Chapitre 22

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TW : Torture.

Le regard vagabondant autour de moi, j'essaie de me remémorer des couloirs et objets que je rencontre durant le trajet. C'est mécanique, et je pense que je n'aurai pas l'occasion d'en tirer profit, mais ça me donne une certaine dose de réconfort. De continuer à utiliser ce que Finn m'a appris toutes ces années.

L'appréhension ronge mon estomac tandis que Samuel raffermit sa poigne sur mon bras. Chaque pas est douloureux, mes cuisses partiellement guéries continuent de me lancer et je crains que les récentes entailles s'ouvrent de nouveau.

— On y est. Annonce-t-il avant de toquer trois coups puis un seul.

Une voix résonne à l'intérieur et il ouvre la porte, me poussant dans la pièce sans y entrer.

Je peine à tenir sur mes appuis et manque de tomber avant de miraculeusement me redresser. Un souffle de douleur m'échappe tandis que je peste intérieurement contre Samuel.

Je ne peux faire que ça, de toute manière.

— Bonjour, Scarlett.

Je relève la tête vers la voix, un homme âgé de la quarantaine, je dirais. Les cheveux courts, un costard noir et une position de dominance. Sa prestance m'écrase.

— Bonjour.

— Je t'en prie assieds-toi.

Je hoche la tête et entreprend de m'assoir sur le siège devant lui, c'est laborieux mais il est patient. Ce sont ses ordres après tout ; de me torturer.

Son bureau me fait face, il est propre est organisé. Simple avec un ordinateur au centre, des piles de papiers et de quoi écrire. Rien de bien extravagant.

— Donc, que souhaites-tu obtenir ?

Je m'apprête à répondre mais quelque chose me frappe. Je suis une prisonnière, mais il se comporte avec moi comme une personne ordinaire.

Je plisse les yeux, n'ayant plus aucune motivation pour me rebeller ou tenter quoique ce soit. Ils me nourrissent mal, me soignent superficiellement... tout ça pour me permettre uniquement de rester en vie. De permettre à mon cœur de continuer à pomper du sang.

— Que voulez-vous de moi ?

Il arque un sourcil tandis que je garde le contact. Je n'ai que ça à faire. Mes pieds sont comme ancrés dans le sol, mon corps ne bouge plus de la chaise.

Il me sourit, pour seule réponse.

— Tu es utile et loin d'être idiote petite, c'est pour ça qu'on te garde en vie.

— Vous ne répondez pas à ma question. Constaté-je tandis qu'il se replace sur sa chaise.

Il saisit un stylo dans sa main droite et commence à le faire tourner entre ses doigts. Son attitude nonchalante m'énerve, j'ai l'impression qu'il se joue de moi. Or, je ne peux me permettre de m'énerver comme je le fais avec mon bourreau. D'un seul mot, il peut me réduire en cendres.

— Je n'ai aucune intention de te répondre, tu es la fille de Wood. Tu es une otage précieuse contre notre ennemi. Admet-il, regardant son stylo tournoyer.

— Attendez... vous êtes Il Lupo ?

Je ne peux pas m'empêcher de détourner le regard pour ne pas rire. Malgré le sérieux de cette situation, ce nom ne me fera jamais pas rire. Je ne sais pas comment mon cerveau a pu ressentir ne serait-ce qu'une once d'amusement. Je ne devrais pas en ressentir mais son surnom est ridicule. Quelle vaine tentative de se faire craindre par ce nom.

Soudain, il explose de rire.

— Il quoi ? Non, moi je suis Adams.

Pourquoi ils me sortent tous des noms à la volée en pensant que je vais les reconnaître ? La manière dont il me fixe après m'avoir informé de son nom me donne toutes les réponses dont j'ai besoin. Il s'attend à ce que je réagisse, que je le craigne.

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