Chapitre 49 : Résultats

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« Allongé sur mon lit, j'attends que le médecin finisse mon bandage. Une fois qu'il sera parti, je vais recevoir la visite du Général qui semble vouloir « faire le point » sur la mission ou plutôt me remonter les bretelles car j'ai failli être capturé, ai été blessé et j'ai probablement agit plusieurs fois avec un peu trop d'imprudences. Le général ne va probablement pas manquer de m'exprimer sa colère et son désaccord avec mon implication dans la mission, et je vais devoir écouter sans trop broncher, si je ne veux pas empirer les choses.


La traversée du port avait été aussi sympathique et mouvementée que ma sortie du Géant des mers. Comme je l'avais d'ailleurs prédit, un comité d'accueil exclusif nous attendait. La situation s'était donc corsée pour moi car j'étais blessé et désarmé. Et pour encore mieux rendre le moment inoubliable, ma blessure avait réveillé le mal fait par une autre blessure plus profonde et plus ancienne. Mon monde flanchait autour de moi mais j'avais dû continuer à tenir debout car d'autres combats s'approchaient. Néanmoins, je ne m'étais pas retenu lorsqu'il avait fallu vomir mes tripes par-dessus bord durant la traversée.

Mon équipe avait alors tourné d'un bloc son attention vers moi. Ils étaient tous inquiets mais ne dirent rien lorsque je leur montrais ma paume dressée pour les retenir de me venir en aide.

Nous avions adopté un trajet en courbe pour atterrir à un endroit où la présence ennemie était moins forte. Mais il y avait quand même des soldats, qui n'avaient pas attendu que nous ayons mis le pied à terre pour nous attaquer, faisant chavirer l'embarcation. J'avais alors été plongé dans une eau peu profonde mais relativement froide. D'un côté, cela engourdissait ma douleur mais de l'autre, cela me donnait sacrément envie de plonger dans un sommeil, aux portes de l'inconscience.

J'étais néanmoins resté éveillé et avais profité du fait que l'un de mes ennemis tombe à côté de moi pour lui subtiliser une arme et mettre fin à sa vie. C'est impressionnant comment donner la mort peut devenir une chose si naturelle lorsque l'on est en guerre. Mais cela est avant tout pleinement effrayant.

Je m'étais alors lancé dans la bataille. La progression s'était faite lentement et plus nous avancions plus nous étions en danger car encerclés, épuisés et blessés – vraiment blessé pour ma part d'ailleurs. Nous avions néanmoins réussi à atteindre la frontière entre la zone occupée et nos lignes et avions pu recevoir un coup de main de nos alliés pour nous extraire totalement.

On m'avait alors emmené auprès d'un cheval tandis que je tentais de rentrer au manoir en titubant, paraissant aussi bourrer qu'Adrien lorsqu'il faisait des fêtes bien arrosées sur Terre. - Je crois que mon meilleur ami me manque sérieusement. -

Monter sur ce cheval fut une épreuve à laquelle j'avais failli lamentablement et je dus me faire hisser par 2 gars. Une fois sur le cheval, j'avais récupéré un peu de stabilité malgré le tournis dans ma tête et était rentré sans encombre à la demeure des Affilis.


Voilà comment j'en suis arrivé dans ce lit, où j'ai dormi pendant 2h avant d'être réveillé par le médecin qui sort désormais de la chambre, le bandage finit. Il va maintenant avertir le Général que je suis réveillé et je vais me prendre la plus belle leçon de morale de ma vie. L'heure des « hostilités » arrive.

Je suis pris, un court instant, d'une envie de me rendormir avant qu'il n'arrive. Mais j'abandonne cette idée, un sourire en coin. Mon sommeil était si perfide qu'il était capable de ne pas me laisser m'endormir avant l'arrivée de M. Affilis. Alors j'attends patiemment que mon heure arrive.

Et quand enfin, la poignée de porte tourne, mes membres se raidissent et mon visage se fige dans une expression d'enfant fatigué. Le Général entre et referme la porte derrière lui. Il se retourne, me lance un regard que je n'arrive pas à déchiffrer et soupire, agacé. Puis il s'approche de quelque pas et reste figé là, en silence. Son silence est, je crois, bien plus éloquent que les mots qu'il dira par la suite. Son silence me fait déglutir et culpabiliser. Il est lourd et plein d'ondes négatives. Je ne sais pas quoi faire, ni comment réagir. Mais je ne veux plus écouter ce silence qui dure depuis 5 minutes.

The Dorian's Story : La Prophétie Du HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant