Chapitre 15

100 3 0
                                    

Dior

Je fais le strict minimum. Une chemise et un pantalon, c'est bien suffisant pour cette fête dans laquelle j'ai été piégé. Je tombe malheureusement nez à nez avec ma mère en sortant de ma chambre. Elle me toise et soupire.

-Va te changer ! Ce n'est pas comme ça que l'on reçoit des prétendantes ! Le bal commence dans moins de deux heures ! Soit prêt.

-Elle est bien ma chemise.

Elle fronce les sourcils et me pousse à l'intérieur de mes appartements en faisant appel au personnel.

-Carra, Vorzo! Venez donc habiller Dior.

Ils viennent immédiatement dans ma chambre et attendent les instructions de mon tyran de mère.

-Rendez le beau malgré ses sales tatouages au visage. Je veux qu'il porte une tenue traditionnelle. Qu'il ne sorte pas d'ici avant d'être prêt.

Je savais que je n'aurais pas dû venir. Quelle galère... Toutes ses réceptions sont de la torture à vivre, mais celle-ci risque bien d'être la pire de toutes.
Je déteste me faire aider par des domestiques. Je n'ai pas besoins d'aide pour m'habiller. Je prends les vêtements que me tend Carra, qui connaît bien mon caractère, et je vais me changer à contre cœur.

Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas habillé de cette façon. Ça fait un bout de temps maintenant que j'esquive autant que possible les évènements de la famille Royal. Alors, je n'ai généralement pas à porter tout ça.
Le pantalon noir en cuir et la chemise aux manches bouffantes sont parfaitement à ma taille. Comme tous les vêtements que j'ai ici d'ailleurs. Tous faits sur mesure. Tous contrôler par la reine des lieux. Je rentre la chemise dans mon pantalon et enfile le veston avant de rejoindre mon salon. Carra et Vorzo m'attendent, planter droit comme des piquets au milieu de la pièce. Ils n'ont pas bougé d'un pouce depuis que je suis parti.

Je me place devant le miroir suivi des deux toutous de ma mère. Vorzo, peigne en main, s'empresse de s'occuper de mes cheveux. Carra attache un long jabot au col de ma chemise comme le veut la tenue traditionnelle de chronos que porte les hommes. Je me sens oppressée entouré de ces deux personnes qui s'occupe de moi comme si je n'en étais pas capable seul.

L'un s'occupe de mes cheveux, l'autre de ma tenue. J'ai envie de les envoyer chier, mais je reste calme. Ce n'est pas le moment de s'énerver. Je réserve ça à la petite réception de ma chère maman.

Je laisse Carra attacher la broche en ruby à chaîne sur la gauche de mon veston et m'observe dans le miroir. Bordel... On dirait mon père. La raie sur le coter me rappelle Oriour. Vorzo se ramène avec ma couronne, prêt à la poser sur ma tête.

-Hors de question que je foute ça sur ma tête.

-C'est que la reine a...

-J'en ai rien à foutre de la reine. Je ne met pas ça sur ma tête.

Il hoche la tête et dépose les bijoux précieux, sur un coussin de velours, et s'en va. La vieille femme me regarde, un léger sourire aux lèvres.

-Vous êtes tout beaux comme ça votre altesse. Elle en aura de la chance votre épouse.

Je la remercie, gêner du compliment. Et elle s'en va à son tour. Mon reflet m'est insupportable. Les souvenirs liés à cet endroit me donnent la nausée. Je me laisse tomber dans la méridienne capitonnée en velours bordeaux. Le feu crépite au fond de la cheminée. Le bruit ambiant des préparatifs se fait lointain et je me sens plongée dans mes souvenirs.

ARCADIA : Ominous (TOME 2) (Premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant