Chapitre 7

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- Sasha -

Mardi 22 février 2022

Ma tête va exploser. Littéralement.

D'abord j'enfouis ma tête dans l'oreiller comme si cela pouvait changer quoi que ce soit. Ensuite je me rappelle que j'ai laissé la trousse à pharmacie préparée par ma mère chez eux et que par conséquent je n'ai absolument rien ici. Face à ce constat j'hésite donc à m'étouffer avec ce fichu oreiller en espérant que cela puisse faire disparaitre le marteau-piqueur qui semble à l'oeuvre dans mon crâne.

Moralité : Ne plus jamais boire. Jamais.

Ça m'aurait évité une migraine de l'enfer. Et aussi de faire quelques autres conneries sur lesquelles je préfère ne pas revenir pour l'instant sinon je risque d'avoir encore plus envie d'enfoncer ce coussin sur ma tête. Seigneur, c'était vraiment n'importe quoi.

Épuisée malgré mes nombreuses heures de sommeil à en juger par le réveil qui affiche plus de midi, je me laisse rouler dans mon lit pour rejoindre l'autre côté et je soupire en trouvant mon portable posé sur le coin. Heureusement il a encore de la batterie même si hier soir, ou plutôt ce matin, je n'ai pas pensé à le mettre à charger en rentrant.

La première chose que je vois ce sont les messages et appels manqués de mes parents. Forcément ce n'est pas dans mes habitudes de trainer au lit si tard, surtout en semaine. Cependant ce n'est pas eux que je vais appeler pour avoir un remède contre la gueule de bois, il ne manquerait plus que ça. Mais alors que je m'apprêtais à chercher sur internet une alternative au paracétamol pour contrer la migraine, une autre idée me vient.

Moi : Tu as du doliprane chez toi ?

D'abord je désespère de n'avoir aucune réponse. Je me dis que Charles doit être parti pour son entrainement ou je ne sais quoi et j'envisage donc de rester dépérir dans mon lit avec cette migraine pendant de longues heures. Il faut dire aussi que c'est tout ce que je mérite après mon imprudence d'hier soir. Je sais que je n'ai pas l'habitude de boire, et j'ai enchainé les verres sans réfléchir. À croire que je cherchais les problèmes aussi.

Et puis quelques minutes de lamentation plus tard, j'entends du bruit dans l'appartement. On toque ensuite à la porte de ma chambre, et je souris malgré ma migraine en me disant que l'épisode d'hier l'a assez marqué pour penser à ne pas entrer comme si c'était un moulin. Je grogne une vague réponse, et l'instant d'après la porte s'ouvre.

« Alors comme ça notre petite rebelle ne sait pas boire ? »

Tout en continuant de bougonner, je me retourne dans mon lit pour le voir entrer dans la pièce et je bénis l'univers lorsque je note la boite de médicaments dans sa main et le verre de jus de fruit dans l'autre. Charles vient s'asseoir sur le matelas à mes côtés, et je ne rate rien de son petit sourire amusé alors qu'il m'observe tenter de me relever comme si j'étais à l'article de la mort.

Je passe mes mains sur mon visage une fois appuyée contre la tête de lit histoire afin d'essayer de me réveiller et aussi de m'habituer progressivement à la lumière pourtant peu violente puisqu'elle ne vient que de mon couloir. Une fois que j'ai l'air en état, Charles me tend sans rien ajouter le doliprane puis le verre de jus de fruit dont je bois la moitié avant de lui rendre pour qu'il le pose sur la table de chevet.

« Ne me laisse plus jamais boire Charles je t'en supplie. »

Histoire de continuer de me lamenter correctement, je laisse ma tête retomber sur son épaule tout en soupirant bruyamment.

« Ne dramatise pas, le mal de tête finira par passer. »

Mais alors qu'il passe un bas autour de mes épaules avant de frotter doucement mon bras en me gardant contre lui, une vague de culpabilité m'envahit.

L'Amour en héritage.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant