Chapitre 1 : Nouvel an

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"Le rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et son châtiment est de voir l'aurore avant le reste du monde."

Oscar Wilde

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Un village perdu en France, Décembre 2014

La fête battait son plein dans la grande maison le soir du nouvel an. Une trentaine de personnes avait envahi les lieux. Certains dansaient dans le salon, tandis que d'autres mangeaient, buvaient ou étaient en train de vomir leur tripes dans un quelconque endroit. Estelle, elle, préfère s'éloigner un peu de tout ce raffut et de prendre l'air sur la terrasse, sous le ciel dégagé de cette fin d'année.

Pourtant, même ici, elle n'est pas totalement seule. Un couple s'embrasse sur un banc et un groupe d'amis s'amuse à grimper dans un arbre et à se rouler dans l'herbe. Quelques fumeurs tirent sur leur cigarettes, tout en se balançant sur leurs jambes pour se réchauffer un tant soit peu.

Estelle quant à elle, a pris la veste de quelqu'un d'autre, car elle ne trouvait plus la sienne. Elle est donc assise au bord de la terrasse, en robe noire et chaussures à talons, avec une veste de survêtement grise, trop grande pour elle et sentant un parfum masculin agréable.

Elle est perdue dans ses pensées jusqu'à qu'une personne arrive et s'assoit juste à côté d'elle. Elle se retourne et reconnaît Alexis, un garçon de sa classe. Il lui sourit et entame la conversation.

- Impossible de trouver une veste ici ! Regarde, j'ai dû prendre celle de Louis parce qu'elle est vraiment dix fois trop grande !

Il se lève pour lui montrer et Estelle rit. Malgré le fait qu'Alexis soit grand et qu'il ait des épaules assez développées grâce à la natation, la veste lui arrive aux cuisses et les manches pendent minablement sur ses mains.

Un courant d'air fait voler les cheveux d'Estelle et l'a fait frissonner. Alexis le remarque et dit :

-Mais dis-moi, ce serait pas ma veste ?

-Désolée ! J'ai pris la première veste qui me tombait sous la main tout à l'heure parce que je ne trouvais pas la mienne non plus, répond-elle gênée. Tu veux que je te la rende ?

-Non pas de problème, tu peux la garder, au moins je sais où elle est, lui dit-il avec un clin d'œil. Mais tu risques d'avoir froid, elle est pas super.

-De toutes façons, je vais bientôt rentrer, il est presque minuit et je veux être à l'intérieur avec les autres.

En disant cela, les deux adolescents entendent leurs amis commencer le compte à rebours. Alexis tend sa main à Estelle et l'aide à se lever.

Ils se dirigent à l'intérieur et crient en cœur avec les autres :

-CINQ... QUATRE... TROIS... DEUX... UN... BONNE ANNÉE !

Tandis que les autres crient, s'embrassent, ou retournent faire la fête, Estelle et Alexis se regardent en souriant, et, sans que les deux s'en rendent compte, se tiennent toujours la main.

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