Chapitre 4 (N)

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On est lundi matin, soit mon premier jour de travail, et ça fait dix minutes que je suis planté devant ma penderie à chercher comment m'habiller.

J'ai un seul joli tailleur, que je suis arrivé à tacher avec de la sauce et qui attend toujours d'être amené au pressing. Je fais donc une croix dessus. Pour aujourd'hui, en tout cas.

Je continue à farfouiller et sort un pantalon habillé ainsi qu'un jolie chemisier blanc, qui, je l'espère, feront l'affaire.

Un coup d'œil à l'heure m'indique que si je ne me dépêche pas, je vais être à la bourre pour mon premier jour.

Je m'habille en vitesse, mets un peu de parfum, mes chaussures et attrape mon sac à main avant de sortir de mon petit appartement.

Si le bus que je prends dix minutes plus tard est blindé, ce n'est rien comparé au Métro. Je dois attendre que deux rames passent avant d'arriver à me faufiler dans un wagon qui est quand bien même plein à craquer.

Arrivé à l'arrêt de Queensway, il ne me faut que quelques pas pour rejoindre l'entrée d'Hyde Park et le chemin qui mène jusqu'au palais de Kensington.

Les agents de sécurité me demandent ma carte d'identité, me fouillent et me donnent un passe visiteur pour la journée.

J'essaie de me souvenir du chemin pour aller jusqu'au bureau de Madame Telemann, mais impossible de me retrouver dans ce labyrinthe de couloirs.

Quand je passe pour la troisième fois devant le même portrait de la reine Victoria, je décide de la laisser tomber et de retourner à l'entrée pour demander de l'aide à la première personne que je croise.

Et cette personne n'est autre que Madame Telemann qui m'accueille avec un sourire.

– Je ne vous voyais pas arriver, alors je commençais à m'inquiéter, dit-elle en me souriant.

Un coup d'œil rapide à mon téléphone pour voir que j'ai dix minutes de retard.

Nickel.

– Je suis désolé, je n'arrivais pas à retrouver votre bureau.

– Aucun souci, ne vous en fait pas. C'est difficile de se retrouver ici quand on n'a pas l'habitude, mais vous vous y ferrez très vite.

– Vous nous devriez fournir un plan, au moins je serai sûr de retrouver la sortie.

Elle rit à ma plaisanterie, qui n'en était pas vraiment eue, et me guide avec aisance à travers le palais.

–Je vais vous montrer votre bureau et passer la journée avec vous pour tout vous expliquer. Ah, il faudra aussi me donner une photo d'identité pour que je puisse faire faire votre badge.

Nous arrivons finalement dans un couloir où deux agents de la Garde royale sont postés devant une porte à double bâtant. Madame Telemann les salue et ouvre la porte qui se trouve en face, m'invitant à entrer. Je prends un instant pour examiner ce nouvel endroit.

Trois des quatre murs sont recouverts d'un papier peint taupe, avec de délicates fleurs dessinées dessus ; une bibliothèque remplie de vieux livres recouvre la dernière cloison ; au centre de la pièce se trouve un élégant bureau en bois où sont posés un ordinateur ainsi qu'un tas de papier éparpillé sur toute la surface du mobilier.

Mais ce qui attire le plus mon attention se trouve juste derrière le siège du bureau. Une immense fenêtre donnant vue sur Hyde Park.

– Ce sera donc votre bureau, dit Madame Telemann, et si vous regardez attentivement la bibliothèque, vous verrez qu'il y a une porte dissimulée qui mène directement à celui de Son Altesse Royale.

The PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant