L'Amour en héritage.

Chapitre 3

- Arthur -

Samedi 14 janvier 2022

Depuis quand Charles fait-il la grasse matinée ? D'habitude lorsque je rentre à 9 heures j'ai l'impression qu'il a déjà fini sa journée or il est presque midi et pourtant l'appartement plongé dans le noir et la présence de ses clés et de son portefeuille dans l'entrée me confirment qu'il est bien là, sûrement en train de dormir.

Quoique. Visiblement une autre explication semble soudain se dessiner alors que je vais pour ranger mes affaires et que je découvre un blouson et un sac à main qui ne peuvent appartenir qu'à une fille à la place de mes affaires. Voilà qui explique de fait pourquoi il n'est pas encore levé en tout cas s'il a de la compagnie c'est certain que la grasse matinée est plus compréhensible.

Au moins il a eu l'intelligence de ramener quelqu'un pendant que je n'étais pas là, c'est déjà ça.

J'essaie de voir le côté positif des choses. La vérité c'est que j'aurais pu revenir à un moment pire que le lendemain matin, donc si on y réfléchit bien ce n'est pas si mal. C'est déjà arrivé et c'est d'ailleurs pourquoi nous avons des règles bien précises que Charles semble visiblement avoir oubliées. Toutefois le connaissant il dira que puisque je n'étais pas là, elles ne s'appliquaient pas.

Soit. De toute façon, épuisé par toutes ces heures de route je n'ai qu'une envie aller me poser et pendant ce temps Charles peut bien faire ce qu'il veut avec qui il veut tant qu'il fait ça en silence ça me va.

Afin de ne pas ajouter au bazar régnant déjà dans cet apparemment je fais un détour par la buanderie pour y glisser innocemment ma valise puis je fais malgré moi un arrêt bref devant la porte de la chambre de mon frère. Et une fois rassuré de voir que seul le silence me parvient, je me dirige enfin vers la mienne.

J'actionne l'ouverture des volets tout en marchant vers mon armoire, l'avantage de connaitre sa chambre par cœur, pour y trouver une tenue plus confortable dans laquelle passer la journée après avoir pris une douche. Sauf qu'au moment où la pièce se retrouve baignée de lumière, je réalise que quelque chose ne va pas.

« Mais putain Charles qu'est-ce qu ... Oh seigneur je rêve. »

Non c'est un cauchemar en réalité. J'ai beau vérifier c'est bien ma chambre, de nous deux ce n'est donc pas moi qui s'est visiblement trompé d'endroit. Mais si cet abruti n'avait fait que dormir dans mon lit, on pourrait juste en rire. Sauf qu'en plus de mon imbécile de frère qui occupe la moitié de la place dans mon lit, se trouve une autre silhouette et je n'ai pas besoin d'être devin pour faire le lien avec les vêtements féminins de l'entrée.

Il a osé faire ça ici. Je vais le tuer. Littéralement.

« Arthur ? Interroge-t-il en commençant à se réveiller. Qu'est-ce que tu fiches là ? »

J'hallucine, c'est qu'il va m'engueuler bientôt ! Il se trouve dans ma chambre, dans mon lit avec une fille, et il trouve encore le culot de râler après moi ? Je jure qu'habiter avec lui à des avantages, mais pour le moment je n'y trouve que des inconvénients.

« C'est moi qui devrais te poser la question. Tu es dans ma chambre bordel ! »

Je m'énerve en essayant de ne pas trop crier ne souhaitant pas vraiment réveiller la blonde qui dort encore à ses côtés. Si je pouvais plutôt disparaitre le temps qu'il la raccompagne gentiment hors de cette pièce et de cet appartement éventuellement cela serait aussi bien. Toute cette scène est bien assez embarrassante comme ça.

« C'est pas faux ... marmonne-t-il sans amorcer le moindre mouvement.

- Et c'est le moment où tu t'en vas ! J'ajoute commençant à perdre patience.