L'Amour en héritage.

Chapitre 6

- Sasha -

Lundi 21 février 2022

Aucun sens. Ça n'a aucun sens. Et debout devant mon miroir je me demande encore vraiment pourquoi je suis en train de me préparer. Sérieusement, quand Charles m'a dit que j'étais invitée à leur soirée pour célébrer le titre d'Arthur j'ai juste éclaté de rire. Et puis quoi encore ? Je refuse d'être la fille qu'on accroche à une cible sur laquelle l'intéressé lance des couteaux pour servir de divertissement. Pour sûr il ne me raterait pas.

La partie la plus divertissante et surréaliste a été quand il a tenté de m'expliquer que son frère avait lui même mentionné cette idée. Non soit il a confondu, soit je dois m'inquiéter. Dans les deux cas, j'ai évidement refuser.

Sauf que allez donc faire entendre un refus à Charles. C'est impossible. Monsieur je suis parfait et j'ai un sourire ravageur ne doit pas avoir l'habitude qu'on lui dise non. Et moi, pauvre fille complaisante et accommodante que je suis j'ai fini par céder. Que voulez-vous, je ne suis pas aussi rebelle que j'aime le croire ...

Et c'est ainsi que je me retrouve à me préparer pour me rendre à une soirée où je ne connais personne à part Charles. Et son frère qui me déteste. Il n'y a pas à dire : j'ai extrêmement hâte !

L'ironie est perceptible même dans ma tête.

Sérieusement c'est ridicule. Ça va être un carnage, en plus il revient d'un mois loin de chez lui, de sa famille et de ses amis : la dernière chose dont il doit avoir envie c'est de voir une personne qui l'insuporte telle que moi.

Enfin l'avantage c'est que nous sortons dans Monaco, et de ce que j'ai pu voir sur google maps le club c'est pas trop loin de notre immeuble. Donc même si j'y vais en voiture avec Charles, l'avantage c'est que si la situation devient vraiment ingérable je pourrais toujours rentrer à pieds. Bon à pieds nus vu que j'ai opté pour des talons, mais c'est toujours une vraie solution de secours. Je ne vais pas non plus y aller en basket en prévision d'un éventuel dérapage.

En plus je ne suis pas certaine que cela fasse partie du dress-code accepté dans les clubs monégasques. Seigneur je ne suis presque jamais sortie de ma vie, encore moins dans un endroit huppé comme celui où je n'en doute pas nous allons nous rendre ce soir.

Je m'observe une nouvelle fois dans le miroir et soudain j'ai l'impression que rien ne va. J'ai voulu ne pas trop en faire afin de montrer que je ne suis pas là pour me faire remarquer mais finalement je me demande si ce n'est pas justement pas trop peu. Il ne manquerait plus que je me fasse recaler. J'aurais du opter pour une robe. Oui c'est sûr.

19h34. J'ai encore le temps de me changer Charles ne doit venir qu'à moins le quart. Cependant pour gagner du temps je commence à déboutonner les boutons de mon chemisier tout en me dirigeant vers ma chambre. Si bien qu'au moment d'ouvrir la porte, j'ai déjà bien dû en enlever la moitié.

« Mais qu'est-ce que tu fais là bordel ? »

J'ai à peine le temps de refermer comme je peux les pans de mon chemisier sur moi que je manque de rentrer dans Charles qui se trouve devant la porte de ma salle de bain depuis allez savoir combien de temps. Je crois qu'on arrive au moment où nous réalisons que débarquer chez l'autre sans prévenir à des limites.

« Ça fait cinq minutes que je suis là et que je t'appelle mais avec ta musique qui diffuse pour tout l'immeuble, tu n'entends rien ce n'est pas de ma faute.

- Sérieusement, il est largement temps qu'on établisse des règles ce n'est plus possible, je soupire en le contournant pour aller vers ma chambre.