Chapitre 9 | Amine

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Le visage de Lys se ferma et ses sourcils se froncèrent. Je m'empressai alors de lui demander :
- Ça va ?
Ses yeux se détournèrent de son écran et se reposèrent sur ma personne.
Son expression confuse, se dissipa rapidement. Laissant place à une expression neutre.
On se regardait pendant de longues secondes, durant les quelles j'entrouvris les lèvres mais m'avisait immédiatement, quand j'observais que son expression s'était adoucie et qu'elle arborait son sourire niais qui était souvent scotché sur son visage. Elle prit une inspiration, courte, avant de me répondre - enfin - :
- Oui ça va t'en fais pas, c'est rien.
- Tu es sûre ? Insistai-je, définitivement sûr que quelque chose clochait.
Elle me sourit et acquiesçait. Son sourire était apaisant, et effaçait simultanément toutes mes craintes, du moins sur le moment.
Elle me parla alors de sa matinée mais je n'écoutais rien : je la contemplais à la place.
Ses traits faciaux s'étiraient souvent dans son monologue, en créant un sourire harmonieux.
Ses fossettes, quant à elles, étaient présentes même quand elle disait une simple phrase.
Et le meilleur pour la fin : Ses yeux.
Ils reflétaient l'innocence et la gentillesse pure.
Je fus stopper dans ma contemplation, par sa voix qui se faisait plus forte qu'il y a quelques instants :
- Eh ? Tu m'écoutes ?
En guise de réponse je me levai de mon sofa et me dirigeai vers la salle à manger avant de lui demander combien de temps elle comptait rester chez moi.
- Comme tu veux, sourit-elle avant d'arquer son sourcil gauche et de reprendre d'un ton faussement vexée, pourquoi tu me demandes ça ? Tu me chasses ?
Je soufflais, exaspéré, avant de lui répondre à mon tour :
- Oui, c'est exactement ça Alfarano.
- Bah ça tombe bien, je ne bougerais pas d'ici alors.
Mes lèvres s'étiraient en un sourire, je lui faisais dos et elle ne le remarquait pas mais j'étais content qu'elle reste.
J'ouvris mon frigo, et attrapai deux bouteilles de thé glacé et revins m'asseoir à côté d'elle.
- Putain c'est trop chiant que tu restes franchement, fis-je sarcastiquement en lui passant la seconde bouteille que j'avais.
Elle me donna un coup de coude et ouvrit sa bouteille avant de rétorquer :
- Puisque je suis là pour longtemps, on fait quoi ?
- Je vais jouer à Smash et tu vas me regarder.
Elle me donna un autre coup de coude puis reprit, en buvant une gorgée :
- Non, je vais te coiffer et t'enlever ce chignon que tu portes tous les jours, sans abuser bien sûr.
- Mais il est bien mon chignon ?
- Je n'ai pas dit le contraire ! Je veux juste redéfinir tes boucles ma jolie.
- On avait dit quoi avec les surnoms ? Soufflais-je.
- Fais pas ton difficile, répondît-elle du tac au tac.
Je détachais alors mes cheveux, que j'avais pris environ 30 minutes à faire ce matin, mais soit.
- T'as des cheveux longs ! S'exclama t-elle avec des étoiles dans les yeux.

Je souris avant qu'elle écrase ma tête sur ses cuisses. Mon coeur s'emballa et mes pensées s'embrumaient. Mon cerveau était comme mis sur pause. Ma respiration s'accéléra lorsque que ses doigts se baladèrent sur mon épiderme avant de s'enfouir dans mes cheveux.

Des mouvements étaient doux et je fermais les yeux. J'ai toujours adoré qu'on me touche les cheveux, même si on ne le faisait pas souvent.
Ma respiration se calma et je m'installai plus confortablement dans mon canapé.
- Tu veux que je mette de la musique ? Me proposa t-elle doucement.

J'acquiesçais et elle retira sa main de ses cheveux pour prendre son téléphone.
Une musique résonna dans toute la pièce au bout d'un cours laps de temps.
Ses mains retrouvèrent leur chemin dans ma chevelure. Elle fredonnait les paroles tandis que je luttais avec le sommeil.

Après environ trente minutes, durant les quelles je me suis assoupi, elle me tapota la joue et me dit :
- Tu dors ?
Un sourire s'étira sur mes lèvres avant que je baille et que je fis semblant de ronfler. Elle ne dit rien, à ma grande surprise, et continua de faire courir ses doigts dans ma crinière.
Sa respiration régulière m'indiquait qu'elle était autant détendue que moi, du moins presque, car je frôlai l'extase.
La musique s'était arrêtée depuis un moment déjà et il n'y avait aucun bruit, juste nos respirations qui s'entremêlent.
Ses doigts descendirent jusqu'à l'épiderme de mon cou où elle se mit à y faire des cercles avec son pouce, s'arrêtant de temps à autre.

À l'eau de rose - Aminematue x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant