Chapitre 3

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Les rires résonnent au sein de la maison.

Entourée de mes tantes et de mes cousines, je rattrape le temps passé des dernières années. Après le délicieux repas concocté par ma maman, nous avons pris place dans le salon pour nous raconter les derniers ragots, avec un bon verre de thé à la menthe.

Je n'en oublie pas mon amie qui étonnamment à très vite trouvé sa place au sein de ma famille. Elle qui a pour habitude d'être timide et réservée quand elle ne connaît pas les gens, elle se retrouve à discuter et faire connaissance avec la plus jeune de mes cousines.

- Alors Siham, tu n'as rien à nous raconter ? demanda ma tante Mona, la sœur ainée de mon père.
- Que veux-tu savoir ? demandais-je en arquant un sourcil.
- Tu es devenue une très belle femme, tu dois surement avoir trouvé l'homme de ta vie qui voudrait t'épouser.

Le sujet favori des réunions de famille. Le mariage.

- Figure-toi que pas du tout, je dois surement les faire fuir répondis-je
- Je ne comprends pas, tu es la seule de cette famille encore célibataire.
- C'est un choix de vie, le célibat me convient.
- On va devoir remédier à tout cela me dit-elle avec détermination.
- Je suis venue profiter de mes vacances, pas trouver un mari ! commençais-je à m'énerver.
- C'est ce qu'on verra me répondis ma tante avec un sourire au coin des lèvres.

J'étais tendue. Je déteste devoir subir ce genre de choses. Je ne veux pas me marier et je ne me marierais pas !

Je quitte le salon, et monte sur la terrasse de la maison communément appelé le « stah ».

Je souffle un bon coup, rien ne sert de s'énerver. Je m'approche des abords de la terrasse pour observer le paysage, le soleil commence à se coucher. Une bonne atmosphère se dégage de la ruelle principale menant à la maison. Je contemple les maisons aux alentours, beaucoup ont été construites ces dernières années, permettant au quartier de s'enrichir de nouveaux habitants venus des quatre coins du monde.

Je me souviens que nous faisions partie des premières familles à construire nos maisons ici. Sans est suivis nos voisins provenant des Pays-Bas. La famille Amrabat.

Une famille connue au Maroc de part la profession des deux enfants Nordin et Sofyan. Ce sont des footballeurs internationaux jouant sous les couleurs de l'équipe marocaine. Autant vous dire que j'ai le privilège d'être leur voisine mais également de les avoir côtoyé plus jeunes. Nos familles s'apprécient fortement, notamment nos pères qui ont pour habitude de passer leur temps libre au Maroc ensemble.
D'ailleurs je remarque que les volets de chez eux sont montés et que du bruit se fait entendre, peut-être est-ce leurs parents qui sont rentrés passer leurs vacances au pays.

Je descends rejoindre les autres après avoir décoléré. Ma tante ne me gâchera pas mes vacances, je ne me laisserais pas faire.
Je retrouve Morgane dans la cuisine accompagné de ma mère et ma cousine Yousra, l'unique cousine que j'apprécie.

- Tu es descendue, constata ma mère.
- Il fallait bien, je ne comptais pas rester à vie sur la terrasse, quoique, quand ma tante est dans les parages cela pourrait bien devenir mon endroit préféré répondis-je.
- Tu ne devrais pas lui donner autant d'importance, tu sais bien qu'elle s'ennuie et qu'elle aime mettre son nez partout me dit Yousra.
- Qu'elle ne me gâche pas mes vacances, c'est tout ce que j'ai à dire.
- Le sujet est clos. Passons, j'ai besoin que tu ailles me chercher du pain chez le hanout. Vas-y avec Morgane, fait lui visiter un peu le quartier tant que tu y es.

Je fais signe à Morgane de me suivre.

- Ça commence fort les vacances, me dit-elle une fois en dehors de la maison.
- J'ai honte de la mentalité de ma tante, mais elle a toujours été comme ça à vouloir se mêler de la vie privée de tout le monde, sous prétexte que ses enfants sont mariés et on fonder leurs familles.
- Ce genre de tante intrusive existe dans toutes les familles, si ça peut te rassurer.
- Je n'en doute pas !

Nous arrivons assez rapidement au hanout se trouvant qu'à quelques minutes de marche de chez moi.

- C'est ici que je venais acheter des bonbons quand j'étais petite dis-je à mon amie en entrant dans l'épicerie. Si tu veux, je peux prendre quelques trucs que j'avais l'habitude d'acheter pour que tu puisses goûter.
- Avec plaisir, tu sais que je ne refuse jamais la nourriture, rigole-t-elle.

Je posai au fur et à mesure sur le comptoir de l'épicier, les quelques cochonneries que j'avais pour habitude de prendre étant plus jeune.

- Je pense que c'est bon, dis-je à l'épicier en lui demandant de me rajouter du pain.

Après avoir récupéré nos courses, nous quittions l'épicerie en direction de la maison. Quelques pas nous séparent du hanout, qu'on trouva un petit garçon par terre en larme.

- Qu'est-ce qui ne vas pas mon petit demandais-je
- J''étais entrain de jouer à la course avec mon grand frère mais je suis tombé et j'ai très mal à la cheville, me dit-il les larmes lui coulant sur le visage.
- Ça va aller t'inquiète pas, il est ou ton grand frère.
- Il est parti chercher mon papa à la maison.
- On va attendre avec toi alors, allez ne pleure pas tout vas bien se passer, essaye-je de le calmer.

Je le vois hocher la tête et nettoyer ses larmes.

- Nassim ! entendis-je crier quelqu'un derrière moi.
- Papa, répondit l'enfant à mes côtés.

Son père arriva en courant vers son fils et le prit dans ses bras pour le réconforter. Ce n'est qu'une fois que son enfant se calma qu'il leva la tête vers moi.

- Siham ?
- Nordin?! mais non ce n'est pas vrai ! dis-je en le prenant dans mes bras.

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« Jusqu'à ce que la mort nous sépare » [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant