« Jusqu'à ce que la mort nous sépare » [en pause]

Chapitre 4

Quelques jours plus tard.

Après la rencontre avec Nordin le jour de mon arrivée, j'ai repris contact avec lui et sa famille.

D'ailleurs nous sommes invités  pour le diner par leur père Mohammed à un barbecue pour se retrouver et passer du temps ensemble comme à la belle époque.

Nul besoin de sortir la robe de soirée pour l'occasion. Une simple tenue décontractée fera l'affaire, j'opte donc pour une jupe fleurie avec un tee shirt blanc basique que je fais rentrer à l'intérieur de la jupe avec une paire d'espadrille. Un peu de parfum, une touche de mascara et c'est top !

-        Morgane, tu es prête ? criais-je de ma chambre.
-        Oui j'arrive.

On est descendus rejoindre mes parents et en route chez la famille Amrabat.

Leur maison se situe à quelques pas de la nôtre, on y arrive assez rapidement. On se fît accueillir par la mère de la famille, Fatima.

-        Marhba (= bienvenue) !  Que ça fait longtemps, Siham, ma fille comme tu as grandi me dit-elle en me prenant dans ses bras.
-        Tata comment tu vas, ça fait plaisir de te voir, lui répondis-je.
-        Hamdoulillah. Aller montez, Mohammed vous attends en haut.
-        Tu as besoin d'aide tata ? demandais-je avant de monter rejoindre les autres.
-        Non merci ma fille, les garçons m'aident déjà assez en cuisine.

J'hocha la tête et montai rejoindre les autres sur la terrasse.
Tata Fatima a toujours était quelqu'un d'une bonté et d'une gentillesse incroyable. Elle et son mari ont éduqué leurs fils d'une manière à ce qu'ils sachent se comporter comme des vrais hommes. Chez eux, un homme qui aide en cuisine ou aux tâches ménagères n'est pas une honte.

Je retrouvai mon père allumant le feu de bois avec le chef de famille Amrabat.

-        Tonton Mohammed ! m'exclamais-je en me dirigeant vers lui pour le prendre dans mes bras.
-        Ma fille, qu'est que tu as grandis, tu es devenue une belle jeune femme, je vais te marier à l'un de mes fils me dit-il en faisant un clin d'œil à mon père.

Je rougis de honte car se trouvait également sur la terrasse l'un de ses fils Sofyan. Je reste bloquée un instant sur lui, il a tellement changé. Je ne l'ai jamais trouvé attirant par le passé mais ce serait mentir de dire qu'il n'était pas séduisant, il a pris beaucoup de masse ce qui lui va plutôt bien. Il a également rasé son crâne et laissé pousser la barbe comme tous les hommes de sa famille.

Je m'approche timidement de lui pour le saluer.

-        Sofyan, ça va ? dis-je en lui serrant la main.
-        Ça va et toi, me répondit-il.
-        Je vais bien, merci.

J'ai pris place à côté de mon amie.

-        Je crois qu'il te reste encore un peu de bave au coin des lèvres, me chuchot-elle dans l'oreille.
-        Chut, ne dis pas n'importe quoi !
-        Tu n'étais pas discrète, même un aveugle aurait pu le voir.
-        J'étais juste étonnée du changement physique, me défendis-je.
-        Cherche pas d'excuse, tu t'es cramé, rigole-t-elle

L'arrivée de l'aîné de la famille accompagné de ses enfants me sauva des taquineries de mon amie.

La soirée se passait à merveille. Tout le monde rigolait des blagues de Nordin qui amusaient fortement la galerie. Le frère aîné avait ce don de divertir les gens.
J'étais installé à côté du benjamin de la famille Amrabat, Ayman, j'en ai profité pour faire plus ample connaissance avec le petit dernier de la fratrie. Lui aussi était passionné de foot comme ses aînés mais il préférait prioriser ses études avant la passion, une sage décision.
Quant à Sofyan, il était assis non loin de nous et s'amuser à jouer avec les enfants de son grand frère.
Je me suis permis de l'observer un instant.
Je ne pourrais expliquer ce qu'il dégage mais je peux deviner que c'est un homme discret.

-        Tu baves encore ma sœur, me chuchota Morgane.
-        Je n'ai rien fais,j'observe.
-        Je trouve que tu observes toujours la même personne, rigole-t-elle.
-        Et je trouve que tu me surveilles un peu trop, lui dis-je en lui tirant la langue.

Elle rigolait.
Morgane me connaît, elle sait tout de moi. Etant fille unique, elle a joué le rôle de la sœur que je n'ai jamais eu. Mon amie a très vite été appréciée par mes parents et adoptée au sein de notre famille. Elle connaît tout de moi, je ne peux pas tricher.

Il était assez tard, nous décidions de rentrer et laisser nos hôtes se reposer. Je remercie tonton et tata pour leurs accueils en les embrassant sur la tête, signe de respect dans nos coutumes puis me tournais vers les frangins. Nordin me fit un câlin pour me dire au revoir, chose que je lui rendis. Ayman me fit les bises, quand à Sofyan ne sachant comment réagir je lui tendis la main qu'il serra.
Nous quittions la soirée pour regagner la maison.

À ce moment-là, je ne me doutais pas que la prochaine fois que je retournerais dans cette maison se serait sous un autre statut.

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