21.

68 4 0
                                    

Tension et passion



Son bureau est spacieux.

Étonnamment, il a une bibliothèque immense qui encadre deux des murs avec des tonnes de livres dont je n'ai pas connaissance. Des dictionnaires, des encyclopédies, certains parlant d'histoire et de conquête. Il s'installe dans son fauteuil qui – je me dois de préciser – est extrêmement haut et large. Angel me montre la chaise d'en face et m'invite à y prendre place mais comme j'ai envie de le faire chier, je me mets devant lui, stoïque.

— Tu veux rester debout ?

— Je veux ton fauteuil.

— Dans tes rêves.

— C'est soit ça, soit je repars.

Il ricane, dépassé, se serre un verre de whisky, le sirote et se lève en secouant la tête.

— Il est tout à toi.

J'esquisse un sourire et m'assois confortablement, je flotte tellement je suis bien installée et plutôt que de faire le tour, il reste, appuyé sur son bureau à me contempler.

— Tu veux rester debout ?

Il sourit et acquiesce en buvant une gorgée du liquide ambré.

— De quoi veux-tu me parler, hermosa ?

— Tu peux remballer tes petits surnoms affectifs. Des Catacombas.

— Je les aime, moi. Tu les portes si bien. (je ravale mon sourire et croise les jambes en le toisant) Donne-moi plus de détails.

— Je pense que c'est eux qui nous ont dérobés les armes.

Sa moue se fronce en un rictus désagréable, il prolonge sa gorgée avant de reposer son récipient dans un bruit sourd.

— Explique-moi pourquoi tu crois ça ?

— Votre marque de fabrique, c'est bien le sceau que tu m'as apposé ? (il acquiesce, muet) Elles étaient marquées avant qu'on les vole ?

— Sans exception.

— C'est les petites ailes blanches qui m'ont attiré l'œil, elles cassaient le noir de son pistolet. Étrangement, elles ressemblent plus au sigle de los Reyes de Sangre qu'aux Catacombas si tu veux mon avis.

— D'où leur présence depuis quelques temps dans les parages.

— Elio Erazo en a après ton trafic ou... après toi.

Il lève le regard, songeur avant de me faire un signe négatif et il quitte le bureau en se déplaçant dans la pièce.

— On a, comme qui dirait, des liens en communs, il ne s'en prendrait pas à moi. Je pense qu'il doit vouloir s'implanter ailleurs, une petite piqûre de rappel ne devrait pas lui faire de mal, tranche-t-il en déboutonnant quelques boutons de sa chemise bleu ciel.

— Des liens en communs ?

— Mm, Mm.

— Lesquels ?

— Mon père m'a appelé, tu as trouvé le traitre ?

C'est ça, change de sujet.

— J'ai de bonnes pistes, elles restent à confirmer.

— Plus besoin. J'ai toutes les preuves en mains. Je vais m'en occuper.

— Pardon ?

— Attends-moi ici.

Deal With Devil (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant