Chapitre 1: Emma

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Je m'appelle Emma Willer ; je suis jeune, brune, sexy- enfin de ce que tous les garçons m'ont toujours dit- et assez grande pour atteindre le haut de mon casier pour y cacher les feuilles à rouler que j'utilisais plutôt que de me rendre en classe.

Je n'ai jamais été le genre d'étudiante qui se rend en cours, qui révise, qui étudie si l'on peut dire. Pourtant je m'en suis toujours sortie avec de bons résultats. J'ai toujours été la bête noire des rats de bibliothèques et des étudiants comme les autres, du genre moyen mais fais l'effort à l'école, sans résultat fructueux. Je sèche les cours, je fume devant le lycée, et j'aurai mon bac sans avoir besoin de travailler. Je n'ai jamais aimé l'école, d'une part car les enseignements sont trop peu intéressants, mais d'une autre à cause des conflits sociaux que l'on peut rencontrer car on ne rentre pas dans les normes, car on ose dire tout haut ce que tout le monde se bute à penser tout bas. Le côté rock, ça n'a jamais plu à mes professeurs. Ça me plaît à moi. Maman n'aime pas ça, et papa dit que je finirai par revenir à la raison, et le soir quand je rentre du lycée pour fuir dans ma chambre, je peux entendre papa et maman prier pour que « tout redevienne comme avant ».

Je continue à me rendre à l'école uniquement pour obtenir mon diplôme et redonner le sourire à maman, en espérant toujours que je poursuivre de longues études, alors qu'au fond je sais que je n'ai pas les capacités pour me mettre dans mes études.

Et puis, comme un lundi matin épais de faux sourire et de motivation, je me rendais à l'école. J'y vais toujours à pied, pour le peu que j'y aille, cela me permet de sortir mon paquet de Winston déjà roulé, ce qui devient rare et cher de nos jours. Maman ne sait pas que je fume, alors chaque matin j'emprunte un chemin pour qu'elle ne se doute pas de quelque chose, et le soir je sortais mon déo et mon parfum pour camoufler l'odeur. Le trajet me permet tout juste de tirer un peu, puis de l'écraser au pied de la surveillante du lycée qui s'occupe du portail.

Je rentre dans le bâtiment, passe devant tous les gens aigris et peu honnête en leur genre avec qui j'ai eu un jour l'occasion de sympathiser, perte de temps. Je rentre en salle de cours : philosophie. C'est un coup de massue à peine le dimanche terminé. Je suis en retard, ma place au fond m'attend près de la fenêtre, personne n'ose s'assoir à côté de moi. Je m'installe et sors une vieille feuille de classe d'allemand datant de l'année 2019 quand, d'un claquement de porte, surgit un nouvel étudiant. 

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