Chapitre 1 : Les bottes de Mélissa

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Mélissa. Voici la fille qui avait changé ma vie. Grande, belle, teint mat, cheveux châtains... Je l'ai tout de suite remarquée. Déjà parce-que ses minishorts assemblés à ses longues chemises lui allaient incroyablement bien, laissant bien visible ses magnifiques jambes, mais en plus parce qu'elle portait souvent ces bottes blanches à talon qui rendaient sa démarche et son allure si confiante, puissante... Écrasante.

Mélissa était belle. Et elle était ma voisine. Pendant longtemps je n'ai jamais osé l'approcher. On se croisait, on se saluait poliment et je suis certain qu'elle m'adressait de petits sourires en coin. Mais jamais rien de plus, j'étais trop timide, et cette jeune femme magnifique m'intimidait plus que tout. Elle vivait dans l'appartement au-dessus du miens et allait en cours sur le même campus que moi. Parfois, lorsque je l'entendais descendre les escaliers, je la regardais passer par le judas de ma porte. Mais jamais je n'avais osé lui parler.

Le meilleur moment de la journée, c'était le soir. Pour la simple et bonne raison que Mélissa ne semblait retirer ses bottes que pour se coucher. Le reste du temps, je l'entendais marcher au-dessus de moi. Le simple fait de savoir qu'il s'agissait d'elle, de ses talons, au-dessus de moi... Ce n'était que psychologique, mais j'aimais ça.

Tout changea le jour où, pour une raison ou pour une autre, elle se décida à briser la glace. Ce n'était que deux mois après mes début à l'université, mais c'était suffisant.

- Salut, me dit-elle tandis qu'elle allait monter les escaliers menant à son appartement. C'est quand-même fou qu'on ne passe jamais de temps ensemble alors que l'on vit à côté. Il faudrait qu'on se prenne un verre un jour.

La proposition provoqua en moi une bouffée de chaleur. Mes yeux se posèrent maladroitement sur ses bottes maculées de blanc. Je devais évidemment saisir l'occasion.

- Bien-sûr, tu n'as qu'à... venir chez moi vendredi soir ?

Elle fit mine de réfléchir. Puis elle monta une marche, une deuxième et dit :

- Tu me feras un cocktail ?

Elle avait un air joueur tandis qu'elle croisa ses belles jambes au bout desquelles deux bottes de déesse reposaient, des hauts de chaussettes noires dépassant légèrement.

- Évidemment mademoiselle, dis-je en m'inclinant légèrement en avant avec un air moqueur.

- Bien, répondit-elle avec un grand sourire, j'espère que tu ne me feras pas perdre mon temps.

Elle m'adressa un clin d'œil et me tourna le dos pour disparaître dans les escaliers. Je ne pu m'empêcher de regarder ses délicates jambes se mouvoir tandis que les talons frappaient chaque marche avec force. J'aurais donné beaucoup pour devenir cet escalier et avoir l'honneur de porter chaque jour ses pas de haut en bas. Elle était belle, et lorsqu'elle s'adressait à moi j'avais la sensation d'être en extase. Elle viendrait vendredi soir, ce qui signifiait qu'il me restait 48 heures pour préparer son arrivée. J'aurais l'occasion de regarder ses pieds, ses bottes, pendant une soirée entière. Je devais la recevoir comme la reine qu'elle était. Non, la déesse. Je devais être prêt à me plier en quatre si ses désirs l'exigeaient. Enfin... sans pour autant entrer dans le ridicule.

Du moins était-ce ce que je voulais à ce moment. Je ne le savais pas encore, mais un fantasme rêvé dans l'imaginaire pouvait, une fois réalisé dans la réalité, laisser place à un véritable enfer.

Ces deux jours d'attentes furent terriblement longs et on ne s'adressa plus la parole jusqu'au soir fatidique. J'avais cherché sur internet quel cocktail je pourrais lui préparer. Je m'étais dis que je devais la surprendre, oser quelque chose. Alors je suis parti sur un Bloody Mary. Autant dire que ce n'était peut-être pas la meilleure des idées pour quelqu'un qui ne faisait jamais de cocktail. Mon coeur s'arrêta de battre lorsque je l'entendit frapper à la porte.

Aux pieds de ma voisineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant