Mon âme est remplie de secrets. Ils ne sont pas inavouables. Seulement, j'ai peur. Peur d'avouer, de faire entendre mes secrets. Que penseront les autres après ça ? Me prendront ils en pitié ? Me verront ils de la même façon qu'ils me voient aujourd'hui ? Et surtout, me croiront ils ? Avant tout, j'aimerai faire le point sur mes sentiments et sur ce que certaines personnes m'évoquent. Je n'ai jamais été la meilleure pour parler de mes sentiments. Disons que j'en profite pour mettre des mots sur ceux-là.
Tout d'abord, maman. Elle est et restera la personne que je chérirai le plus au monde. Non pas seulement parce qu'elle m'a donné naissance. Mais parce qu'elle me comprenait. Ou du moins, elle cherchait à me comprendre, à savoir ce qui m'avait enlevé mon sourire. J'ai toujours dit de ma mère qu'elle était secrète. Mais je ne suis pas la mieux pour en placer une. Elle ne parlait jamais de ses douleurs, et partait toujours dans une pièce à l'écart pour pleurer. Je comprend maintenant de qui je tiens. Dès que j'allais dans ma chambre, c'était pour pleurer. Encore plus depuis qu'elle est partie. Je ne serai pas étonnée qu'un jour je n'ai plus une larme à verser.
Emma. Elle sait déjà tout. Mais je ne le dirai jamais assez. Quand j'entend le mot amitié, je pense directement à elle. Elle est arrivée dans mon école primaire, et je la remercie d'être restée avec moi toutes ces années. Je dois dire que je n'étais pas une enfant facile à vivre. Alors oui, je la remercie. Et je m'excuse. Je suis désolée d'avoir été aussi ingrate et de n'avoir pensé qu'à moi. Pourtant, elle est restée à mes côtés. Jusqu'au bout. Et aujourd'hui, elle est encore là. Quand je ris, quand je pleure, quand j'ai peur ou même que je ne parle pas, elle est toujours là. Ma plus grande amitié. Ma meilleure amie, c'est elle. Et elle le restera. Même si un jour elle ne me parle plus, elle le restera. Simplement parce que je sais que, peu importe ce qui nous sépare, elle pensera à moi. Et même si ce n'était pas le cas, moi, je penserai à elle. Elle est et restera à jamais dans mon coeur.
Ensuite, il y a Nathan, alias Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Désormais, je peux enfin parler de lui en prononçant son nom. S'il ne m'avait pas envoyé de message, j'aurai continué à parler de lui sans le prononcer. Non pas parce que j'avais honte, mais parce que j'avais peur. J'ai eu tellement de problèmes avec la gent masculine qu'il m'est devenu impossible de dévoiler mes sentiments à leur égard. Cependant, même si je n'en avais pas conscience, je continuais de donner des signes. Sans doute parce qu'une partie de moi espérait que la personne concernée se rende compte de mon intérêt pour elle. Dès qu'il était là, je me comportais bizarrement. Je riais nerveusement et j'étais fortement agitée. Pourtant j'ai toujours su garder mon calme. Preuve que j'espérais inconsciemment qu'il sache ce que je ressentais pour lui. Je ne sais pas s'il a remarqué que j'essayais constamment d'être proche de lui. Peu importe où j'allais dans les couloirs, mon regard ne cherchait qu'une personne. Et c'était lui. Peut-être avait-il remarqué les regards que je lui lançais. Difficile à dire puisque dès qu'il regardait en ma direction, je fuyais le regard. Puis il m'a contactée. J'étais nerveuse et j'ai presque failli me faire passer pour quelqu'un que je n'étais pas. Mais je ne l'ai pas fait. Sans aucune difficulté, je suis parvenue à être moi-même, en quelque sorte. J'ai appris à le connaître et mon intérêt pour lui s'est décuplé en un rien de temps. Quels mots me viennent à l'esprit quand on me parle de lui ? Rêve, sincère et je t'aime. Est-ce que j'en profite pour me déclarer ? Peut-être bien.
Enfin, il y a moi. Tout ce que je m'évoque n'a rien de bien. La haine. Je m'envoie tellement de haine alors que j'ai une quantité infinie d'amour à donner. J'aimerai tellement m'aimer comme je peux aimer les autres. Le mensonge. C'est tout. Rien à ajouter. Les pleurs. Je ne cesse de pleurer. Je regarde un film, je pleure. Je dors, je pleure. J'ai mal, je pleure. Je souris, je pleure. Intérieurement, je meurs.
Mon monde intérieur. Parlons-en. Voilà mon plus grand secret.
Mon plus grand secret...Je sais qui je suis et, dans un même temps, je me vois comme une étrangère. Trois personnes logent dans mon âme. La première ne veut que le bien. C'est sans doute pour cette raison que je suis incapable de ne pas aimer quelqu'un. Je ne vis que pour le bonheur des autres. Puis il y a celle qui ne veut que le mal. Celle qui a causé mon malheur. Incapable de vouloir du mal aux autres, je me fais mal, je me rabaisse, je place de hautes exigences et je considère tout ce que je fais comme un échec. Je ne parviens pas à me donner tout cet amour et cette bienveillance que je donne aux autres, en permanence. Enfin, il y a celle que je pense être. Je ne suis en quelque sorte qu'une observatrice, témoin de ma propre vie. J'ai sans cesse l'impression de n'avoir aucun pouvoir sur celle-ci. Je me vois, comme si je regardais un film, un film qui se répète et qui ne se finit jamais. Une boucle infernale. Alors qui suis-je ? J'aimerai juste savoir qui de ces trois personnes est la véritable moi. Pourrais je un jour comprendre ma propre existence ? Pourquoi n'ai-je pas raconté tout ça plus tôt ? Parce que je sais que la plupart ne cessera de me dire que tout est dans ma tête. Oui, dans ma tête. Pas dans la vôtre. Personne ne peut comprendre ce que ça fait de ressentir la présence de trois personnes en son corps, et de se demander en permanence la quelle est notre véritable identité. "Je pense donc je suis". C'est ça, René ? Je me permet de te tutoyer, ne m'en veux pas. Comme si ce que tu avançais était vrai. J'aurais préféré. Mais ce n'est pas le cas.
Cela fait maintenant sept ans que je garde ce secret enfoui au fond de moi. Je l'ai déjà évoqué mais jamais sérieusement. Je ne pouvais en parler à personne. J'ai conscience qu'en évoquant tout cela dans mon récit, mon plus grand secret ne sera plus un secret. Reste à savoir qui me croira, et qui ne me croira pas. Et cela m'importe peu. Je veux juste me libérer de ce poids, peu importe si l'on me prend pour une folle.
Ne le suis-je pas déjà ?
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Céleste et la Fleur du Bonheur [TERMINÉ]
Non-FictionJ'aime les ancolies. Elles sont associées à ce dont j'ai toujours rêvé : L'énergie, la joie, la chaleur. En d'autres termes, cette plante représente ce bonheur auquel j'aspire tant. Qu'est-ce que le bonheur ? Il est subjectif, propre à chacun. Il es...