Etonnante humanité, s'épuisant à se déguiser, parce qu'il faut être fantasque.
Des pirates, des héros, des astronautes, des explorateurs, des sorciers, des prophètes, des entrepreneurs, des martyrs, des tyrans... Ils enfantaient des mondes, chiaient des univers, redessinaient le ciel, les océans, les montagnes, allumaient des volcans, soufflaient des tempêtes, sur un coup de tête, faisaient tout sauter, et moi, je n'y comprenais rien.
Leurs histoire m'ennuyaient. Chercher à paraître ce qu'on n'est pas, moi, ça me dépassait. Tout ce qu'il me fallait, c'était bouffer, chier, jouer et dormir, et me faire les griffes, pour chasser les importuns qui venaient sur mon territoire. Pas d'ambitions inutiles, pas de rêves futiles, pas de projets dérisoires. Je les plaignais, et tout en me léchant les poils, je ressentais de la satisfaction à avoir la vie que j'ai.