logique qu'il y soit...


-Et si on ne le trouve pas ? Qu'on se planque complétement ?


-On repère les lieux, on observe et on écoute. On aura sûrement des informations. Qui sait peut-être que Marc Lavoiseau fréquente aussi ce bar. En tout cas, il reste introuvable cet enculé. »


Briser le silence à tout prix, ça évite d'angoisser dans son coin et de ruminer. Alors chacun ne cesse de poser des questions, de revoir le plan en boucle. Il y a une dizaine d'hommes à l'intérieur du fourgon dont des professionnels de l'informatique ou de simples policiers qui sont là en renfort au cas où.


« -De toute façon la brigade du Nord est prévenue, ils nous laissent faire. Ils seront planqués dans une rue adjacente et on sera en communication avec eux... dit Alain, essayant de rassurer ses troupes.


-Et qui est sensé rentrer dans le bar ? demande Nico.


-Toi, moi et Alain. On ne sera que 3 pour que ça ne fasse pas trop suspect. On est les plus expérimentés.


-Et on doit faire quoi ?


-Tu repères, tu regardes partout, tu cherches des infos. Rien de plus, ne t'en fais pas ça va aller.


-Mais je n'ai jamais fait d'infiltration moi dans ma carrière...


-Peut être mais il faut une première fois à tout. Puis tu es plutôt discret, tu es petit, on ne se méfie pas de toi. Alors fais toi confiance et fais nous confiance Nico.


-Il a raison. Certes tu n'as jamais fait ce genre d'opération mais tu sais te débrouiller et t'adapter, je n'en doute pas. Ni personne d'ailleurs. Je te fais confiance aussi... rajoute Alain. »


Nicolas sourit un peu, réconforté par ses compliments qui le motivent. De toute façon avec Alain et Tom, il ne peut rien lui arriver, enfin il essaye de s'en persuader. La route défile jusqu'à ce qu'ils arrivent. Sur un panneau s'affiche « Lille » en gros. Le fourgon s'avance dans la ville calme à cette heure-ci, les rues sont presque désertes, les restaurants sont fermés aussi. Juste quelques bars restent ouverts, rien de plus. La mer est en fond, il y a des bateaux dans le vieux port, allant du simple voilier au paquebot gigantesque. La tempête fait rage, les vagues sont agitées sans parler du vent qui souffle par bourrasques. L'ambiance est vraiment étrange dans cette ville presque endormie où personne ne soupçonne qu'elle renferme de terribles secrets derrière ses murs.

Un village trop tranquilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant