Tu as fais ton choix - Eeri

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J'entends leur voix au loin, la Comtesse semble en colère, j'ai perçu des cris avant que le silence ne s'installe de nouveau. Je me dirige vers eux sans trop savoir où je vais, tout est si sombre. Leurs voix se rapprochent, je vois un filet de lumière. J'y suis presque.

— Parce que je l'aime putain ! crie Jaiden

Les voilà devant moi, le regard de la Comtesse se pose sur moi. Son visage affiche un sourire avant qu'elle ne vienne dans ma direction. Elle me serre dans ses bras.

— J'ai cru t'avoir perdue ! avoue-t-elle.

Elle s'aperçoit que ma bouche a disparu, cette fois, son visage se ferme. Je suis étonnée de voir que Jaiden ne réagit pas en ma présence. Pourtant, il a bien dit qu'il m'aimait.

— Ce n'était pas adressé à toi Eeri, lâche-t-elle.

Mon cœur se serre, à qui était-ce destiné ? Helena. Ainsi donc, il n'a jamais cessé de l'aimer. Si on veut quitter cet endroit, je dois...

— Non, pas nécessairement, affirme la Comtesse en me saisissant la main, on va rentrer !

Après avoir porté son autre main devant mes yeux, je sombre de nouveau.

Je me réveille en sursaut, mes mains se portent à ma bouche. Je l'ai retrouvé. La Comtesse se tient debout, face à moi. Jaiden n'est pas présent.

— Est-il...

— Non, il a juste quitté ta chambre avant, informe-t-elle.

Dois-je définitivement tirer un trait sur mes sentiments envers lui ? Si son corps appartient toujours à Helena, je pense que c'est le bon choix.

— Je l'ai éliminée, avoue-t-elle, plus d'Helena !

— Tu l'as...

— Éradiquée cette fille de joie ! Jaiden en avait oublié la raison de notre présence dans l'Obscurité.

— Je vois, je comprends mieux pourquoi il m'a totalement ignoré.

— Oh ne t'en fais pas, je pense qu'il me déteste aussi.

— Ma présence n'est plus la bienvenue, lâché-je, je devrais rentrer chez moi.

Je commence à me lever, mais je perds l'équilibre. Elle me rattrape dans ma chute en me disant que je dois y aller doucement.

— Tu reviens d'entre les morts je te le rappelle !

— Pardon, dis-je en baissant la tête.

Après avoir repris le contrôle de mon corps, je ne perds pas de temps en me dirigeant vers la porte d'entrée. Sans un seul regard derrière moi, je saisis mes clés et je quitte le manoir. La Comtesse apparaît à mes côtés dès que je suis dans ma voiture.

— Tu es apte à conduire ce carrosse ? questionne t-elle.

— Ça devrait le faire !

Je mets le contact avant d'attacher ma ceinture, la Comtesse fait de même puis on se met en route vers mon appartement. M'éloigner de lui n'est pas une mauvaise chose, je retrouverai une vie normale. L'Obscurité n'est plus ma priorité, mais les mauvaises âmes oui.

Une fois arrivées, j'ouvres ma boîte aux lettres. Le courrier finit étalé par terre. Je les saisis toutes en regardant les émetteurs. Deux lettres attirent mon attention, celle du notaire et celle de la gendarmerie.

— Ah ! lâché-je, je pense que j'ai de la paperasse à faire !

— De la quoi ? s'étonne la Comtesse

— Des papiers administratifs !

Je les lui montre, elle réagit de la même manière.

— Qu'est-ce donc que la gendarmerie ? demande t-elle

— Comment t'expliquer, réfléchis-je, des personnes qui font respecter la loi, qui gèrent tout ce qui est meurtres, vols, et tout autre délit.

— Donc ils te convoquent pour...

— Ma mère. Et je ne sais pas du tout comment je vais expliquer le bazar !

— Tu tiens à t'embêter avec ça ?

— Ils ne me lâcheront pas !

Elle se met à sourire en me regardant, qu'est-ce qu'elle a encore en tête.

— Vois-tu, tu as une ancêtre géniale !

— Tu t'envoie des fleurs, ta cheville a enflé, et ta tête a augmenté de volume... dis-je

— Ça signifie quoi tout ça ?

— Tu te vantes !

— Mais parce que c'est le cas ! s'insurge-t-elle, bon bref, laisse-moi régler ce petit souci veux-tu !

— Fais-moi rire !

Elle claque aussi des doigts, tous mes courriers disparaissent. je la regarde étonnée.

— Plus de paperasse étant donné qu'aux yeux de la société, tu n'existes plus !

— Pardon ?!

— Tu peux vivre ta vie normalement, mais tu ne seras plus embêtée avec l'administration !

— Élisabeth, j'ai un loyer à payer pour mon logement !

— Encore faut-il que celui-ci soit répertorié quelque part ! s'amuse t-elle.

Qu'est-ce qu'elle a fait ?! Sans en dire plus, elle passe au travers de la porte d'entrée de l'immeuble, je la suis puis je monte les escaliers jusqu'à mon appartement. Elle répète le même schéma tandis que j'ouvre ma porte.

— Et bien ! Me voici donc chez toi ! annonce-t-elle en regardant partout.

— Fais comme chez toi, dis-je en la voyant se promener.

Une fois qu'elle a fait le tour, elle s'assit sur le canapé.

— Alors, quel est le planning d'aujourd'hui ? s'enthousiasme-t-elle.

— Aider les âmes.

— Oh, se promener donc !

— Exactement ! Mais d'abord, café ! dis-je en allant dans la cuisine

— De quoi ?

Je reviens quelques minutes plus tard avec deux tasses dans les mains, je les pose ensuite sur la table basse.

— Tu as les moyens de t'acheter ça ?! s'étonne t-elle.

— Pourquoi ?

— C'est hors de prix !

— A ton époque, peut-être, mais plus maintenant, sourié-je

Elle a également dû zapper que ma famille est toujours dans l'aristocratie même si ça n'est plus comme avant. Une fois que nous avons fini de boire, on se décide à se mettre en quête des âmes.

— Et surtout n'oublie pas que les gens ne peuvent pas te voir, rappelé-je, donc évite de me parler !

I follow you.. in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant