Lan XiChen se réveilla au pied d'un arbre. Il ne se souvenant pas s'être endormi, mais son coeur brisé semblait l'avoir épuisé.
Les événements du jour d'avant secouaient ses pensées, et grossissaient un peu plus à chaque respiration la boule qui s'était formée dans sa gorge et faisait pleurer ses yeux.
Il aurait tellement aimé pouvoir se demander ce qui était arrivé. Tout recommencer en utilisant l'excuse de l'oubli, et continuer de vivre. Incomplet, mais pas détruit. Il voulait que tout s'efface, ses sentiments, ses peurs, ses larmes et l'erreur qu'il avait commise.
Mais il revoyait encore et encore, masquant le paysage superbe qui l'entourait, le dos de Jiang Cheng qui fuyait, loin de lui, loin de ce qui aurait pu devenir un "nous".
Il ressentait encore et encore la honte qui lui avait compressé la poitrine quand il s'était rendu compte qu'il s'était trompé. La haine qui l'avait envahie. Envers lui-même, pour avoir trop espéré. Envers le violet, qui lui avait fait croire à une utopie. Envers tout et tous. Le monde n'était plus teinté de gris et d'ennui. Il était devenu de la couleur sombre du désespoir et de la désillusion.Une sensation de lourdeur s'était emparée de tout le corps de Lan XiChen. Peut-être due aux heures passées recroquevillé sous un arbre trop coloré, qui lui donnait moins envie de sourire devant sa beauté que de hurler son désespoir devant les souvenirs qu'il ramenait.
Ou peut-être à cause de l'impression qu'il avait qu'il ne réussirait jamais à se remettre de cet espoir avorté.Les émotions fortes se mélangeaient en lui, tant qu'il en devenait impossible de les démêler et de les reconnaître. Elles devenaient comme un monstre aux griffes acérées qui arrachait son coeur et faisait de sa joie nouvelle un amas de lambeaux sanglants.
Il se leva sans rendre le mouvement élégant. Pour la première fois, il se fichait totalement de ce que les autres pouvaient penser. Au diable les règles. Il était comme un pantin duquel on a coupé les fils. Il ne pensait plus, perdu dans sa tristesse. La seule chose qu'il savait, c'est qu'il devait partir, disparaître d'ici et ne jamais y remettre les pieds.
Il regarda une dernière fois autour de lui. Les arbres magnifiques couverts de fleurs. Le lac à l'eau transparente. L'endroit était réellement ravissant. Mais Lan XiChen le détesta. Toutes ces couleurs, toute cette joie. C'est comme si tout riait de lui, et de sa bêtise. Il eut envie de voir cette nature superbe mourir progressivement d'une maladie inconnue, comme lui était dévoré par un mal incurable.
Il commença à avancer. Fuir. Fuir cet endroit qui hurlait ses moqueries assourdissantes que seules ses oreilles pouvaient entendre. Fuir pour laisser l'empreinte indélébile de la honte posée ailleurs que dans son coeur.
Peut-être qui devait prévenir son frère, Wei WuXian qu'il partait pour ne plus revenir. Mais la haine avait envahit son cerveau, et noyé toute pensée sensée. La seule chose dont il était sûr, c'était de la douleur qui rongeait ses dernières défenses encore debout, et qui s'exprimait à travers les larmes brûlantes qui roulaient sur ses joues, dans des sanglots destructeurs.
Il se rua vers sa délivrance, passant par un chemin qu'il ne connaissait pas, mais porté par son désespoir, c'était comme si, ayant pitié de lui, le monde dans son entièreté facilitait sa fuite.
Il pensait que tout se déroulerait parfaitement. Mais jamais rien ne se passait comme on l'avait prévu, et c'est ça que faisait que l'ennui n'était qu'une passade durant une vie (comme la bisexualité d'après certains connards. Pardon jme lâche).
Quand il apparut, son cœur manqua de s'arrêter. La personne qui avait le plus de pouvoir sur lui, le seul capable de le faire rester, le seul capable de le réduire en cendres sans qu'il ait espoir qu'il puisse renaître un jour.
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Au moins jusqu'à demain [TERMINÉE]
أدب الهواةLan XiChen n'arrive pas à oublier la trahison de Jin GuangYao. Il se perd dans ses propres sentiments. Mais il n'est pas le seul. Jiang Cheng culpabilise de ne jamais avoir compris son frère. Tous deux cachent une souffrance opposée et pourtant res...