5-pauvre Amira

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La nuit tombait sur Buea, une ville du Cameroun habituellement paisible mais agitée par des tensions sous-jacentes. Amira, une jeune femme au regard hanté, se préparait pour une soirée qu'elle redoutait. Ses doigts tremblants appliquaient soigneusement son maquillage, comme une armure contre ce qui l'attendait.

"Sois forte, ma sœur," murmura Jordane, son amie et confidente. "La vérité triomphera un jour."

Amira esquissa un sourire triste. "Merci, Jordane. J'essaie de garder la foi, mais parfois... c'est tellement dur."

Les deux femmes sortirent dans la nuit, le vent frais caressant leurs visages. Amira frissonna, pas seulement à cause du froid. Elle héla un taxi, donnant l'adresse d'une voix à peine audible.

Pendant le trajet, Amira prit des selfies, son visage rayonnant d'une beauté qui contrastait cruellement avec le tumulte intérieur qui la dévorait. Elle pensait au petit sachet caché dans son sac, contenant une poudre qui pourrait changer le cours de la soirée.

 Elle pensait au petit sachet caché dans son sac, contenant une poudre qui pourrait changer le cours de la soirée

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À l'hôtel, elle retrouva l'homme qui la faisait chanter. Son cœur battait la chamade lorsqu'elle versa discrètement la poudre dans son verre d'eau. "Pardonne-moi, Seigneur," pria-t-elle silencieusement.

Les événements se déroulèrent comme prévu. Dans la chambre d'hôtel, l'homme se trouva incapable de passer à l'acte, à son grand désarroi et au soulagement dissimulé d'Amira.

"On réessayera une autre fois," grommela-t-il, frustré et confus.

De retour chez Jordane, Amira laissa enfin couler ses larmes. "Ça a marché," sanglota-t-elle, "mais je me sens si sale, si... coupable."

Jordane la serra dans ses bras. "Tu n'as rien fait de mal, Amira. C'est lui le monstre dans cette histoire."

"Je sais, mais... jusqu'à quand ça va durer ? Je ne peux pas continuer comme ça."

Jordane prit le visage d'Amira entre ses mains. "Écoute-moi. Tu dois en parler à quelqu'un. Ton frère, peut-être ? Ou un aîné respecté de la communauté ?"

Amira secoua la tête, terrifiée. "Non, je ne peux pas. La honte, le scandale..."

"La honte n'est pas pour toi, ma chérie. Elle est pour lui. Tu es victime, pas coupable."

Un long silence s'installa. Puis, d'une voix à peine audible, Amira murmura : "Peut-être... peut-être que tu as raison. Mais j'ai tellement peur."

Jordane la serra à nouveau. "Je serai là, à chaque étape. Tu n'es pas seule."

Dehors, la nuit de Buea semblait moins menaçante. Pour la première fois depuis longtemps, une lueur d'espoir brillait dans les yeux d'Amira. Le chemin serait long et difficile, mais peut-être qu'avec l'aide de ses proches, elle pourrait enfin se libérer de ce cauchemar.

camerounaisement timideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant