2. ENCORE !

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On frappe, une fois, deux fois puis trois. La porte finit par s'ouvrir sans que je puisse donner mon accord. Je relève la tête, les joues baignantes de larmes. Elle me fixe avant de s'avancer prudemment vers moi, s'accroupie à ma hauteur en prenant ma main. J'essaye tant bien que mal de caler ma respiration sur la sienne. Mes jambes trembles mais peu à peu, je me calme, ma respiration reprend lentement une cadence régulière.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je demande en lâchant ses mains.

- Ravie de te voir aussi Sasha. Rigole-t-elle.

Abygaëlle Suart, de son surnom Aby, ma seule amie depuis toujours. On s'est rencontrée en primaire et depuis, on ne s'est plus jamais quittée. Bien qu'à cause du fait que je n'allais plus du tout en cours ses dernières années, on ne se voyait plus trop. Mais on gardait contact, un message de temps en temps pour s'assurer qu'on soit toujours en vie. Je prends un peu de temps avant de pouvoir complètement me relever sans risque de malaise. Après ça on s'installe sur mon canapé. Aby reprend vite ses marques

- Tu reprends les cours, ma mère m'a dit. Commence-t-elle.

- J'essaye. Soupirais-je. Comment ta mère est au courant ?

- Tu essayes ? Demande-t-elle. Elle a croisé ton père la semaine dernière.

- On va dire que pour l'instant mes premiers jours de fac n'étaient pas le rêve des descriptions dans les livres.

- Moi non plus j'imaginais pas mes premiers jours de fac comme ça.

- Tu es rentrée à laquelle ? Demandais-je après un long silence.

- La même que toi.

Je me redresse étonnée. Elle me sourit avant de reprendre.

- On est dans la même classe. Comme au bon vieux temps. Dit-elle en me tapant dans les mains.

Je rigole à sa réplique comme si on avait quarante ans. Aby est vraiment l'amie dont tout le monde a besoin dans sa vie. Malheureusement pour les autres et heureusement pour moi, elle déteste se socialiser. Alors, je suis contente qu'elle est décidée de le faire avec moi. Le sourire qu'elle aborde sur son visage semble contagieux puisque je souris à mon tour. Après ça, on a parlé pendant encore un moment. Mon père est rentré entre temps lui a proposé de manger avec nous mais elle a décliné poliment avant de rentrer chez elle. Bien qu'elle est promis de revenir dans pas longtemps.

Lors du dîner, mon père est plus que ravi, j'irais même jusqu'à dire aux anges de savoir que Aby sera dans la même classe que moi. Je lui parle alors du garçon que j'ai également rencontrée il y a quelques jours et qui sera aussi dans ma classe, mais lorsque je prononce son nom, mon frère tique, je n'y prête pas plus attention mais la conversation dérobe sur Maé et ça n'a pas l'air de lui plaire du tout. Sans y prête attention plus que ça, je continue mon repas.

***

Les lundis matins sont pour moi un calvaire, le début de la semaine mais aussi le rappel que dans une semaine je reprends les cours et que dans une semaine je maudirais ce jour pour le reste de l'année parce que je vais devoir me lever tôt à chaque sortie du week-end. Je le sais grâce à Aby, qui m'a envoyé l'emploi du temps du premier semestre ainsi que le matériel de première nécessité dont j'aurais probablement besoin. Ne pas choisir l'option art, ça coûte une blinde.

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